La Hongrie avant les élections

Hungarian Prime Minister Viktor Orban attends his Fidesz party campaign closing rally on April 6, 2018 in Szekesfehervar ©Getty - Laszlo Balogh/Getty Images
Hungarian Prime Minister Viktor Orban attends his Fidesz party campaign closing rally on April 6, 2018 in Szekesfehervar ©Getty - Laszlo Balogh/Getty Images
Hungarian Prime Minister Viktor Orban attends his Fidesz party campaign closing rally on April 6, 2018 in Szekesfehervar ©Getty - Laszlo Balogh/Getty Images
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Elections législatives en Hongrie : Viktor Orban est-il en route pour un 3e mandat consécutif? Prônant la démocratie illibérale, modèle reconnu par ses voisins de l'Est, basé sur des élections, mais niant la plupart des valeurs de l'UE, quel est le sytème politique et économique d'Orban?

Avec
  • Paul Gradvohl Historien, professeur à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, spécialiste de la Hongrie
  • Kati Marton Ecrivain, journaliste américano-hongroise
  • Sylvain Kahn Chercheur européaniste au Centre d'histoire de Sciences Po Professeur agrégé d'histoire à Sciences Po Docteur en géographie
  • Xavier Richet
  • Jacques Rupnik Historien, politologue, directeur de recherche émérite au CERI/Sciences Po
  • Éric Chol Directeur de la rédaction de l'Express

Quelles sont les difficultés de l'opposition en Hongrie? Quelles sont les réactions à Bruxelles et à Moscou, avec Vladimir Poutine.

Autour de Christine Ockrent : 

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Paul Gradvohl, historien, maître de conférences à l’ université de Lorraine. Il a publié  l’article, « Orban et le souverainisme obsidional », dans la revue Politique étrangère, au Printemps 2017

Sylvain Kahn, historien,  enseignant chercheur au Centre d'histoire de Sciences Po. Il a publié Histoire de la construction de l'Europe depuis 1945, aux PUF en 2018. Il a publié également l'article "Orban, Dark Vador de l'Europe" sur le site Explicite.

Xavier Richet, économiste, co-animateur du Séminaire BRIC à la Fondation Maison des sciences de l'homme. Il a dirigé avec  Jean-Paul Chagnollaud, L'Europe : approches géopolitique et économique, chez L'Harmattan, en 2018.

Kati Marton (par téléphone depuis New York), écrivain, journaliste américano-hongroise, elle a notamment publié en 2009   Enemies of the people : My Family's Journey to America chez Simon & Schuster.

Jacques Rupnik (par téléphone depuis New York), directeur de recherche au CERI de Sciences Po. Il a dirigé l’ouvrage collectif Géopolitique de la démocratisation: L'Europe et ses voisinages chez les Presses de Science Po en 2014.

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Orban vu de Pologne, de Tchéquie et de Hongrie

La revue de presse internationale d'Eric Chol de Courrier International 

S’il est honni par une partie du monde occidental, Viktor Orban inspire aussi de nombreux dirigeants à l’étranger en particulier en Pologne et en Tchéquie. 

On peut effectivement citer sans se tromper Jarosław Kaczyński, le chef de file du parti Droit et Justice au pouvoir en Pologne, qui était d’ailleurs hier encore à  Budapdet.  Car c’est vrai, il y a une vraie convergence entre les deux pays. L’homme d’affaire polonais Michal Karnowski, qui dirige avec ses frères un groupe de médias  proche du pouvoir, livrait  en septembre dernier son point de vue sur sur cette convergence, et voilà ce qu’il confiait à un journaliste du site internet wPolityce,  site qui appartient évidemment à son groupe. 

«Les itinéraires des deux leaders, Viktor Orbán et Jarosław Kaczyński, sont similaires, explique Michal Karnowski. Ils se sont engagés dans l'opposition anti-communiste dès leur entrée dans la vie adulte.  Ils ont été confrontés aux systèmes post-communistes installés dans leurs États respectifs après le recouvrement de la liberté. Ils ont passé de longues années dans l'opposition avant de remporter d'éclantantes victoires. Aujourd'hui, les deux tentent de tirer leur pays du piège de l'impossibilisme, de l'impuissance et de la périphérie, de changer l'Union européenne tombée dans les mains d'idéologues de gauche et payant pour cela un prix social, économique et politique élevé ». 

Sont-il là pour durer ? Michal Karnowski ne croit pas du tout à un feu de paille électoral, et au contraire, 

il insiste sur « l'enracinement des positions des deux dirigeants et l'obtention du soutien de nouveaux groupes sociaux après leurs premières années de gouvernement. ». 

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Coté tchèque, l’hebdomadaire tchèque Tyden fait état de cette volonté du dirigeant hongrois de briller à l’étranger. Ainsi, écrit le journal,  

« Orban se félicite de la ligne dure qu’il a adoptée vis à vis des réfugiés, et il ne cache pas sa satisfaction de voir que celle-ci est suivie par d’autres pays, parmi lesquels il range la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie, les Etats-Unis, l’Italie et l’Autriche. »

Dans son pays, Viktor Orban a éteint le débat politique, rapporte la presse hongroise. 

Il faut souligner que l’éparpillement des formations critiquant le dirigeant "illibéral" désespère la presse d’opposition, laquelle prédit un nouveau scénario catastrophe aux législatives de demain. 

"La défaite surprise du Fidesz à un scrutin municipal fin-février augurait enfin une esquisse d'union sacrée. Sauf qu'au lieu de transformer l’essai, l’opposition enchaîne les combats de coqs qui mèneront à l’inévitable déculottée du 8 avril", déplore le portail d’opinion Mérce

Même regret de la part l’hebdomadaire libéral HVG, selon lequel, 

"Le prochain gouvernement ne peut pas négliger la population comme celui qui nous dirige actuellement. Voilà pourquoi le changement est nécessaire bien qu'assez compromis”.

Car la victoire d’Orban ne semble faire aucun doute… 

Pour mesurer le phénomène, une journaliste du site d’information hongrois Index s’est rendue dans le village de Pálmajor, dans le Sud-Ouest du pays.  

«  Perdu au milieu de la région de Somogy, Pálmajor se résume à une longue rue rectiligne sans ralentisseur avec des maisons tous les 60-70 mètres, écrit le journaliste. Une femme nous dit qu’il n’y a rien ici, et elle n’exagère pas. L’épicerie et le tabac sont fermés, la mairie déserte et la maternelle silencieuse.»

Pálmajor, photo de Une de. l'enquête d'Index par Judit Presinszky : "100 százalék Fidesz: van, ahol már megvalósult Orbán álma"
Pálmajor, photo de Une de. l'enquête d'Index par Judit Presinszky : "100 százalék Fidesz: van, ahol már megvalósult Orbán álma"
- Index Judit Presinszky

Dans cette localité où, résident 350 personnes,  100 % des  votes exprimés lors du derier scrutin de 2014 sont allés au Fidesz, précise le site d’information. Depuis, la mairie de Palmajor fait du porte à porte en faveur du parti de Viktor Orban, et, selon un habitant, ses voisins « préfèrent parapher et bien voter, afin de ne pas contrarier la mairie.» 

En réalité, nous dit le journaliste, dans ce petit village, la politique n’intéresse guère, les enjeux nationaux n’ont aucune influence et, 

« en accomplissant leur devoir de citoyen, les gens ne se préoccupent pas du parti auquel ils accordent leur voix. D’où les 100 % de la Fidesz à Pálmajor. », conclut-il. 

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