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East Palo Alto, Californie

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Les photos représentées ici illustrent une enquête de terrain menée en 2006 et en 2007, à East Palo Alto, une petite ville pauvre et multiculturelle située au cœur de la Silicon Valley, à côté de Palo Alto et de Stanford, en Californie. Cette petite ville avait la réputation d’une « ville dangereuse », avec un nombre impressionnant d’assassinats : 45 homicides pour 30 000 habitants en 1992 ; 15 homicides encore en 2005. La Presse de l’époque décrivait East Palo Alto comme la capitale du meurtre des États-Unis. Mon enquête, fondée sur des entretiens avec des élus municipaux, des community leaders, des membres de la police locale, des leaders religieux, portait sur les efforts réalisés, à tous les niveaux, pour empêcher les violences, apaiser les tensions entre élites Africaines-Américaines et Latinos, mieux intégrer les jeunes et la police municipale dans la gestion de la ville, bref retisser les liens sociaux. Palo Alto était, au moment de l’enquête, un objet rare en politique urbaine, un « Gherrio en transition », un ancien ghetto noir qui se transformait peu à peu en barrio, où la population des immigrés latinos, de plus en plus nombreux, remplaçait l’ancienne majorité noire et changeait le paysage politique local.

La première photo de cette sélection montre une fresque murale peinte en face du poste de la police municipale de East Palo Alto. On y voit, à droite, le grand sceau. La justice est présente, mais aveugle - une critique implicite des arrestations arbitraires dans une ville ou les gangs restent nombreux.

La deuxième photo illustre l’avancée, les progrès de la culture latino dans un ancien ghetto noir. Ici, un grand et récent centre commercial, “My Pueblo Food market”. Enfin, la troisième photo représente une icône de l’église catholique présente à Palo Alto, St Francis of Assisi, dirigée par Father Goode. Enfin, la carte de visite du pasteur baptiste noir Paul Baines. On y fait de sacrés push ups, comme le Christ qui soulève "tous les péchés de la terre!". Son gymnase est un lieu de réhabilitation d'anciens membres de gangs.

 

D’autres photos associées sont visibles dans la galerie, et l’enquête est commentée en détail dans un chapitre de l’ouvrage Les Politiques de la Diversité, paru aux Presses de Sciences Po en 2010.

Bibliographie/Référence

Publications de Denis Lacorne référencées sur SPIRE (portail de Sciences Po sur l’archive ouverte HAL)

Mots clés
©Image : ©Denis Lacorne