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Le secret était savamment gardé depuis de nombreuses semaines sur recommandation du ministère français des Affaires étrangères. Il a finalement été brisé mardi soir par le quotidien Le Figaro. Ce n'est pas un mais deux chercheurs français qui sont détenus en Iran depuis plus de quatre mois.
Si la détention de la chercheuse franco-iranienne représentait déjà une épine dans le pied de la diplomatie française, surtout que l'Iran ne reconnaît pas sa double nationalité, celle de Roland Marchal, citoyen « uniquement » français, fait entrer la crise dans une autre dimension. Au contraire de sa collègue, il a pu recevoir la visite à plusieurs reprises du consul de France à Téhéran. Tous les deux sont par ailleurs aidés d'un avocat. « Tout l'été, les autorités françaises ont poursuivi leurs efforts », écrit dans un communiqué le Fonds d'analyse des sociétés politiques (Fasapo), une association à laquelle appartiennent les deux chercheurs. « À ce jour, ils restent soumis à des interrogatoires dans l'aile de la prison d'Evin que gèrent les Gardiens de la révolution », poursuit le Fasapo.
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La détention de Fariba Adelkhah, éminente spécialiste de la République islamique, dont les motifs n'ont toujours pas été dévoilés par l'Iran, avait été rendue publique le 15 juillet dernier. Détenue par les Gardiens de la révolution, l'armée idéologique du régime iranien, cette citoyenne franco-iranienne a reçu à plusieurs reprises la visite de sa famille. « Même si nous n'avons pas de nouvelles récentes, nous savons qu'ils tiennent le coup malgré des conditions de détention extrêmement dures », confie leur collègue Marielle Debos, chercheuse en sciences politiques à l'université Paris-Nanterre. « Fariba Adelkhah menait en Iran des recherches en anthropologie et Roland Marchal, qui est spécialiste de l'Afrique, était parti rejoindre son amie pour les fêtes. Il n'y avait donc aucune raison sérieuse de les arrêter. » Pour l'universitaire, les deux chercheurs sont aujourd'hui « des prisonniers scientifiques qui sont pris dans un jeu politique qui ne les concerne pas du tout ».
À l'évidence, cette affaire fragilise les tumultueuses relations franco-iraniennes. Elles compliquent sérieusement les tentatives de médiation engagées par Emmanuel Macron entre les États-Unis et l'Iran pour obtenir une désescalade dans la région et sauver ce qu'il reste de l'accord sur le nucléaire iranien (JCPOA), dont Donald Trump s'est unilatéralement retiré en mai 2018. En septembre dernier, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, le président français avait réalisé un véritable marathon diplomatique pour permettre une rencontre entre Donald Trump et Hassan Rohani. En vain.
« Caillou dans la chaussure de Rohani »
Mais, en Iran, toutes les factions au sein du pouvoir iranien ne sont pas favorables à une résolution de la crise avec Washington. C'est notamment le cas de la direction des Gardiens de la révolution, membre du camp des « durs » ultraconservateurs, qui voient là une occasion d'affaiblir le président iranien « modéré » Hassan Rohani, qui l'est déjà depuis le retrait américain du JCPOA et la reprise des sanctions américaines contre Téhéran. « Il est évident que certains en Iran, qui ne sont pas d'accord avec l'initiative d'Emmanuel Macron, placent ainsi un caillou dans la chaussure d'Hassan Rohani, confie le spécialiste de l'Iran. Avec la médiatisation de l'arrestation de Roland Marchal, il est beaucoup plus difficile au président français de jouer son rôle de médiateur. » Surtout que cette affaire possède également une face plus sombre.
Deux citoyens iraniens dont la République islamique cherche la libération sont actuellement détenus dans l'Union européenne. Il s'agit d'Assadollah Assadi, un diplomate iranien actuellement incarcéré en Belgique, soupçonné par la justice belge d'être un agent du renseignement lié à un projet d'attentat déjoué contre un rassemblement en juin 2018 de l'organisation des Moudjahidines du peuple, bête noire de Téhéran.
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Piège
L'affaire Roland Marchal éclate au lendemain de la révélation d'une autre arrestation liée à l'Iran. L'opposant iranien Rouhollah Zam, qui bénéficiait de l'asile politique en France, est tombé dans un piège tendu par les Gardiens de la révolution iraniens. Attiré à Bagdad, où il a atterri le 11 octobre dernier sur un vol en provenance d'Amman, l'homme, qui avait créé sur la messagerie Telegram la chaîne d'opposition Amadnews (qui a joué un grand rôle dans les manifestations ayant secoué l'Iran en décembre 2017, NDLR), a été arrêté par les Pasdaran, qui l'ont ramené de force en Iran.
#Iran's Islamic Revolution Guards Corps #IRGC claim it used "new & professional intelligence methods & innovative tricks" to capture Rouhollah Zam, calling him the ringleader of dissident Amad News site in #France https://t.co/3EFE9Pq1gC pic.twitter.com/CJGu3yZ4ae
Apparaissant lundi dans une vidéo diffusée par la télévision d'État iranienne, Rouhollah Zam, qui est présenté par les Gardiens de la révolution comme un « contre-révolutionnaire dirigé par le renseignement français », déclare avoir eu tort de « faire confiance à des gouvernements, en particulier le gouvernement français ». Si elle rejette l'idée selon laquelle l'opposant aurait été « livré » par la France à l'Iran, une source bien au fait des relations franco-iraniennes s'étonne que « la France, qui maintenait Rouhollah Zam sous protection policière étroite, l'ait laissé partir alors qu'un tel voyage en Irak était risqué ». Et d'ajouter : « Maintenant que l'oiseau est sorti de sa cage et qu'il est en Iran, la France a intérêt à tenter d'obtenir des concessions de Téhéran sur les cas de Fariba Adelkhah et de Roland Marchal. »
Nous constatons que le régime iranien est une dictature islamique, fachiste et...
L'iran devrait remercier la France qui a donné asile au premier dictateur islamiste de l'iran apprécié par Sartre, Foucault. ...
Mais qu'est ce qu'ils vont faire dans ces pays qui ne sont pas faits pour nous ? Ils se mettent eux mêmes dans la gueule du loup. Vous noterez que hélas la réciprocité n'est pas vraie...
Pas vraiment M. Arefi.
En fait, une fois de plus, notre pays a trahi un homme qui s'y croyait protégé, et qui est maintenant promis à une mort atroce.
Et ce pour essayer de récupérer deux ressortissants qu'un régime de fanatiques a enlevés pour servir de monnaie d'échange.
Le même régime que celui pour lequel notre Jupiter a déployé, il y a peu, des efforts ridicules pour essayer de faire lever les sanctions que Trump lui a appliquées, à juste titre, pour non respect d'un marché de dupes passé par son prédécesseur avec le lâche soutien des Européens.
Et pendant ce temps nos plus belles âmes se liguent pour permettre aux femmes de notre pays de connaitre la même liberté, et le même genre d’accoutrement que dans ledit pays.
Complexe ? Non, écœurant tout simplement.