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31.10.2023

Portrait de diplômée: Chaitanya Kanuri

   

Chaitanya Kanuri (diplômée du Master Governing the Large Metropolis) travaille depuis six ans au sein de WRI India (World Resources Institute). Elle est actuellement directrice adjointe de la mobilité électrique. Nous lui avons posé des questions sur son travail, sa trajectoire professionnelle et sur les métiers de demain en urbanisme. 

Sur quels sujets travaillez-vous actuellement ?

Mon domaine d'expertise actuel est la mobilité électrique en Inde, un travail qui nécessite une vision à 360 degrés : je m’occupe de la création de la demande, de l'adoption des véhicules électriques, des infrastructures de recharge de ces véhicules et les modèles de financement. Les autobus électriques constituent un enjeu clé, car ils permettent à la fois une technologie de véhicule plus propre et une mobilité partagée. L'électrification du transport de marchandises est un domaine émergent, car le transport de marchandises lourdes est probablement l'une des principales sources d'émissions et de décarbonisation. Aussi, je m’intéresse à l'écosystème des batteries : quelles compositions de batteries fonctionneront, comment localiser la fabrication en Inde etc. L'industrie automobile est importante en Inde et emploie beaucoup de personnes, donc si le reste du monde passe à l’électrique, quelles seront les opportunités pour nous ? Nous examinons des projets visant à assurer une transition juste et dont l’impact serait réparti de manière égale, sans laisser une catégorie de la population désavantagée. 

Comment voyez-vous votre métier et votre trajectoire professionnelle ?

À mesure que l'organisation a grandi, mon rôle a beaucoup évolué et plutôt rapidement. Je gère actuellement une équipe d'environ 15 personnes. Au sein de l'équipe de la mobilité électrique, nous cherchons à diversifier nos compétences : nous envisageons donc de recruter des économistes, des ingénieurs électriciens. La personne responsable du programme de batteries est titulaire d'un doctorat en chimie des batteries, par exemple. Il y a donc une composante des sciences dures et une composante de planification urbaine. 

Quel regard portez-vous sur votre formation au sein du Master GLM ? 

Le Master Governing the Large Metropolis (GLM) prépare à dialoguer avec de multiples parties prenantes : j'assume mon profil « généraliste » qui me permet de créer des synergies. 
J’ai six ans d’ancienneté, j’ai donc acquis beaucoup de connaissances institutionnelles au sein de mon organisation ; je dirige de nombreux projets, je dois donc prendre du recul par rapport à la gestion quotidienne et prendre la tête de la stratégie et de l'exploration de nouveaux sujets. A titre d’exemple, l'écosystème de la transition juste est entièrement nouveau. Je ne suis pas un planificateur des transports, je suis une architecte qui est ensuite devenue une experte en politique urbaine grâce au Master GLM. J'ai commencé par travailler sur les transports au sein de WRI, j'ai donc dû aborder les aspects de la planification des transports, tels que la sécurité routière, la gestion de la circulation, la planification des transports publics. J’ai appris sur le tas : une grande partie de la formation se fait sur le terrain, et c’est essentiel, surtout dans un domaine comme la mobilité électrique qui est si nouveau et en constante évolution.

Comment votre rôle a-t-il évolué au fil du temps ?

Je suis à présent très tourné vers le management. Auparavant, j’étais très axée sur la recherche et sur la pratique, ce qui constituait un bon mélange. Nous n’effectuons pas un travail de consultant, nous n’écrivons pas simplement des rapports, nous ne faisons pas la même chose quotidiennement. Mon secteur est un secteur innovant avec beaucoup de domaines à explorer.

Parlez-nous davantage de l'évolution du paysage politique en Inde ?

L'écosystème politique évolue rapidement en Inde. Même les think tanks sont un peu comme des start-ups de nos jours. Il y avait une vieille garde de think tanks comme le Centre for Science and Environment (CSE) et le TERI. WRI faisant partie des premiers de la nouvelle génération. Aujourd’hui, il y en a tout un groupe : le Centre for Energy Environment and Water (CEEW), le Rocky Mountain Institute, et plusieurs autres think tanks et cabinets de conseil qui émergent autour de sujets sectoriels tels que la mobilité électrique.
Le gouvernement est également réceptif et ouvert à travailler avec l'industrie et les organisations de la société civile. Les directives et les normes pour la mobilité électrique relèvent du ministère de l'Énergie. Ils ont révisé leurs directives et normes pour l'infrastructure de recharge au cours des 4 dernières années, peut-être 5 à 6 fois, en partie grâce aux contributions de l'industrie et des experts. Il existe donc une connexion plus étroite entre le gouvernement et les parties prenantes issues du conseil, de l'industrie, de l'académie, etc., tant pour la mise en œuvre de projets pilotes que pour l'élaboration de politiques.
L'idée avec les think tanks est de créer une preuve de concept, de renforcer les capacités, puis de réfléchir à la manière d’agir à plus grande échelle de manière efficace. Vous ne pouvez pas utiliser des financements philanthropiques pour fournir une assistance quotidienne limitée. Vous êtes censé l'utiliser pour obtenir un certain niveau d'impact et de transformation.