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03.02.2024

Portrait de diplômée : Morgane Gasse

   

 

Morgane Gasse, diplômée en 2019 du Master Stratégies Territoriales et Urbaines, est Directrice-Adjointe des Cycles de l'Eau à la Communauté d'Agglomération Lisieux Normandie. 

Quel a été votre parcours jusqu'à votre fonction actuelle ?

Je suis entrée à Sciences Po en 2014, sur le campus européen de Dijon, et j’ai effectué ma troisième année d’études à l’Université Charles de Prague. J’y ai suivi des cours de géographie urbaine et de sociologie de la ville qui m’ont orientée vers le Master Stratégies Territoriales et Urbaines de l’École Urbaine : la ville, le territoire, m’y sont apparus comme les échelons les plus concrets pour déployer des politiques publiques innovantes, en termes notamment d’écologie. 

J’avais en effet, et j’ai toujours, une forte sensibilité environnementale qui s’est traduite à l’École Urbaine dans le choix de mes cours et, en particulier, la décision de suivre le parcours Risques. La question de l’eau, de la gestion du risque inondation mais aussi de la préservation de la ressource, m’a incitée à faire mon stage de fin d’études chez VEOLIA Eau, sur le territoire Calvados. 

J’ai ensuite candidaté spontanément pour rejoindre la Communauté d’Agglomération Lisieux Normandie et j’y ai été embauchée comme Chargée de Mission des Cycles de l’Eau. Ma première mission a été de préparer le transfert des compétences ; puis, de participer à la structuration d’un service unique des Cycles de l’Eau. J’ai finalement été nommée au poste que j’occupe aujourd’hui : celui de Directrice-Adjointe de Eaux Sud Pays d’Auge, le service des Cycles de l’Eau de l’Agglomération Lisieux Normandie.

Quelles sont vos missions au quotidien?

J’ai la chance d’avoir des missions extrêmement variées et un quotidien qui n’est pas figé : Eaux Sud Pays d’Auge exerce sa compétence sur près de 1000 km² de territoire. Nous exploitons 34 captages d’eau potable, 36 réservoirs, 26 stations d’épuration et environ 2000 kilomètres de canalisations. La simple visite des ouvrages peut ainsi s’étaler sur plusieurs semaines ! Il y a des tâches quotidiennes, comme d’agréger les remontées de terrain, de trancher lorsqu’une décision technique doit être prise, de manager les équipes et de valider les commandes.

 Il y a des missions qui s’étirent sur plusieurs semaines à plusieurs mois, en particulier, le lancement d’un marché, le suivi d’une étude ou de travaux. Et il y a toute la prospective à long terme du service : accompagner les élu(es) dans le choix d’un mode de gestion, définir une politique tarifaire pour le territoire, travailler avec les autres services de l’Agglomération. 

Du fait de ma formation, je suis particulièrement mobilisée sur le volet politique : préparation de toutes les réunions et instance avec les élu(es), lancement et suivi des études stratégiques pour le territoire, structuration du service et définition d’une politique de protection de la ressource, etc.

Qu'est-ce que le MASTER STU vous a apporté ? 

Le Master Stratégies Territoriales et Urbaines m’a d’abord apporté cette diversité dans la vision des enjeux du territoire : enjeux sociaux, enjeux quant à la gestion des risques qu’ils soient environnementaux, technologiques ou sanitaires, enjeux de transition écologique, enjeux en matière de transports, de réseaux, etc. Cette vue d’ensemble permet, d’assurer plus aisément les liens entre les différents projets et acteurs d’un territoire. L’articulation entre des acteurs, des collectivités, des compétences et des projets extrêmement variés est au cœur même du Master Stratégies Territoriales et Urbaines, et elle forme particulièrement bien à travailler en collectivité.

Quel a été l'enseignement qui vous a le plus marqué ?

J’ai particulièrement apprécié le cours de Sociologie de la Ville et des Territoires qui a été l’occasion, par le biais des abeilles et de l’apiculture urbaine, de travailler à des sujets aussi variés que l’agriculture urbaine, l’adaptation des villes au changement climatique, la gestion des risques sanitaires sur un territoire. 

Je me souviens en particulier d’une rencontre avec un apiculteur qui m’expliquait qu’il y avait finalement trop de ruches à Paris, aujourd’hui, par rapport à l’offre d’arbres, de fleurs et d’espaces verts leur permettant de vivre. Toutes les entreprises voulaient alors installer des ruches sur leur toit, c’est du greenwashing, l’opportunité de se donner une image écologique à peu de frais, mais ces abeilles se retrouvaient en concurrence car il n’y avait pas suffisamment de biodiversité en ville. J’ai trouvé que c’était une particulièrement bonne illustration de la nécessité de penser la gestion d’un territoire sous tous ses angles et pas à travers une unique porte d’entrée.