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13.06.2025
Soutenance de thèse, Anne-Clémence Le Noan
Apporter du changement au traitement des inégalités sociales dans le domaine éducatif en France et en Allemagne : Schule macht stark (2019) et les Contrats locaux d'accompagnement (2020), exemples contrastés de layering
Thèse dirigée par Agnès van Zanten, Directrice de recherche CNRS, IEP de Paris et Lukas Graf, Professeur des universités, Swiss Federal University for Vocational Education and Training. Thèse en cotutelle entre l’IEP de Paris et la Hertie School de Berlin et soutenue par l’Université franco-allemande.
Soutenance le 16 juin 2025 à la Hertie School.
Jury : Nadine Bernhard, Professor, Technische Universität Berlin ; Lukas Graf (Directeur de recherche), Professor, Swiss Federal University for Vocational Education and Training ; Michaela Kreyenfeld, Professor, Hertie School ; Rita Nikolai, Professor, Universität Augsburg ; Xavier Pons (Rapporteur), Professeur des universités, Université Claude Bernard Lyon 1 ; Agnès van Zanten (Directrice de recherche), CNRS‑CRIS.
La France et l’Allemagne comptent parmi les pays de l’OCDE où l’origine sociale influence le plus fortement la réussite scolaire. Si les causes structurelles de ce phénomène ont été largement étudiées, l’institutionnalisation de son traitement et les marges de manœuvre dont disposent les responsables politiques pour apporter du changement dans ces deux systèmes éducatifs très contrastés restent à approfondir. Cette thèse y contribue par l’analyse comparative de deux
politiques récentes ciblant les établissements situés en milieux défavorisés : Schule macht stark en Allemagne et les Contrats locaux d’accompagnement en France. Grâce à la méthode du process-tracing, à l’analyse de documents et à celle de 50 entretiens, ce travail, ancré dans la théorie néo-institutionnaliste, montre que ces politiques sont des exemples de layering : la présence de forts veto players a contraint les décideurs à apporter du changement par l’ajout de politiques expérimentales, plutôt que de réformer celles déjà existantes. Les modifications apportées ont concerné les approches – vers plus d’efficacité en France, plus d’équité en Allemagne –, les instruments – un renforcement du nouveau management public – et les échelles de gouvernance – avec l’implication du niveau fédéral allemand. En France, les changements ont été rapides mais peu durables avec l’instrumentalisation politique de la notion d’expérimentation. En Allemagne, ils ont été plus lents mais plus pérennes avec le recours à des chercheurs. Dans les deux cas, des politiques plus larges - Conseil National de la Refondation et Startchancen-Programm – les ont poursuivis, témoignant de la pertinence de l’approche par layering.
