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V-CARE : VolcaniC early awARE
Celui-ci a pour objet la mise au point d’un dispositif d’alerte précoce aux éruptions volcaniques, qui inclut l’identification de signes précurseurs dans le transfert de magma, leur insertion dans les procédures de gestion de crise sous la responsabilité du préfet et la prise en compte de la réaction des populations durant une période d’alerte qui peut s’étendre sur de longues périodes.
Le projet, dirigé par Georges Boudon de l’Institut de Physique du Globe de Paris, repose sur la collaboration de plusieurs partenaires : Université Paris Descartes, Sorbonne Université, Université Clermont Auvergne, Université Paris Diderot et Sciences Po.
Ce projet débute en octobre 2018 et durera 48 mois.
Résumé
Les éruptions volcaniques sont des événements qui, bien que rares, sont capables de générer des impacts sociaux et environnementaux de grande ampleur, à l'échelle locale ou globale. 1902, l’éruption de la Montagne Pelée a causé la mort de 30 000 personnes et la destruction de la ville de Saint-Pierre. En 1976, l’éruption phréatique de La Soufrière en Guadeloupe a conduit à une évacuation coûteuse et inutile de 70 000 personnes des zones environnantes.
Ces situations reflètent notre ignorance à interpréter les signaux précurseurs d’éruptions et à anticiper la phénoménologie éruptive ainsi que la présence de populations vivant à proximité du volcan. L’impact d’une éruption dépend de son style qui dépend lui-même de la composition du magma (le plus visqueux, le plus explosif), du volume émis, de la dynamique du réservoir de magma et des conditions d’ascension du magma dans le conduit (le plus rapide, le plus explosif). Une meilleure compréhension du réservoir magmatique et du transfert de magma à la surface constitue donc un défi majeur pour une meilleure définition des signaux précurseurs, non seulement pour les sciences de la Terre, mais aussi pour tous ceux qui sont concernés par les risques volcaniques.
La surveillance des volcans actifs est assez bien établie, mais notre capacité à gérer l'éveil d'un volcan explosif reste difficile car elle implique de prendre des décisions avec des conséquences profondes pour la population (socio-économiques et psychologiques), sur la base de connaissances scientifiques qui présentent de grandes incertitudes.
Le temps est donc un paramètre clé dans la gestion des crises volcaniques. Dans ce projet, nous proposons de mieux comprendre les échelles de temps des processus magmatiques qui déclenchent une éruption et de développer de nouveaux indicateurs permettant une meilleure gestion des risques volcaniques du côté des pouvoirs publics puis des populations. L’objectif du projet sera de développer, à partir du cas de la Martinique, une “early warning clock” qui intègrent l’évaluation et la gestion des signaux précurseurs dans les procédures de gestion de crise, en tenant compte des échelles de temps dans lesquelles s’inscrit la décision politique mais également les comportements des populations.
L’étude menée par le CSO (Olivier Borraz et un post-doctorant, Jan Woerlein) portera plus particulièrement sur la manière dont les dispositifs de gestion de crise en Martinique traite le risque volcanique et les enjeux autour de la décision publique en situation d’incertitude sur des échelles de temps longues (rapportées à des situations d’urgence).
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