Migrations asiatiques et salons de beauté

Événement en hybride*

Cette cinquième séance du séminaire PopAsiE est dédiée aux salons de beauté ou de manucure ouverts par des immigrées de Chine et d'Asie du Sud dans la région parisienne. Pour cette séance, nous accueillons deux chercheuses à des étapes différentes de leurs recherches. L'un a soutenu sa thèse récemment, la seconde est en master.

Modératrice : Juan Du (CY Université-Héritages)

Intervenants :

Xiaoyi JIANG, docteure en anthropologie sociale et ethnologie, CCJ (Centre de recherche Chine Corée Japon), EHESS
Nailing it later, Trajectoires migratoires et sociales des manucures chinoises en Île-de-France

Elia LABDOUNI, master de sciences sociales Migrations, EHESS
Salon de beauté "indiens" en Île-de-France : Exploration d'une niche en plein essor pour les femmes migrantes sud-asiatiques

Résumé :
Ces dernières années, les secteurs de l’esthétique et de la coiffure en France sont devenus un espace professionnel de plus en plus conséquent pour les migrantes sud-asiatiques. Leur présence est particulièrement visible à travers la multiplication de salons de beauté mettant en avant leur spécificité « indienne » – que ce soit par leur nom, leur devanture ou leurs services spécialisés. On en compte aujourd’hui plus de 150 dans la région. Leur taille varie : bien que quelques chaînes existent, la majorité sont de petites entreprises employant une à trois femmes, principalement d’origine sud-asiatique. Ces salons offrent un angle unique pour étudier une niche économique émergente pour les femmes migrantes sud-asiatiques de première génération, ainsi que les contextes socio-géographiques, économiques et juridiques variés dans lesquels elles évoluent.
J'explore ces petites entreprises à travers une approche méthodologique mixte, principalement fondée sur des entretiens et de l’observation participante, en mettant l’accent sur le rôle et la place de la famille et des « proches » dans les trajectoires et les pratiques professionnelles de ces travailleuses. Cela permet d’éclairer la manière dont les dynamiques genrées et familiales influencent l’intégration économique des femmes sud-asiatiques, ainsi que les disparités genrées dans l’accès aux réseaux de solidarité communautaire. Allant au-delà des récits bien documentés sur les professions dominées par les hommes, cette étude se penche sur les salons de beauté comme une niche économique féminisée – et souvent précaire – pour les femmes migrantes. Cette présentation contribue à la littérature croissante sur la diversification des professions des migrants sud-asiatiques en Europe, offrant un nouvel éclairage sur des niches encore peu explorées.

*Vous recevrez le lien Zoom après votre inscription.