Charlotte Halpern : « Une formation sur la ville et les territoires qui regroupe une grande diversité d’acteurs et de points de vue »

Charlotte Halpern - Les participants de l’Executive Master souhaitent mieux comprendre cette grande variété d’acteurs, de points de vue, d’intérêts, qu’ils rencontrent au niveau de la ville ou de leur territoire. Cela concerne autant l'architecte et l'urbaniste, les élus et leurs collaborateurs, ou encore les dirigeants ou managers d’entreprises qui doivent, de plus en plus, maîtriser la complexité du tour de table au niveau de chaque territoire. Face à cette attente, nous leur proposons une formation qui valorise justement la diversité des points de vue et qui, pour ce faire, réunit au sein d’une même promotion, des professionnels venus d’horizons divers.

Charlotte Halpern - Oui, c’est un marqueur très important de la formation et nous le prenons d’ailleurs en compte lors du recrutement de nos étudiants. Nos promotions sont le reflet du quotidien professionnel des participants : la variété des profils rencontrés est la règle. Ils pourront ainsi se rencontrer, échanger, confronter leurs points de vue et travailler ensemble durant la formation. Nous cherchons également à croiser les regards grâce à la présence d’une grande diversité d’intervenants, qui peuvent avoir des points de vue divergents sur tel ou tel sujet. De plus, grâce aux échanges avec les alumni de la formation, les participants peuvent accroître et diversifier leur réseau professionnel.

Charlotte Halpern - Notre formation permet d’acquérir les compétences indispensables pour exercer le métier de manager stratégique et opérationnel de projets urbains ou territoriaux complexes. Nous visons donc un public varié : l’ensemble des acteurs susceptibles d’intervenir à l’échelle d’un territoire, d’une ville, pour concevoir et déployer ces mêmes projets. L’Executive Master peut donc accueillir des dirigeants, des cadres, des élus du secteur public ou associatif, mais également des dirigeants, managers ou consultants du secteur privé. Leurs domaines d’activité sont bien évidemment variés : planification stratégique, aménagement urbain, transports, logement, emploi, développement économique...

Charlotte Halpern - Les acteurs des territoires doivent en effet s’adapter depuis une dizaine d’années à des évolutions considérables. Les zones métropolitaines, mais aussi de plus en plus les espaces périurbains et ruraux, sont confrontées à de nouveaux enjeux transverses comme la transition écologique, le déploiement des réseaux numériques, le développement économique territoriale. Ils ont dû également gérer des crises sanitaires avec l’épidémie de Covid-19, mais aussi financières. Autre défi que certaines villes et certains territoires doivent relever : l’arrivée de réfugiés. Des problématiques qui ont pu apparaître de façon criante dans les espaces urbains, et qui se posent aussi, d’une autre manière, en milieu périurbain ou rural. Beaucoup de paramètres doivent être pris en compte face à ces enjeux : retrait des structures publiques, montée en puissance de nouveaux acteurs socio-économiques, diversification des formes de financement de projets… Ils appellent à se questionner sur la possibilité de mettre en œuvre des projets complexes à des échelles territoriales en pleine reconfiguration.

Charlotte Halpern - Cette formation, fruit d’une coopération entre Sciences Po Executive Education et l’Ecole urbaine de Sciences Po, s’organise autour de plusieurs pôles de connaissances et compétences. Des savoirs qui seront dispensés par des intervenants du monde académique, qui feront le lien avec les travaux de recherche récents, tout particulièrement en sciences sociales, mais aussi des praticiens, en contact direct avec le terrain.  Le premier pôle concerne l’ensemble des dynamiques de développement urbain qui vont transformer les territoires (évolutions macroéconomiques, démographiques…). Le second pôle s’intéresse à la gouvernance territoriale et aux politiques publiques. Quels sont les outils, concepts, méthodes qui vont permettre à ces professionnels de mettre en œuvre une gouvernance performante à l’échelle de leur territoire ? La troisième partie de la formation porte sur le « bien-être » de ces territoires (prospérité, résilience, transition écologique et sociale…). Les intervenants vont accompagner les participants afin qu’ils intègrent les dimensions du développement durable dans leurs stratégies et leurs projets de territoire, et répondre ainsi aux exigences réglementaires et aux attentes citoyennes. Quatrième pôle : les modalités de production et de gestion des services urbains. Une session qui aborde notamment la question du financement des projets.

Charlotte Halpern - C’est l’objet d’un cinquième pôle de compétences, qui touche davantage au développement du leadership. Des ateliers favorisent la mise en pratique des apprentissages, par exemple autour de la réalisation de diagnostics ou du déploiement d’un projet à l’échelle d’un territoire. Nous leur proposons notamment de réaliser un projet collectif : plusieurs étudiants doivent répondre à la demande d’un partenaire sur un temps déterminé, gérer un budget mais aussi développer leur capacité à travailler en collectif. D’autres temps forts de la formation contribuent à cette mise en pratique des concepts et outils vus en cours : organisation d’un voyage d’étude à l’international, réalisation d’un mémoire. A travers ce dernier, les participants pourront faire le lien entre la formation et leur projet professionnel (évolution interne, reconversion…) autour d’une thématique qu’ils souhaitent approfondir. Ce travail représentera un atout important pour la suite de leur parcours.