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10.07.2019
Gabriel Lluch : « Cette formation est un formidable accélérateur de pensée »
Gabriel Lluch, 47 ans, Directeur Juridique Concurrence d’Orange a suivi en 2017 l'Executive Master General Counsel : Strategy and Leadership for Senior Lawyers proposé par Sciences Po Executive Education. Il revient pour nous sur les bénéfices personnels et professionnels, acquis lors de cette expérience. Interview.
Pourquoi avoir choisi de vous inscrire à cette formation ?
Gabriel Lluch - C’est mon N+1 qui m’a proposé l' : elle était nouvelle dans le catalogue de Sciences Po Executive Education, et il souhaitait la tester pour juger de son intérêt pour l’entreprise et nos métiers de juristes. Pourquoi moi ? Je suis en apparence très expert dans mon métier, et ça pouvait faire sens pour mon management de me décloisonner… même si je ne me voyais pas comme quelqu’un de cloisonné (rires). Pour autant, je dois avouer que le résultat est là : j’ai compris grâce à cette formation qu’il n’y a pas une manière d’exercer mon métier, mais bien mille !
Aviez-vous des attentes concrètes en démarrant la formation ?
Gabriel Lluch - Clairement, je n’étais pas venu apprendre mon métier, car je suis un expert confirmé, comme tous ceux qui ont suivi cette formation. Ce que je cherchais : une sorte de supplément d’âme. Généralement, on arrive dans ce genre de formation avec deux espérances : l’une est se « réoxygéner » à titre personnel , l’autre est de « réoxygéner » sa pratique. C’est allé au delà de ce que j’imaginais : j’ai complètement changé de point de vue sur mon métier mais également d’horizon. Je suis convaincu aujourd’hui que rien ne nous est interdit pour peu que l’on appréhende l’organisation dans toute sa complexité.
Quels enseignements ont-été les plus enrichissants selon vous?
Gabriel Lluch - Tous sont précieux, chacun à leur façon : les enseignements sur la sociologie des entreprises nous font prendre de la hauteur, les modules managériaux permettent d’intégrer la part d’irrationnel qu’il peut y avoir dans toute organisation. On élargit sa boite à outils de manière démultipliée et on développe une grande confiance en l’avenir car, en réalité, cette formation est un formidable accélérateur de pensée. On développe une meilleure compréhension de notre écosystème professionnel et on se situe mieux : en tant qu’expert, nous sommes les gardiens du temple de notre pratique, mais nous sommes aussi des partenaires qui devons intégrer l’ensemble des joueurs dans un but commun. C’est une révolution sur soi-même que cette formation incite à faire. Et puis, j’ai enrichi mon réseau, j’ai rencontré des gens passionnants, multi-facettes avec des parcours tous différents et ça c’est enrichissant.
Pensez-vous avoir fait évoluer votre manière d’exercer votre métier ?
Gabriel Lluch - J’ai appris une chose pas évidente en soi : après de longues années de pratique, peut s’installer une forme de routine qui vous interdit certaines choses. En clair, on s’autocensure pour se conformer à ce que l’on croit devoir incarner au sein de l’entreprise. Ce droit à l’expérimentation que nous avons tous, en début de carrière, doit continuer à exister. Grâce à la formation, j’ai renoué avec cette curiosité de mes débuts. Une posture fondamentale pour entretenir un rapport plus décomplexé à l’avenir, et à l’entreprise.
Et d’un point de vue managérial ?
Gabriel Lluch - Je ne suis pas le meilleur juge des mes transformations managériales, mais avec mon équipe de 15 personnes, je pense être beaucoup plus à l’écoute de leurs ressentis et de leurs propositions. Je mesure mieux les interactions entre les gens et je prends sans doute également plus tôt les décisions. Bien sûr, il ne faut pas confondre l’affect et l’efficacité, nous nous inscrivons tous dans des process qu’il faut respecter, mais à présent, je connais le mode d’emploi de mes collaborateurs, et eux connaissent le mien. Ce qui est essentiel pour jouer en équipe et casser des routines !
Comment vous êtes-vous organisé pour continuer à assumer vos responsabilités tout en suivant la formation ?
Gabriel Lluch - C’est clairement un investissement et un pacte de confiance avec son management et son équipe. Évidemment, si nous avions eu des grosses échéances, l’entreprise passait en priorité. Pour autant, mon équipe savait que je n’étais pas présent physiquement deux jours par mois pendant un an et demi, et cette absence s’organise : j’ai du revoir mon mode d’organisation et déléguer. Ça, ça fait du bien ! La difficulté, et je n’ai pas sans doute été le meilleur dans cet exercice, c’est de se rendre très disponible pour la formation. J’avoue que pendant les pauses, j’étais souvent pendu au téléphone avec mon équipe… Je n’ai compris qu’en marchant, qu’il fallait accepter ce temps de déconnexion. Car, de contraint, ce temps est devenu au fil de mois de plus en plus choisi, attendu et aujourd’hui regretté.
Comment envisagez-vous l’avenir de votre métier ?
Gabriel Lluch - Les métiers juridiques sont en train de se transformer, on change d’ère, on parle de digitalisation. Aujourd’hui, je suis capable de me mettre en mouvement intellectuellement pour intégrer le changement. Je sais que ne pas l’aborder est une erreur et ne pas l’aborder avec mes équipes est une faute.
Conseilleriez-vous cette formation ?
Gabriel Lluch - J’ai plutôt dit du bien de cette expérience à mon manager puisqu’un autre juriste d’Orange la suit actuellement…
Vous aussi, vous souhaitez vous inscrire ?
L’Executive Master General Counsel : Strategy and Leadership for Senior Lawyers de Sciences Po Executive Education est à destination des professionnels du droit, avocats, juristes salariés…Objectifs de cette formation qui nécessite environ deux jours de présence par mois : apporter une approche spécifique en matière de stratégie, de management, et de leadership.
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