Pauline Brücker est docteure en science politique (2020) et actuellement post-doctorante à MIGRINTER associée au CERI et au CEDEJ. Pendant son doctorat mené au CERI, elle a été doctorante allocataire au CEDEJ-Egypte et chercheure invitée au CEDEJ-Soudan et au CRFJ (2014-2016), enseignante vacataire à Sciences Po Paris (2015-2018) et ATER à Sciences Po Toulouse (2018-2020). Elle est diplômée d'un master recherche en science politique (2013) et d'un master en Affaires Internationales (2011) à Sciences Po Paris.

A la croisée de la sociologie des migrations, de la sociologie des mobilisations sociales et de la sociologie du droit, ses travaux portent sur les recompositions politiques et sociales qu'entrainent les formes contemporaines de l'exil et leur gouvernement par l'Etat. Elle a mené des enquêtes de terrain en Egypte, en Israël/Palestine, au Soudan, en Jordanie ou encore en France.

Sa thèse de doctorat intitulée "En quête de statut. Mobilités et mobilisations des demandeurs d'asile soudanais en Egypte et en Israël (1995-2015)" a été menée sous la direction de Mme Catherine Wihtol de Wenden (directrice de recherche émérite, CNRS). A partir d’une étude ethnographique, transnationale et multisituée, cette recherche analyse le phénomène des réfugiés sans asile et de leurs quêtes de statut qui se déploient dans le temps et l’espace, à partir du cas des exilés soudanais en Egypte et en Israël. Elle contribue ainsi à l’analyse de la « crise de l’accueil » depuis la rive sud de la Méditerranée, en étudiant à la fois l'affirmation de politiques migratoires répressives menées par l'Etat et le HCR, et les résistances que celles-ci produisent. Dans ce cadre, l'attente, la mobilité ou l'action collective apparaissent comme autant de modes d'action attestant de l'agency des exilés qui, bien loin d'être de simples objets des politiques migratoires, réceptionnent différemment en fonction du temps, de l'espace, et donc de leur parcours, les politiques qu'ils rencontrent.

Elle poursuit actuellement cette étude longitudinale et transnationale des parcours d'exilés soudanais depuis différents pays (Egypte, Israël, France, Etats-Unis, Canada).

Dans le cadre de son post-doctorat, ses recherches portent sur les mobilisations politiques menées contre la rétention et l'expulsion des populations étrangères en France, en Egypte et en Israël. En étudiant les formes plurielles de la contestation autour et dans les lieux de rétention, ses recherches entendent appréhender la conflictualité générée par cette affirmation répressive des politiques migratoires de part et d'autre de la Méditerranée.

Précédemment, elle a travaillé sur la liberté de circulation et l'ouverture des frontières (ANR MobGlob) et les migrations environnementales (ANR CADHOM).

Elle enseigne la sociologie politique, la sociologie générale, les méthodes des sciences sociales, les relations internationales et la sociologie des migrations et de l'asile.