Effets du Programme National pour la Rénovation Urbaine (PNRU)

Responsable du projet :

Nina GUYON (Université nationale de Singapore, chercheure affiliée au LIEPP)

Contexte :

Alors que l’Etat s’apprête à investir 20 milliards d’euros dans le Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU), le LIEPP publie son rapport sur les effets de son prédécesseur, le Programme National pour la Rénovation Urbaine (PNRU), mis en œuvre depuis 2004. 

Cette étude a été réalisée, entre 2016 et 2018, dans le cadre d’un partenariat de recherche entre le LIEPP Sciences Po - en la personne de Nina Guyon - et le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET). Elle repose sur l’exploitation des données CGDD-SOeS Filocom détenues par le Service de l’Observation et des Statistiques (SOeS) du ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie. L’étude a reçu l’appui financier direct de la National University of Singapore (à hauteur de 85%) et du Commissariat Général à l’Egalité des Territoires (à hauteur de 15%).

Résumé des résultats :  

Depuis 2004, le PNRU vise à restructurer 571 quartiers parmi les plus défavorisés de France dans un objectif de mixité sociale et d’amélioration du cadre de vie dans ces quartiers. En 2013, plus de 200 000 logements avaient ainsi été démolis ou construits, et plus de 200 000 autres réhabilités, pour un montant total investi par l’Etat de 45 milliards d’euros. 

La comparaison de l’évolution de ces quartiers à celle des Zones Urbaines Sensibles n’ayant pas bénéficié du programme montre que le PNRU a induit, en dix ans, une modeste diminution du niveau de pauvreté dans les quartiers ciblés (-1 point de pourcentage de la proportion de ménages du premier quartile de revenus), qui est nettement plus prononcée dans les quartiers où les démolitions ont été les plus intenses (-4,5 points). Ce résultat est donc encourageant sur le plan de la mixité sociale. 

En revanche cette diminution s’observe uniquement dans le parc social et le niveau de pauvreté a au contraire augmenté dans le parc privé. Qui plus est, dans le parc social, la diminution observée semble s’expliquer principalement par le fait que les démolitions ont ciblé les logements des ménages les plus pauvres et par leur relogement dans d’autres quartiers, et non par l’arrivée de ménages plus aisés dans les nouveaux logements. 

Ces derniers résultats soulignent l'importance de ne pas relâcher les efforts visant à renforcer l’attractivité des quartiers ciblés, par exemple sur le plan de l’amélioration du cadre de vie et des transports, notamment dans la mise en œuvre actuelle des nouvelles politiques de rénovation urbaine.

Lire la note d'analyse "Quinze ans de PNRU : quels effets sur l’habitat et le peuplement ?" publiée par France Stratégie en février 2024, et co-écrite par Nina Guyon. 

 Poster du projet - Juin 2020

Publications associées :  

Quels effets de la rénovation urbaine sur les quartiers ciblés?, LIEPP Policy Brief n°29, février 2017. 

Etude des effets de la rénovation urbaine sur l’évolution du bâti et du peuplement dans les quartiers ciblés entre 2004 et 2013, Rapport LIEPP, décembre 2016.

Dans les médias :

Dans les médias :

07/02/2017 Le Monde : Rénovation urbaine : l’action contre-productive de l’Etat dans le parc privé

07/02/2017 France Inter : Journal de 19h (minute 12)

07/04/2017 La Gazette : Rénovation urbaine et mixité sociale : quel bilan 10 ans après le lancement du PNRU?

25/04/2017 Le Monde : La rénovation urbaine, trop timide pour enrayer la paupérisation des quartiers sensibles

 

 

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