J'ai découvert l'économie en tant que discipline universitaire pendant mon bachelor à Sciences Po, sur le campus de Reims. Le cours de Théorie du commerce international dispensé par Thierry Mayer m'a montré comment les modèles théoriques pouvaient éclairer notre compréhension des phénomènes économiques tels que la mondialisation du commerce.

Le master en économie m'a apporté de solides bases quantitatives et informatiques, ainsi que des compétences en recherche que j'utilise encore aujourd'hui. Ma promotion était remarquablement diversifiée en termes de parcours universitaires : les étudiants « purs » de Sciences Po étaient minoritaires, et la plupart des étudiants venaient de disciplines quantitatives telles que l'ingénierie ou les statistiques. Cela a rendu l'environnement d'apprentissage très collaboratif.

Le cours d'économétrie sur les méthodes causales dispensé par Clément de Chaisemartin et la masterclass Math + Econ + Code sur le transport optimal dispensé par Alfred Galichon ont été des étapes clés dans ma formation intellectuelle à Sciences Po. Bien qu'ils aient abordé les méthodes économétriques sous des angles très différents, ces deux cours m'ont permis d'acquérir des outils de pointe. Ils m'ont permis d'aborder des questions économiques importantes, comme celle que j'ai explorée dans mon mémoire de master sur l'affectation des enseignants dans les établissements secondaires.

Mon mémoire de master rédigé à Sciences Po sous la direction de Jean-Marc Robin et Olivier Tercieux a joué un rôle déterminant dans l'orientation de mes recherches : passer quatre mois sur une seule question n'est pas quelque chose que les étudiants font vraiment avant leur mémoire de master, mais je pense que c'est la seule façon de savoir si la recherche va leur plaire. Le mémoire m'a initié à l'économie de l'éducation, à l'appariement dynamique et aux modèles de choix discrets dynamiques, et m'a amené à passer un an à travailler comme assistant de recherche sur des sujets liés à l'éducation.

Poursuivre un doctorat n'est justifié que si vous envisagez sérieusement une carrière universitaire axée sur la recherche et l'enseignement. Après mon master, j'ai eu la chance de revenir sur le campus de Reims en tant qu'assistant d'enseignement pour le cours de microéconomie : information, conception et institutions dispensé par Jean-Marc Robin. Ayant apprécié à la fois l'expérience de la recherche et celle de l'enseignement, un doctorat était la suite logique. L’environnement de recherche à l’université Columbia offre des conditions remarquablement favorables ; seul un programme de doctorat permet de bénéficier du privilège rare de consacrer cinq années entières à une réflexion approfondie sur des questions passionnantes.

Ma thèse porte sur l'analyse théorique et empirique des plateformes en ligne. J'ai commencé à travailler avec le professeur Yeon-Koo Che sur des problèmes de conception de marchés, tels que la conception de systèmes de réservation dans des secteurs comme la santé ou la restauration. Nous explorons également un problème plus empirique lié aux plateformes de choix scolaires : comment récupérer les préférences des étudiants à partir des listes de classement qu'ils soumettent sur des systèmes tels que Parcoursup.

Je conseillerais aux étudiants qui envisagent de faire un doctorat de commencer à faire de la recherche le plus tôt possible. Les programmes de doctorat sont très sélectifs, et les comités de recrutement recherchent des candidats susceptibles de s'épanouir dans un environnement de recherche. Travailler comme assistant de recherche pour un membre du corps enseignant est un excellent moyen d'acquérir des compétences, de démontrer son potentiel et de découvrir si passer des heures à analyser des données et à faire des analyses est quelque chose qui vous plaît vraiment. Cela dit, j'encourage vivement les étudiants passionnés par la recherche à se lancer dans un doctorat : celui-ci offre la promesse rare d'un défi intellectuel illimité.