« Une menace en rapide expansion et qui évolue en permanence. » C’est par ces mots que le général Bonnemaison a décrit l’évolution des ingérences étrangères visant les armées et l’industrie de défense françaises. Des cyberattaques contre de grands groupes industriels au recrutement de militaires français par des pays étrangers, en passant par des campagnes de désinformation : depuis le début du XXIe siècle, la France est confrontée à un niveau de menace sans précédent.

Dans un contexte de réarmement global et de durcissement des tensions géopolitiques, l’action de la DRSD constitue un pilier essentiel de la défense nationale. Ses efforts se concentrent sur trois priorités : la protection du personnel militaire exposé aux approches étrangères, la sécurisation des systèmes d’information des partenaires industriels des armées, et le contre-espionnage économique visant à empêcher le pillage de technologies sensibles.

Dans cette perspective, la maîtrise de l’environnement numérique et technologique est devenue un enjeu central. Cette masterclass a donc été l’occasion pour le Général Bonnemaison, ancien commandant de la cyberdéfense, d’aborder le sujet des innovations en matière cyber. La France fait aujourd’hui partie des nations les plus performantes dans ce domaine, notamment grâce à un système universitaire développé, une recherche de pointe et une forte expertise industrielle. Toutefois, un véritable défi persiste : la mise à l’échelle de ces innovations, qu’il s’agisse des technologies quantiques ou de solutions de chiffrement avancées. Les ressources financières nécessaires à leur développement sont en effet de plus en plus importantes. Ce déséquilibre fait peser un risque réel : celui que seules quelques grandes puissances puissent maîtriser ces technologies de rupture.

À la demande des étudiants, le Général a également abordé l’évolution des effectifs au sein de la DRSD. Face à la multiplication des menaces, le service doit impérativement renforcer ses capacités humaines, en recrutant davantage de spécialistes du renseignement, notamment sur les questions de cybersécurité et d’intelligence économique, sans négliger des profils multidisciplinaires. Cette montée en puissance implique non seulement d’attirer des talents hautement qualifiés, mais aussi de les fidéliser dans la durée. Cependant, malgré l’augmentation des ressources dans le cadre de la dernière loi de programmation militaire, les moyens financiers demeurent contraints par le contexte budgétaire.

Enfin, les étudiants ont aussi pu interroger le Général sur la collaboration internationale en matière de renseignement, les menaces à caractère idéologique, telles que la radicalisation religieuse, ainsi que la protection cyber des petites et moyennes entreprises. Autant de défis qui témoignent de l’ampleur et de l’importance des missions de la DRSD, permettant à la France de renforcer en permanence sa vigilance face aux ingérences étrangères.

Article préparé par Roméo Chauvel, Noa Deloustal, Malo Dufour, Paloma Guillois, Mathilde Hagobian, Yoann Vinolas, étudiants de la spécialité sécurité et défense de l'École d’affaires publiques et Paul Starck, membre de l’association Sciences Po Défense et Stratégie.

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• La spécialité Sécurité et défense à l'École d’affaires publiques