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Selective accountability : Media Visibility and Parliamentary Behavior
Projet mené au sein de l'axe Evaluation de la démocratie
Porteurs du projet
Elisa Mougin (ENS Lyon), Tom Buchot (ENS Lyon) et Charles Louis-Sidois (Vienna University of Economics & Business)
Résumé
Le journalisme de données a radicalement transformé la couverture médiatique des législateurs. La presse rend de plus en plus compte des performances statistiques, notamment le taux de présence des législateurs, le nombre d'amendements qu'ils déposent et le nombre de questions qu'ils posent. Cette évolution de la couverture médiatique, axée sur les données, trouve souvent son origine dans des sites web indépendants, tels que GovTrack.us aux États-Unis, TheyWorkForYou.com au Royaume-Uni, ainsi que Nosdeputes.fr et Nossenateurs.fr en France, qui transforment les données brutes du Parlement en indicateurs de performance facilement utilisables par les citoyens et les journalistes. Ce projet étudie deux sites web français particulièrement intéressants : Nosdeputes.fr, lancé en 2009 pour les membres de la chambre basse du Parlement, et Nossenateurs.fr, créé en 2011 pour la chambre haute. Ces sites web fournissent des indicateurs fiables et identiques, générés automatiquement par un collectif indépendant. De plus, nous tirons parti du contraste saisissant entre leur visibilité : alors que Nosdeputes.fr attire beaucoup l'attention du public et des médias, Nossenateurs.fr reçoit peu de visiteurs et est rarement mentionné dans la presse.
Nous documentons un effet important de la couverture médiatique générale des indicateurs : les législateurs améliorent leurs performances en réponse à un nombre élevé d'articles sur les sites web. Cependant, de manière quelque peu surprenante, nous ne constatons pas que cet effet soit dû aux législateurs mentionnés individuellement dans la presse. Cela suggère que les indicateurs de performance influencent le comportement par le biais de la responsabilité collective, tandis que la responsabilité individuelle joue un rôle limité. De plus, l'effet direct du lancement des sites web semble minime, ce qui indique que les outils de surveillance doivent être visibles pour être efficaces.