« Il y a réellement un esprit de promotion qui s’est créé »

Bruno Zorino - Je venais de prendre un mandat d’administrateur au début de l’été 2019 : mon entreprise disposait d’un siège côté employeur au sein d’un organisme de prévoyance l’IPSEC (rattaché maintenant au groupe Malakoff Humanis), et en tant que DRH, je semblais avoir le profil le plus adapté pour représenter les intérêts de l’entreprise au sein de l’organisme. Très rapidement, l’IPSEC m’a fait part de la possibilité de suivre le Certificat Administrateurs de Groupe de Protection Sociale dispensé par Sciences Po Executive Education et l’IFA.  Quand j’ai reçu le programme, j’ai pensé que ce serait un énorme plus pour endosser ce nouvel habit d’administrateur. Ce programme me permettrait d’acquérir des bases cruciales pour comprendre le mode de fonctionnement de ce type d’institution et les grands thèmes auxquels je serai confronté en tant qu’administrateur, pour participer à des travaux, donner des avis, concourir à la vie de l’organisme. Je me suis dit que ça me permettrait aussi de sortir d’un quotidien que je maîtrise bien. Les cours ont démarré dès le mois de septembre 2019, et je ne regrette pas : c’était indispensable pour moi et je pense que c’est indispensable pour tout administrateur.

Bruno Zorino - Mon objectif dès le départ, c’était de m’investir dans cette formation, en étant assidu dans le suivi des cours et en nourrissant des échanges avec les autres participants. Le groupe était polymorphe avec des personnes comme moi plutôt issues du milieu de l’entreprise côté direction, et des représentants syndicaux. C’était très enrichissant de pouvoir tous échanger, et d’écouter les autres intervenir. Beaucoup de participants étaient des administrateurs plutôt expérimentés, qui avaient une pratique réelle de la vie d’un conseil. J’ai été assez impressionné par leurs connaissances, leurs réflexes tant sur des questions de fond que sur l’aspect « organisation » d’un conseil. C’était très formateur pour moi qui débutait et qui n’avait aucune pratique. L’objectif était clair : me professionnaliser, et rapidement, j’ai compris que ce ne serait pas uniquement grâce au travail que je fournirai, mais que cela se ferait aussi en côtoyant ces administrateurs déjà opérationnels.  J’y ai aussi trouvé des intervenants passionnants, qui ont pu nous expliquer d’une manière assez macro quel était le mode de fonctionnement du marché de la protection sociale en France tant côté santé, prévoyance, mais aussi retraite. Et au-delà de la bonne compréhension de ce marché, de son historique et de ses évolutions récentes, on nous a dressé un panorama des perspectives à venir. Ils ont aussi su nous expliquer des aspects beaucoup plus techniques (Solva II, démarche ORSA, etc), et leur importance car ces éléments sont fondamentaux quand on doit gérer un groupe de protection sociale mais ils peuvent s’avérer ardus. Ils ont trouvé la bonne manière, le bon vocable pour nous faire comprendre, sans que nous soyons des experts, ces notions, et comment les aborder, en nous intéressant à la lecture de bilans, d’éléments financiers. Les jeux de rôle m’ont aussi beaucoup apporté. Régulièrement, on nous a mis en situation en endossant la casquette du président d’un conseil, d’un directeur général, ou d’un membre d’un comité de nomination ou de rémunération. Tout le monde a joué le jeu. Dans l’interaction entre les uns et les autres : la capacité à écouter son voisin, la capacité à fédérer, à faire valoir un avis ont pu ressortir. Ce sont des moments très riches, que j’ai beaucoup appréciés, et qui m’ont permis de toucher du doigt des situations que l’on peut rencontrer dans notre vie d’administrateur.

Bruno Zorino - C’est une formation qui développe et aiguise la curiosité. Je le vois pour moi avec la lecture de la presse : je vais maintenant lire des articles autour de la gestion du risque de manière générale, des articles sur des entreprises ou encore sur des organismes paritaires. La formation m’a donné des clés de lecture complémentaires qui m’apportent une hauteur de vue. On sort de notre zone de confort, celle de notre quotidien, de notre entreprise, de notre organisation, pour se forger une opinion plus globale grâce aux outils fournis et grâce aux intervenants qui nous ont permis de voir les choses sous un angle différent. Je suis aussi davantage à l’écoute de ce que peuvent présenter d’autres membres du comité de direction dans leurs domaines de responsabilité respectifs. Grâce à une vision plus large sur la bonne marche de l’entreprise et sur l’interaction entre les différentes composantes, mon attention est moins exclusivement orientée RH et davantage prise dans un ensemble qui implique les autres directions (financières, risques, opérations etc.). Non pas que je n’avais pas cette vision d’ensemble, mais je la comprenais un peu moins bien, et j’y accordais moins d’importance. On grandit au travers de cette formation et on a une vision beaucoup plus haute, beaucoup plus globale.

Bruno Zorino - C’est une chance de pouvoir suivre cette formation. Si on en a l’opportunité, il ne faut pas s’en priver ! Les moments que je passais à Sciences Po étaient vraiment rafraîchissants.  D’abord on retourne sur les bancs de l’école en quelque sorte, avec des participants aux profils variés, qui ne sont pas nos camarades de travail, ce sont des personnes nouvelles. Il y a réellement un esprit de promotion qui s’est créé, facilité par des modules de deux jours consécutifs, par des repas pris ensemble le midi, par quelques petites festivités, et naturellement par le travail en groupe. Tout cela a permis de créer encore plus de cohésion.  J’ai retrouvé cet esprit de classe avec des côtés presque juvéniles, que je n’avais pas connu depuis que j’avais quitté l’école. C’est quelque chose qu’on ne peut retrouver que si l’on s’éloigne de son environnement habituel, ce qui est rare.  L’effort devient rapidement un plaisir, c’est l’opportunité de sortir d’un quotidien qui a tendance à nous absorber. C’est très bénéfique de voir autre chose, d’autres personnes, de travailler sur des thèmes qui ne sont pas ceux de l’entreprise. Oui c’est exigeant de combiner ses activités et cette formation qui nécessite un certain investissement mais c’est en même temps très positif pour soi-même, pour prendre du recul, s’ouvrir à d’autres horizons, tout en s’enrichissant techniquement.  Et tout ce qu’on apprend peut servir au-delà de l’entreprise, tout ce qui est appris ici est un plus qui peut servir plus tard ailleurs. Ce n’est pas seulement une ligne en plus sur un CV, c’est aussi une quantité d’enseignements qui peuvent servir au quotidien, autant en tant qu’administrateur que dans sa vie professionnelle de manière générale.