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La franco-iranienne Fariba Adelkhah de nouveau incarcérée à Téhéran

La chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, qui est retenue en Iran depuis 2019 et qui avait été placée en résidence surveillée en 2020, a été de nouveau incarcérée à Téhéran, a annoncé mercredi son comité de soutien à Paris. La France appelle à sa libération immédiate. 

Le portrait de l'universitaire franco-iranienne Fariba Adelkhah, détenue en Iran depuis juin 2019, est affiché sur le bâtiment de la mairie de Paris Centre, lors d'une cérémonie organisée à l'occasion de ses deux ans de détention, le 5 juin 2021.
Le portrait de l'universitaire franco-iranienne Fariba Adelkhah, détenue en Iran depuis juin 2019, est affiché sur le bâtiment de la mairie de Paris Centre, lors d'une cérémonie organisée à l'occasion de ses deux ans de détention, le 5 juin 2021. © Thomas Samson, AFP
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Fariba Adelkhah, a été de nouveau incarcérée à la prison d'Evin, en Iran, a rapporté mercredi 12 janvier son comité de soutien, tandis que le gouvernement français a appelé à la libération immédiate de l'anthropologue franco-iranienne.

Répercussions diplomatiques 

"Nous apprenons avec stupeur et indignation la réincarcération dans la prison d'Evin de Fariba Adelkhah", a annoncé son comité de soutien à Paris dans un communiqué, dénonçant des agissements "cyniques" du pouvoir iranien qui utiliserait le cas de la chercheuse "selon des fins extérieures ou intérieures qui demeurent opaques".

Survenant en pleines négociations sur le nucléaire iranien, cette annonce pousse la France, qui les trouve déjà trop lentes, à mettre en garde contre "les conséquences négatives" de ce retour en prison.

"La décision de sa réincarcération, que nous condamnons, ne peut qu'avoir des conséquences négatives sur la relation entre la France et l'Iran et réduire la confiance entre nos deux pays", a déclaré dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères, exigeant la "libération immédiate" de la chercheuse.

Arrêtée en juin 2019 et condamnée en mai 2020 à cinq ans de prison pour atteintes à la sécurité nationale, ce que ses soutiens ont toujours démenti, elle avait été libérée à titre temporaire en octobre 2020, demeurant à Téhéran sous le contrôle d'un bracelet électronique

Ce revirement survient alors que l'Iran et plusieurs pays (France, Royaume-Uni, Allemagne, Russie, Chine, plus les États-Unis de manière indirecte) ont relancé en novembre les pourparlers pour sauver l'accord de Vienne de 2015, censé empêcher Téhéran de se doter de l'arme atomique, un dossier particulièrement brûlant et scruté dans toute la région.

Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a estimé mardi que les négociations étaient "trop lentes", semblant réduire l'optimisme qu'il avait exprimé quelques jours plus tôt.

Les négociations sur le nucléaire "trop lentes"

"Les discussions sont en cours mais de notre point de vue elles sont lentes, trop lentes", a-t-il déclaré. Cette situation "compromet la possibilité de trouver dans un calendrier réaliste une solution respectueuse des intérêts de chacun", a-t-il souligné.

Les pourparlers visent à faire revenir dans le pacte Washington, qui l'a quitté en 2018, et de ramener Téhéran au respect de ses engagements, rompus en réaction au rétablissement des sanctions américaines.

"Alors que la pandémie de Covid continue de battre son plein, le gouvernement iranien met délibérément en danger la santé et même la vie de Fariba Adelkhah - la mort en détention du poète et réalisateur Baktash Abtin, samedi dernier, ayant démontré son incapacité ou son mauvais vouloir à garantir la sécurité de ses détenus", a dénoncé le comité de soutien de Fariba Adelkhah.

Le poète, cinéaste et dissident iranien Baktash Abtin est mort en prison après y avoir contracté le Covid-19, ont révélé samedi dernier plusieurs organisations de défense des droits humains, accusant Téhéran d'en être responsable.

Emprisonner des bi-nationaux pour marchander ?

L'Iran détient plusieurs ressortissants bi-nationaux et un autre citoyen français, Benjamin Brière. Ils sont parfois accusés d'espionnage. Au cours des dernières années, la République islamique a procédé à plusieurs échanges de détenus avec des pays étrangers.

L'avocate iranienne et prix Nobel de la paix Shirin Ebadi a estimé par le passé que Fariba Adelkhah était "otage" de Téhéran à des fins de marchandage.

Cette annonce du retour en prison de Fariba Adelkhah survient le même jour que celle du BritishCouncil, organisme de promotion de la culture britannique à l'étranger, sur le retour au Royaume-Uni de l'une de ses employées, Aras Amiri, après son acquittement en Iran où elle avait été condamnée en 2019 pour espionnage.

Avec AFP

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