La dynamique des professions des musées en France et aux États-Unis

Le Conseil externe de la direction scientifique (Scientific Advisory Board – SAB) – composé d’universitaires extérieurs à Sciences Po – s’est réuni le 4 mars 2013 afin d’évaluer les 28 projets reçus en réponse à l’appel à propositions lancé à l’automne 2012. Ce Conseil est destiné à aider la direction scientifique dans l’allocation des fonds internes prévus pour le développement des priorités de recherche de Sciences Po.

A l’issue de cette procédure, deux projets du CSO (sur les 15 retenus) ont été sélectionnés pour financement :

  1. La dynamique des professions des musées en France et aux États-Unis (présenté par Léonie Hénaut)
  2. Séminaire Deesse – Droit et Sciences sociales

Présentation du projet

Le premier objectif de ce projet est de fournir une description fine du monde des musées et de son évolution depuis les années 1950 en France et aux Etats-Unis. Il a connu un développement spectaculaire en termes d’effectif et de volume d’activité mais surtout de contenu du travail, toujours plus sophistiqué et impliquant la collaboration d’un nombre croissant de professionnels. Aux Etats-Unis, et dans la plupart des pays développés, la division du travail a évolué vers une structure horizontale, chaque musée ayant plusieurs départements, dirigés par différents professionnels (conservateurs, éducateurs, restaurateurs, régisseurs, architectes d’exposition, responsables du mécénat…), alors que le modèle français est toujours très hiérarchique, les conservateurs occupant une position dominante par rapport aux autres professionnels. Le second objectif est d’utiliser la comparaison entre pays, mais aussi entre groupes professionnels, pour avancer dans la compréhension des processus de régulation - publique, organisationnelle, mais aussi interactionnelle - alimentant la dynamique des professions. Il s'agit notamment d’étudier deux phénomènes quasiment ignorés par la théorie d’Abbott et pourtant constitutifs du système des professions : l’émergence de nouveaux groupes et le maintien de la dominance de certaines professions.

Ce projet appelle quatre types d’investigation : un travail rigoureux de dépouillement de la littérature professionnelle (bulletins d’associations, revues, actes de colloques, comptes rendus d’assemblées générales) et institutionnelle (textes de loi, minutes de débats) ; la réalisation d’interviews avec les représentants d’associations, de formations ou encore d’instances politiques impliquées dans le domaine ; pour les Etats-Unis au moins, la construction d’une base de données pour analyser l’évolution des organigrammes d’une trentaine de musées sur cinquante ans, à partir des listes de personnel contenues dans les rapports d’activités, à enrichir par d’autres sources documentaires ; la conduite d’observations de réunions de travail et d’autres contextes de rencontre entre professionnels (conférences annuelles et assemblées générales des associations, journées de formation ou encore forums électroniques), à compléter par des entretiens et par des documents (comptes rendus de réunion, actes de colloques).

Léonie Hénaut est sociologue, chercheure CNRS au CSO. Ses recherches portent d'une part sur la conservation des biens culturels, d'autre part sur l’accompagnement des personnes atteintes de maladies chroniques.

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