RELIGIons et Sociétés face aux défis contemporains (ReligiS)

Ces dernières années, la question des religions est devenue à la fois omniprésente et plus problématique que jamais, en raison de l'extrême complexité et de la diversité de ses manifestations.

De nombreuses questions ont été soulevées dans le débat public, telles que les racines du fondamentalisme et de la radicalisation, les impacts géopolitiques des religions, la gestion du pluralisme, l'enseignement public dans le contexte de la laïcité française, etc. Ces évolutions posent de nouvelles questions aux institutions (gouvernement, collectivités locales, hôpitaux, écoles, justice, prisons, entreprises) et touchent aussi bien nos voisins européens que le reste du monde : partout la question de la place de la religion dans l'espace public se pose avec acuité.

Dans ce contexte, ReligiS se concentre sur la transformation des interactions entre les religions et les sociétés dans le monde contemporain, dans une perspective à long terme. Son objectif principal est double. D'une part, dans le contexte académique français, il entend développer un nouveau cadre scientifique, résolument ouvert, interdisciplinaire et international, afin de repenser les processus de transformation des relations entre religions et sociétés. D'autre part, il vise à créer les conditions institutionnelles d'un changement à grande échelle des mécanismes et des actions de transfert des connaissances académiques sur les religions vers les décideurs politiques et la société. Cette double ambition sera soutenue par la création d'un Collegium international pour l'étude des religions et de la société (CI-ReligiS), basé à l'Université de Strasbourg, plateforme commune pour tous les centres de recherche de l'Unistra et de ses partenaires travaillant sur les religions.

Porté par l'Université de Strasbourg, qui a elle-même une longue et riche expérience dans le domaine des sciences religieuses, ReligiS s'appuie sur un ensemble de savoirs, de savoir-faire et de compétences issus d'un consortium solidement structuré de 13 universités et centres de recherche  : le CNRS, l'Université de Lorraine, l'EHESS, l'EPHE, l'INALCO, Sciences-Po, les Universités Lyon 2 et Lyon 3, l'ENS-Lyon, Aix-Marseille Université, la BNU de Strasbourg et l'EfA. Ce consortium s'appuie sur un réseau d'institutions partenaires nationales et internationales (organismes publics, associations, sociétés savantes, etc.). Le Congrès inaugural se déroule du 15 au 17 octobre 2025 à l'Université de Strasbourg.

ReligiS est structuré autour de 8 work packages (WP) : en plus du WP de gestion (WP 1), il contient trois WP thématiques et quatre WP transversaux. Les WP thématiques se concentrent sur i) situer la religion (à une époque où la sécularisation et la globalisation remettent en question les catégories traditionnelles) (WP 2) ; ii/ agir avec et sur la religion (à une époque où la pluralité religieuse constitue à la fois un défi et une opportunité sociale) (WP 3) ; iii/ analyser la religion (à une époque où l’intelligibilité de ce phénomène semble problématique pour beaucoup) (WP 4). Les WP transversaux visent à i/ soutenir la création d'une forte communauté nationale de chercheurs en promouvant la mobilité nationale et internationale et la formation des doctorants (WP5) ; ii/ soutenir le développement des humanités numériques dans le domaine des études religieuses avec une approche de science ouverte (WP6) ; iii/ créer un think-tank universitaire offrant une expertise scientifique, une réflexion et des débats sur ces phénomènes complexes et lancer des initiatives en accord avec les principes de la science participative (WP7) ; iv/ promouvoir une gamme de cours de formation professionnelle adaptés aux besoins et aux défis des différents secteurs professionnels ciblés par le projet (WP8).

Alain Dieckhoff et Stéphane Lacroix assurent la coordination du (WP2), intitulé Situer la religion, aux côtés de Norig Neveu (Aix Marseille Université). Ce groupe a pour objectif de revisiter les interactions entre les phénomènes de globalisation et de (re)nationalisation du religieux. Il s’appuiera sur une étude comparatiste et multidisciplinaire des formes de nationalisation religieuse et de leurs liens avec les dynamiques globales. Dans un second temps, il analysera la circulation des formes de matérialité associées à la religion et les mécanismes qui participent à la formation et à la mise en œuvre de la croyance. Enfin, il s’intéressera à la fabrique transnationale des discours religieux par l’éducation, la prédication et la traduction.
Les deux chercheurs coordonnent également la création du ReligiS Lab (GR7 groupe 7.1), le laboratoire d’idées développé dans le cadre de la Chaire d’études sur le fait religieux, en partenariat avec la MISHA (Université de Strasbourg). Cette structure éditoriale offre aux spécialistes des études sur la religion et la société un espace pour publier leurs contributions sur des questions d’actualité dans une perspective interdisciplinaire. Elle constitue également un lieu de dialogue avec les décideurs. En complément de la publication de six notes d’actualité par an, le ReligiS Lab organisera des ateliers thématiques en lien avec ses productions, réunissant chercheurs, experts internationaux et décideurs politiques autour des grands enjeux du religieux contemporain. Enfin, une série de podcasts permettra d’aborder ces questions et d'inviter des chercheurs du réseau en s'appuyant sur ce nouveau médium.
Pour mener à bien ces missions, le CERI accueille Charza Shahabuddin, post doctorante rattachée au ReligiS Lab.

Durée du projet : 2025-2031

Ce projet bénéficie d’une aide de l’Etat gérée par l’ANR au titre de France 2030 portant référence ANR-24-RSHS-0005.