Des lobbys au menu. Les entreprises agro-alimentaires contre la santé publique

Des lobbys au menu. Les entreprises agro-alimentaires contre la santé publique

replay du débat du 30 juin
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Présentation de l'ouvrage et débat

Ce qu’il y a dans nos assiettes échappe rarement à un marketing alimentaire qui tend à privilégier une consommation excessive en quantité et de pauvre qualité nutritionnelle. Les goûts sont déformés par l’apport de produits addictifs et l’absence d’information transparente sur la nutrition contribue à promouvoir les intérêts de l’industrie agro-alimentaire – ce qui revient à nous mettre, en quelque sorte, des lobbys au menu. 

Pour la première fois en France, ce livre offre une enquête d’ensemble sur les interventions mises en œuvre par l’industrie agro-alimentaire. Le résultat est édifiant. 

Avec la participation de : 

Daniel Benamouzig, directeur de recherche en sociologie au CNRS, titulaire de la chaire Santé de Science Po Paris et co-auteur du livre.

Joan Cortinas Muñoz, maître de conférences en sociologie à Bordeaux Centre Émile Durkheim et co-auteur du livre.

Laure Ducos, chargée de campagne Alimentation à Greenpeace France.

Modératrice :

Catherine André, rédactrice en chef adjointe d'Alternatives Economiques.

Résumé de l'ouvrage :

Le rôle de l’industrie agro-alimentaire dans la production des normes sanitaires est bien connu, comme lors du rejet d’amendements à la loi Agriculture et alimentation (dite Egalim) visant à équilibrer les relations avec les agriculteurs et à promouvoir une alimentation saine et durable. Cependant, ce rôle est rarement compris dans toute sa complexité et toutes ses ramifications, bien plus invisibles et prégnantes que l’on pourrait le croire.  

L’agro-industrie intervient fortement dans la définition de la politique nutritionnelle qui devrait être du ressort de l’Etat, en prenant en main, d’abord la recherche, ensuite la formation et la mise à l’agenda de toute forme de  politique publique dans ce domaine. Elle maîtrise la production d’informations, y compris scientifiques, elle se construit une image positive en participant à toutes sortes d’associations, d’événements, de financements de recherches et d’expertises.

Loin d’être une simple affaire de comportements individuels, de conflits d’intérêts des scientifiques, de cynisme des industriels ou de faiblesse morale des politiques, la prégnance des intérêts économiques est ici systémique. Ce livre montre qu’elle est le produit du travail de longue haleine d’une multitude d’organisations et de professionnels, dont c’est le métier. Leur travail façonne les espaces d’intervention des experts et des décideurs. L’industrie agroalimentaire fait prévaloir ses intérêts en s’immisçant dans des espaces scientifiques, politiques et philanthropiques.  

L’enquête sociologique présentée dans ce livre offre – pour la première  fois en France – une vision d’ensemble des interventions mises en œuvre par l’agro-industrie, en décrivant par le menu les différents types de stratégies et d’actions, leurs supports organisationnels et humains, ainsi que les espaces sociaux qui en sont le produit. Ces résultats permettent de se faire une idée plus juste de la place des intérêts économiques dans la décision publique en matière d’alimentation et de nutrition, et dans une certaine mesure de s’en prémunir. 

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