L'apprentissage en France aux 18e et 19e siècles

Projet "L'apprentissage en France aux 18e et 19e siècles" mené par Claire Lemercier avec Clare H. Crowston (Université de l'Illinois) et Steven L. Kaplan (Université Cornell) - septembre 2015 - septembre 2017

Le Conseil externe de la direction scientifique (Scientific Advisory Board – SAB) – composé d’universitaires extérieurs à Sciences Po – alloue chaque année des fonds internes prévus pour le développement des priorités de recherche de Sciences Po.

À l’issue de la procédure 2015, le projet « Learning How. Apprenticeship in 18th and 19th France (titre original) a été retenu.

Ce projet financé pendant 2 ans sera mené par Claire Lemercier avec Clare H. Crowston (Université de l'Illinois) et Steven L. Kaplan (Université Cornell)

Résumé

L'apprentissage en entreprise est aujourd'hui un mode de formation promu dans tous les pays : on déplore souvent la perte de son âge d'or passé, un moment où le travail manuel, ou l'artisanat, étaient plus respectés, où les jeunes apprenaient plus tôt la discipline du travail, etc. De tels discours nostalgiques se retrouvent en réalité dès le 15e siècle : l'apprentissage a presque toujours été décrit comme "en crise", mais aussi comme une institution bénéfique dont la revitalisation est urgente. Son histoire reste au fond très peu connue - en particulier, au-delà des lois et des discours politiques, l'histoire de ce que fait l'apprentissage aux trajectoires des apprenti.e.s, et celle des relations entre apprenti.e.s, parents, maîtres/patrons et compagnons/ouvrier.e.s.

Ce sont ces éléments que la recherche menée par Claire Lemercier avec Clare H. Crowston (Université de l'Illinois) et Steven L. Kaplan (Université Cornell) met en avant, en se fondant sur un travail qualitatif, mais aussi sur une quantification originale. Leur projet a comparé le 18e et le 19e siècle : dans la mesure où l'apprentissage était organisé par les corporations de métiers, et était supposé constituer une étape nécessaire pour en devenir membre, que devient l'institution après la Révolution française, qui supprime ces corporations ? Elle connaît une reconfiguration passionnante, s'étendant en particulier bien plus largement aux jeunes femmes, participant à la conservation d'un fort attachement aux métiers en même temps qu'elle accompagne une division du travail croissante.

Claire Lemercier est historienne et ses recherches portent sur des institutions qui se situent aux frontières du public et du privé et participent à la régulation de l'économie. Elle s'attache en particulier à mettre au jour un modèle français de régulation fondé sur des articulations spécifiques entre public et privé.

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