L’accès généralisé à l’information et l’apparition des réseaux sociaux, conjugués à l’affaiblissement des autorités, ont modifié en profondeur le rapport à la vérité. À chacun sa vérité semble être le leitmotiv des sociétés modernes, interrogeant la capacité collective à trouver des points de rassemblement. Avec Donald Trump à la Maison Blanche entre 2016 et 2020, le monde a eu pour la première fois au sommet du pouvoir une idéologie du doute systématique sur la vérité.
En 2016, le mot de l’année désigné par le dictionnaire d’Oxford fut «Post Truth». Et depuis la post-vérité, qui traduit une situation où les émotions et les opinions supplantent la réalité des faits, accompagne tous les discours et alimente tous les débats. On l’a vu avec Donald Trump, mais également avec le référendum du Brexit. Qu’est-ce qui, dans le mot «vérité», ne suffit plus à caractériser notre époque ? Comment vivre dans une société où la vérité n’a plus vraiment de place, ni de statut crédible ? Que faire dans un monde où le système du complotisme se met en place à grande échelle ?
Invités :
- Sylvie Taussig, chercheuse au CNRS. Auteure de « Le système du complotisme », éditions Bouquins.
- Stéphanie Latte-Abdallah, anthropologue, historienne et politiste, chercheure au CERI-SCIENCES-PO, spécialiste du Moyen-Orient et des sociétés arabes. « La toile carcérale. Une histoire de l’enfermement en Palestine », éditions Bayard.
- Eyal Sivan, producteur, réalisateur, scénariste et essayiste.
- Thierry Fabre, concepteur des Rencontres d’Averroes. Essayiste, chercheur et commissaire d’expositions. Directeur du programme Méditerranée de l’Institut d’Études Avancées d’Aix-Marseille Université.
Émission enregistrée à Marseille dans le cadre des Rencontres d’Averroès.
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