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05.03.2024

Les étudiants de Sciences Po finalistes de la conférence annuelle du GPPN

Michelle Nie et Harshad Gaikwad pendant la conférence annuelle 2024 du GPPN (février 2024) (crédits : DR/Sciences Po)

Le Global Public Policy Network, réseau rassemblant huit prestigieuses écoles d’affaires publiques du monde entier, organise chaque année une conférence internationale, durant laquelle les étudiants et les doyens des écoles membres échangent sur les grandes questions mondiales liées aux affaires publiques. C’est l'École d'affaires publiques de Sciences Po qui a accueilli à Paris la conférence annuelle 2024. Michelle Nie et Harshad Gaikwad, tous deux étudiants du Master in Public Affairs (Master en un an), ont participé à cette conférence et le projet qu'ils ont soumis au jury a fait partie des projets finalistes. Ils nous racontent leur expérience. 

Vous avez participé à la conférence annuelle du GPPN, qui s'est tenue ici à Sciences Po cette année. Quel projet avez-vous choisi de présenter et pourquoi ?

Harshad : Cette année, le thème de la conférence du GPPN était les propositions permettant de réduire l'impact du changement climatique sur les populations et les territoires vulnérables. En accord avec ce thème, nous avons choisi de résoudre un double problème qui affecte une grande partie de l'Inde, et en particulier l'État du Pendjab, dans le nord du pays.

Chaque année, l'incinération des résidus de culture après la récolte est un problème majeur en octobre et en novembre au Pendjab. Cela entraîne une pollution qui réduit considérablement la qualité de l'air dans les villes voisines, et New Delhi, la capitale du pays, est l'une des villes les plus gravement touchées. 

Dans le même temps, plus de la moitié de la population du Pendjab cuisine encore à l'aide de fourneaux traditionnels alimentés par la biomasse, appelés "chulhas". Il en résulte une pollution de l'air domestique responsable de centaines de milliers de décès chaque année en Inde, ainsi que d'autres maladies respiratoires qui touchent de manière disproportionnée les femmes qui font la cuisine.

Notre proposition consistait à mettre en place des infrastructures au Pendjab pour aider les agriculteurs à récupérer les résidus de culture, à les convertir en bioéthanol (un carburant vert) et à fournir à la population locale des fourneaux modernes et efficaces qui utiliseraient ce bioéthanol produit localement comme combustible. Cette proposition permettrait non seulement aux populations vulnérables de contribuer à la lutte contre le changement climatique, mais aussi d'améliorer leur vie et leur santé.

Votre projet a été l'un des finalistes du concours. En quoi est-il innovant ?

Michelle : Nous pensons que notre proposition est innovante parce qu'elle s'attaque à un problème qui se situe à l'intersection du changement climatique, de la santé publique et des inégalités entre les genres. Dans le domaine du changement climatique, elle vise à résoudre deux problèmes liés à la pollution de l'air : la pollution de l'air domestique causée par la cuisson traditionnelle avec la biomasse dans les zones rurales, et la pollution causée par le brûlage annuel des restes de récolte au Pendjab. 

Pour financer la solution, nous visions également à proposer un mécanisme de financement innovant utilisant des accords bilatéraux de financement carbone, similaires à l'accord récent de la Suisse avec le Sénégal, et d'autres transferts transfrontaliers de crédits carbone autorisés par l'Accord de Paris. 

Enfin, nous pensons que ce qui rend notre proposition vraiment unique est son degré de partenariat avec différents acteurs. Nous avons réalisé que la mise en œuvre et l'adoption de la solution constituaient les plus grands défis, c'est pourquoi nous avons recommandé de travailler avec des ONG locales et des intermédiaires de confiance, afin de fournir une assistance technique aux bénéficiaires et de les aider à comprendre les avantages d’une cuisine moins polluante.

Quelle expérience avez-vous tirée de votre participation à la conférence annuelle du GPPN ?

Michelle : Cette expérience m'a apporté encore plus que ce à quoi je m’attendais. N'ayant pas d'expérience en matière de politique climatique, j'ai beaucoup appris sur la manière de développer une proposition de politique publique réalisable, tout en m'appuyant sur mes expériences antérieures en finance et en conseil en impact social. Ce fut également un honneur de représenter Sciences Po à la conférence. C'était intimidant de faire un pitch devant plus de 100 participants, mais c'était un bon exercice pour apprendre à élaborer un pitch convaincant et affiner mes compétences en matière de présentation. Enfin, j'ai été ravie de rencontrer des étudiants d'écoles d'affaires publiques du monde entier et d'entendre leurs expériences uniques. Le fait de pouvoir connecter avec des étudiants du Japon, de Singapour, du Canada, du Royaume-Uni, des États-Unis, de l'Allemagne et du Brésil m'a permis d'élargir mon réseau à l'échelle mondiale. 

Harshad : La conférence du GPPN a été une expérience extrêmement enrichissante : nous devions non seulement élaborer une proposition de politique publique réaliste et réalisable, mais aussi la défendre en utilisant nos compétences de présentation devant les étudiants et les doyens de quelques-unes des meilleures écoles d'affaires publiques du monde. N'ayant aucune expérience en matière d'élaboration de politiques publiques, il s'agissait d'un défi unique qui m'a obligé à faire appel à tout un ensemble de compétences et à les utiliser ensemble. 

Découvrir les différentes solutions innovantes proposées par les autres participants a été tout simplement passionnant. Il n'aurait pas été possible autrement de nouer des liens avec un groupe d'étudiants aussi divers et talentueux, venus du monde entier. C'est la conférence du GPPN qui a rendu cela possible.


 

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