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22.10.2025

Portrait de diplômé : Officier au sein du Ministère des Armées

   Le Ministère des Armées

Portrait d'un diplômé du master Finance et Stratégie, aujourd’hui officier au sein du Ministère des Armées.

quel EST votre parcours ACADéMIQUE ?

J’ai commencé par une licence en Sciences Politiques - Information et Communication pour acquérir des méthodes fiables dans l’analyse de l’information, au vu des nombreux enjeux liés à la désinformation. Je me suis ensuite orienté vers le master Finance et Stratégies. J'ai apprécié son apport transversal. Je m’y suis lancé en partant du principe que 100% des gagnants tentaient leur chance, mais sans grande conviction. Par la suite, j'ai suivi des formations en droit, gestion public et sécurité.

eT VOTRE PARCOURS PROFESSIONNEL ?

Je ne me suis fermé aucune porte, malgré mon handicap. La seule condition était que mon poste me permette d'être dans la réflexion ; d’identifier un dysfonctionnement et d’être en mesure de participer à sa résolution. J’ai toujours été attiré par la fonction publique. 

Je suis également officier au sein de la réserve : leurs exigences médicales ont été revues. Ce n’est plus l’état de santé qui est évalué, mais les compétences. Ainsi mon handicap n'était plus un frein.

Comment évoquer sa situation de handicap lors d'un processus de recrutement ?

Tout a commencé par un échange informel avec le référent national chargé des questions de handicap et d’inclusion pour le Ministère des Armées. Je souhaitais en savoir davantage sur l'accueil des travailleurs handicapés au sein du service public, notamment au sein de la fonction publique d’État. Un profil comme le mien était justement recherché et le référent en avait connaissance. J’ai été mis en relation avec le chef de service.  En somme, mon handicap est à la source même de mon recrutement, mais n'a pas été mentionné et répété à chaque étape du processus de recrutement. 

Comment identifier les employeurs bienveillants à l'égard des personnes en situation de handicap pendant le processus de recrutement ?

La bienveillance est une question de structure, mais aussi de personne. 

La connaissance des conséquences professionnelles du handicap (aménagements spécifiques, sanctions, gestion des absences pour causes médicales, etc) représente un critère d'identification majeur. Ce critère a l'avantage d'être facile à évaluer et facile à aborder. Du fait de mon processus de recrutement, j'ai immédiatement été en contact avec les deux personnes-clés dans la vie d'un travailleur handicapé : le référent handicap et le manager.

Comment parler de ses besoins d'aménagement avec un employeur ?

Tout d’abord, un salarié reconnu travailleur handicapé n’est pas dans l’obligation de faire part à son employeur de cette aide à l’insertion professionnelle. Il bénéficie tout de même des droits accordés. 

Comme tout salarié, j'ai été reçu en consultation par la médecine préventive à mon arrivée. Je lui ai fait part de la pathologie à la source de mon handicap, qui peut nécessiter intervention médicale d'urgence. Une visite de poste a été organisée et les demandes d'aménagement ont directement été adressées à mon employeur par la médecine préventive. Le recours à une entité tierce a l'avantage de justifier de façon indiscutable les aménagements (dans le cas d'un employeur non-sensibilisé) et de façon plus globale, d'introduire un troisième interlocuteur pour sortir le handicap de la relation professionnelle entre un collaborateur et son environnement direct de travail (collègues, hiérarchie).

COMMENT PRÉSERVER LA CONFIDENTIALITÉ DE SA SITUATION OU COMMENT ÉCHANGER SUR CE SUJET AVEC SES COLLÈGUES DE TRAVAIL ?

J'ai toujours eu peur qu'on ne voit que la maladie en moi. Tout le monde connaît le mot "épilepsie", mais personne ne sait réellement ce qui se cache derrière. L'épilepsie reste très mal connue, la maladie n’est souvent résumée qu'aux crises convulsives, alors que certaines crises peuvent être sans perte de connaissance.

Mon handicap fonctionne par crise ou par salve. Il est soit complètement invisible, soit très visible. Initialement, j'avais fait le choix de ne prévenir qu'un nombre très restreint de personnes dans mon environnement de travail : chef de service, médecine préventive et deux personnes dites ressources. Ces dernières sont en mesure d’intervenir directement si besoin et en suivant un processus coconstruit entre l’équipe médicale qui me suit, les personnes ressources et moi-même. 

Par la suite, une crise très impressionnante est survenue sur mon lieu de travail. Tout le service était présent et en a eu vent… ce qui a permis d’initier beaucoup plus facilement la discussion à ce propos. Afin de dédramatiser l'évènement, j'ai choisi d'échanger avec mes collègues de manière décomplexée sur le sujet, sans exposer tout mon dossier médical. Je suis handicapé, je n’en ai pas honte, mais tous n’ont pas à connaître les divers détails de ma prise en charge. Tous ont été et restent très bienveillants. Je mesure ma chance !