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16.06.2021

Eva Davoine

>Eva Davoine, diplômée du Master en Économie de Sciences Po a consacré son mémoire de recherche à la crise des Gilets Jaunes sous la direction des professeurs Yann Algan et Benjamin Marx et travaillé comme assistante de recherche pour un économiste du groupe de recherche de la Banque mondiale.

Pourquoi l'économie ? Pourquoi un doctorat ? Pourquoi à Berkeley ? Comment a-t-elle choisi son sujet de thèse ? Quels conseils souhaite-t-elle donner aux futurs doctorants ?

Eva a eu la gentillesse de répondre à quelques questions, nous la remercions chaleureusement pour sa contribution.

Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à vous engager dans un Master en économie à Sciences Po ?

J'ai suivi un cursus scientifique au lycée et j'ai donc découvert l'économie pendant mes études au Collège Universitaire de Sciences Po. J'ai trouvé cette discipline fascinante. J'ai particulièrement apprécié le cours " Macroéconomie appliquée : Politiques économiques dans les pays émergents " qui m'a donné envie d'étudier en profondeur l'économie des pays en voie de développement. J'ai donc suivi tous les cours d'économie que je pouvais et me suis spécialisée en économie pendant ma troisième année à l'étranger, en Californie. J'ai découvert que l'économie était enseignée très différemment aux Etats-Unis, de manière plus appliquée, ce qui a renforcé mon envie d'approfondir cette discipline. C'est donc tout naturellement que j'ai décidé de poursuivre ma formation en économie et je me suis engagée dans un Master en économie à l’École de la recherche de Sciences Po.

Comment avez-vous choisi le sujet de votre mémoire de master ?

En décembre 2018, lorsque j'ai dû faire ce choix, la crise des Gilets Jaunes venait de commencer. À l'époque, je travaillais avec le Pr. Yann Algan. J’étudiais le déclin de la confiance et son impact sur la montée du populisme en France et en Europe. Le mouvement de révolte inédit des Gilets Jaunes a donc naturellement suscité mon intérêt et j'ai voulu en comprendre les raisons. Travailler sur une question brûlante m'a fait prendre conscience que la recherche peut réellement influencer les politiques publiques. Après avoir présenté mon mémoire de master, j'ai eu l'occasion de poursuivre mes recherches au Conseil d'analyse économique (CAE) et j'ai participé à la rédaction d'une note adressée au Premier ministre dans laquelle nous présentions des recommandations pour résoudre la crise.

Vous venez de passer deux ans à travailler au sein du Groupe de la Banque mondiale. Pouvez-vous nous parler de cette expérience, notamment dans ce contexte particulier de crise sanitaire ?

J'ai adoré ! Je travaillais en tant qu'assistante de recherche pour un économiste du groupe de recherche de la Banque mondiale. J'ai contribué à la rédaction de plusieurs articles universitaires. Cette expérience a été très enrichissante, même dans le contexte de crise sanitaire. Je me considère très chanceuse car j'ai eu la possibilité de passer une année complète à Washington DC et de continuer à travailler depuis chez moi à Paris, près de mes amis et de ma famille. De plus, j'ai trouvé très intéressant de travailler dans une telle institution pendant cette période. J'ai été témoin des actions menées par la Banque mondiale pour lutter contre les dommages causés par la pandémie, notamment en veillant à ce que les vaccins soient également distribués par le monde, quel que soit le niveau de développement.

Quand avez-vous décidé de vous engager dans un doctorat ? Pourquoi avez-vous choisi l'université de Berkeley ?

J'ai fait une année de césure entre les deux années de mon master à Sciences Po et j'ai travaillé à la fois avec des chercheurs à la Banque mondiale et sur des missions opérationnelles à ONU Femmes au Maroc. Avec cette expérience, j’ai compris que j'étais davantage intéressée par la compréhension et l'analyse du monde en développement que par la mise en œuvre de programmes et de projets dans ces pays. La décision de m'engager dans un doctorat s'est donc imposée naturellement, car j'avais hâte de consacrer du temps à mes propres projets de recherche pour approfondir des questions que j'avais étudiées à la Banque mondiale. J'ai choisi de le faire aux États-Unis, à UC Berkeley, en raison des conditions et des ressources exceptionnelles qu'offre cette université. Pourtant, il n'a pas été facile de décider de déménager si loin de chez moi pour les cinq ou six prochaines années.

Quelle carrière envisagez-vous après le doctorat ?

J'aimerais devenir professeur universitaire pour continuer à faire de la recherche, mais aussi pour transmettre ce que j'ai appris et enseigner !

Quels conseils donneriez-vous aux étudiants qui hésitent à se lancer dans un doctorat ?

Pendant ou après le master, je les encourage à développer leurs expériences professionnelles dans les secteurs académiques et non académiques, exactement comme je l'ai fait pendant mon année de césure. Travailler comme assistant de recherche est un bon moyen de se rendre compte si le monde de la recherche peut les attirer ou non ! Dans tous les cas, c'est une expérience qui leur servira ensuite, surtout s'ils décident de postuler en doctorat.

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