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10.04.2025

Le capital humain, au cœur du pilotage de l’entreprise

Face aux nombreux bouleversements actuels, l’entreprise s’interroge sur le rôle de l’intelligence humaine et sa place demain, dans les nouvelles organisations. Continuer à innover, à s’adapter à l’environnement, à performer sont les leviers essentiels au développement des entreprises. Les indicateurs d’évaluation et de valorisation des entreprises ont évolué au cours des dernières décennies. 
C’est au cœur des programmes proposés par Sciences Po Executive Education qu’une réflexion RH stratégique sur la place et le rôle du corps social dans les organisations soulève de nombreuses questions : Comment pérenniser et développer le capital humain ? Comment créer de la valeur en combinant les nombreuses mutations au sein de l’entreprise (nouvelles technologies, nouveau paradigme managérial, nouvelles relations entre les parties prenantes) ?
Explications de Jean-François Marvaud, conférencier à Sciences Po, intervenant de notre programme court Valoriser le capital humain, nouveaux enjeux. 

Le capital humain, au cœur de la création de valeur :

C’est une notion qui a pris une importance stratégique dans la valorisation de l’entreprise. Le capital humain est aujourd’hui considéré comme un levier de création de valeur. « L’innovation, la réflexion, la prise de décision, domaines privilégiés de l’intelligence humaine sont perçus comme étant au cœur du pilotage de l’entreprise », note Jean-François Marvaud. Selon lui, si l’IA permet aujourd’hui de produire et de créer, il reste le management général et la gouvernance des activités à orchestrer. Les collaborateurs ont un rôle très important à jouer dans la cohérence et la cohésion des nombreuses activités à mener au sein de l’entreprise.
Cependant, le temps dégrade la valeur du capital humain. La courbe de performance du corps social et la courbe de rémunération ne sont plus parallèles et cette nouvelle donne s’est accélérée avec les bouleversements qui touchent aujourd’hui les organisations (obsolescence des compétences, ruptures technologiques, changement permanent). La progression de l’IA, en particulier, impose aux services de ressources humaines de mener une réflexion sur la place de l’humain dans l’entreprise. « Une question devient centrale : comment pérenniser et développer ce capital humain ? », poursuit Jean-François Marvaud. 

Evaluer le capital humain : un enjeu stratégique

L’évaluation et le développement du capital humain requièrent de définir des critères clairs et objectifs alignés sur la finalité des missions de l’entreprise. 
« Cela revient à s’interroger sur les objectifs de performance de l’entreprise, note Jean-François Marvaud. Si certains grands groupes parapubliques sont sensibles à l’intégration de la diversité comme richesse dans le développement des compétences, d’autres entreprises privilégient l’expertise métier/technique et la maitrise de l’écosystème ». Taux de turnover, productivité des équipes, mobilité interne ou encore niveau de diplôme moyen des salariés… Chaque organisation devra ainsi sélectionner ses propres critères (économiques, sociaux, environnementaux) selon sa raison d’être et ses enjeux globaux.
L’évaluation permettra alors de tracer des axes d’amélioration de la valeur du corps social. Un travail à mener en ayant également à l’esprit la place croissante prise par l’IA au cœur des entreprises. « Intelligences humaine et artificielle cohabitent désormais, rappelle Jean-François Marvaud. Il ne s’agit pas de les opposer mais de faire en sorte qu’elles soient complémentaires.  C’est dans cette logique qu’il faut accompagner l’humain dans son développement. Attention : l’IA n’est pas uniquement un outil ou une machine supplémentaire, elle porte dans sa capacité à créer et à produire les germes d’une nouvelle révolution industrielle comparable au nucléaire dans le domaine de l’énergie ». Les ajustements et choix d’intégration vont être cruciaux à court terme.

Un travail de valorisation du capital humain piloté par les RH

L’entreprise doit, par suite, exploiter tout le potentiel du capital humain en l’orientant vers des missions stratégiques. Celles-ci seront prioritairement centrées sur la création de valeur, sur l’innovation et sur des fonctions de pilotage (des investissements, des ressources et des moyens alloués à l’entreprise). « Les organisations demandent aujourd’hui aux salariés d’apporter des réponses sur ces trois sujets », résume Jean-François Marvaud.
Ce travail de valorisation du capital humain peut être impulsé par les services des ressources humaines, préfigurant ainsi le futur de ces services. Dans des entreprises où intelligences humaines et artificielles cohabiteront, les professionnels des ressources humaines devront mener au quotidien un travail autour de la valeur du capital humain pour faire coexister Hommes et machines.

L’importance des comportements sociaux dans l’entreprise

Valoriser le capital humain passe également par une attention renforcée aux « comportements des individus dans leur environnement », souligne Jean-François Marvaud. De fait, la sensibilité à la dimension humaine et relationnelle apparaît de plus en plus importante dans la société, y compris dans le cadre d’échanges professionnels. La qualité relationnelle et le savoir-être peuvent donc, aussi, constituer des atouts stratégiques pour l’entreprise. Il importe en conséquence de faire évoluer la culture d’entreprise (centré client, résultat, relations interpersonnelles) et sur d’éventuels leviers d’évolution grâce à l’intégration de la sociologie des organisations. Des thématiques au cœur de l’ADN de Sciences Po. 

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