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22.07.2025
Traversée des regards et des voix Retour sur la deuxième édition du séminaire Littérature et sciences sociales en Afrique
Le 5 mai 2025 s’est achevé le cycle de conférences « Littérature et sciences sociales en Afrique », coorganisé par le Programme Afrique et la Maison des arts et de la création (MAC).
Comment les chercheurs lisent-ils les romans ? Et, comment les écrivains s’inspirent-ils des sciences humaines ? Pour explorer ces passerelles fertiles entre littérature et sciences sociales, Elara Bertho et Elgas ont accueilli cette année trois figures de la scène littéraire africaine contemporaine : Amina Damerdji, Yasmine Chami et Capitaine Alexandre.

Tout au long du séminaire, Elara Bertho, chercheuse au CNRS, et Elgas, écrivain et sociologue, ont orchestré les échanges avec finesse et richesse intellectuelle. Plutôt que d’opposer littérature et sciences sociales, ils ont préféré tracer des lignes de résonance : entre fiction et enquête, entre création et savoir, entre émotion et analyse. Trois écritures, trois perspectives sur le monde social.
Au fil des rencontres, les voix invitées ont révélé des écritures profondément ancrées dans les réalités sociales et politiques de leurs contextes respectifs — mais aussi dans une recherche formelle où la littérature s'affirme comme méthode de connaissance et d’analyse.
Chacun à sa manière, les trois invité·es ont offert une traversée sensible du monde social. Avec Amina Damerdji, ce sont les fantômes du passé, l’héritage et l’intime qui affleurent, portés par une langue poétique et fragmentaire. Yasmine Chami nous plonge dans les tensions familiales et les mutations sociales et urbaines du Maroc, à travers des récits denses, traversés par la résistance féminine. Quant à Capitaine Alexandre, il emporte l’auditoire dans une parole vive, nourrie de mémoire, où la poésie devient hommage, réflexion et acte de résistance.
Tout au long du séminaire, Elara Bertho, chercheuse au CNRS, et Elgas, écrivain et sociologue, ont orchestré les échanges avec finesse et richesse intellectuelle. Plutôt que d’opposer littérature et sciences sociales, ils ont préféré tracer des lignes de résonance : entre fiction et enquête, entre création et savoir, entre émotion et analyse.
“Nombreux sont les écrivains qui se nourrissent de sciences sociales, que ce soient par leurs formations, par l'élaboration d'une poétique de l'enquête ou encore par une réelle proximité, au quotidien, avec les méthodes de la recherche. Nous choisissons de leur donner la parole pour interroger leurs récits au plus près de la fabrique de leurs esthétiques.” Elara Bertho et El Hadj Souleymane Gassama, dit Elgas.

À travers ces échanges, une conviction se dessine : pour penser les sociétés africaines d’aujourd’hui, il faut écouter leurs récits, leurs imaginaires, et leurs révoltes — qu’ils prennent la forme d’un roman, d’un poème, d’un chant ou d’un terrain.