Dust to Dust : une histoire mondiale de la silicose

  • Pied d’un ouvrier de pierres précieuses, couvert de poussière de silicePied d’un ouvrier de pierres précieuses, couvert de poussière de silice

L’histoire des maladies professionnelles est un domaine de recherche en croissance rapide, qui combine un intérêt renouvelé pour l’histoire de la "biopolitique", de l’économie politique et des mouvements sociaux. Les excellents ouvrages qui existent sur le sujet ont tendance soit à se centrer sur un cas national spécifique soit à aborder la question par des travaux collectifs consistant en des monographies thématiques ou nationales. Le moment est venu d’écrire une vraie histoire transnationale, dans une approche historique intégrée, qui couvre les principaux aspects de l’histoire de la silicose.

Dust to Dust: a World History of Silicosis, dirigé par Paul-André Rosental, viendra combler ce manque important dans l’historiographie. En se centrant sur l’historiographie de la silicose au XIXe siècle, cet ouvrage résulte d’une expérience d’écriture collective d’histoire mondiale. Il a rassemblé une formidable équipe d’historiens spécialistes d’histoire sociale, économique et de questions de santé publique, ainsi que deux médecins. Ce sont des spécialistes venus des cinq continents et onze pays (l’Australie, la Belgique, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Japon, la Tchécoslovaquie socialiste, l’Afrique du Sud, la Suisse, le Royaume-Uni et les États-Unis).

Le manuscrit a été accepté par The Johns Hopkins University Press et sortira prochainement – nous vous tiendrons informés !

Spécificités

  • Méthodologie. Une méthode originale d’écriture de l’histoire mondiale, à travers une approche collective et intégrée qui transcende les particularités nationales et les styles d’écriture de l’histoire.
  • Une combinaison entre histoire transnationale et comparative. L’ouvrage analyse la circulation du savoir, des techniques et des projets politiques liés aux expositions de la main-d’œuvre aux risques sanitaires occasionnés par la poussière. Il examine également la façon dont différents systèmes politico-économiques (économie de marché, industries nationalisées, économie planifiée, économies coloniales) ont réagi aux mêmes contraintes, la veille sanitaire, l’indemnisation et la prévention.
  • La couverture globale d’une maladie professionnelle. Alors que la diversité des acteurs impliqués dans cette histoire (États, employeurs, syndicats de salariés, assurances publiques et privées, experts, opinion publique) a déjà été décrite, leur intégration dans la sphère internationale ainsi que le rôle crucial (et conflictuel) des organisations internationales a été peu exploré.
  • Une portée pluridisciplinaire. Dust to dust est un livre d’histoire qui ouvrira de nouvelles voies de recherche dans le domaine médical.
  • Une connaissance archivistique approfondie. L’une des critiques fréquemment addressées aux vastes synthèses d’histoire mondiale consiste à regretter que leurs auteurs s’appuient pour une large part sur de la littérature secondaire. Dust to dust rassemble des historiens et des médecins qui ont une connaissance de toute première main du matériau archivistique.

Contributeurs

  • Alberto Baldasseroni, médecin du travail et épidémiologiste au CeRIMP (Centre régional pour l’étude des accidents du travail et des maladies professionnelles de Toscane, Florence) et professeur à l’École de spécialisation en santé publique et en hygiène de l’université de Florence.
  • Francesco Carnevale, médecin du travail à l’Office sanitaire de Florence et professeur à l’École de spécialisation en médecine du travail de l’université de Florence.
  • Gerald Markowitz, Distinguished Professor d’histoire au John Jay College de Justice criminelle et au Graduate Centre de la City University of New York.
  • Jock McCulloch, professeur à l’École d’études mondiales à l’université RMIT de Melbourne, Australie.
  • Eric Geerkens, docteur en histoire, maître de conférences en histoire économique et sociale à l’université de Liège, Belgique.
  • Martin Lengwiler, professeur d’histoire moderne au Département d’histoire de l’université de Bâle, Suisse.
  • Joseph Melling, professeur d’histoire à l’université d’Exeter (Royaume-Uni) où il codirige le Centre d’histoire médicale.
  • Julia Moses, docteur en histoire, maîtresse de conférences en histoire moderne à l’université de Sheffield (Royaume-Uni). 
  • Paul-André Rosental, professeur d’histoire contemporaine à Sciences Po et chercheur associé à l’Institut national d’études démographiques (INED), directeur du projet Silicosis financé par le Conseil européen de la recherche (ERC).
  • David Rosner, professeur de la Chaire Ronald H. Lauterstein d’histoire des sciences sociomédicales à l’université Columbia (New York, États-Unis) et co-directeur du Centre d’histoire de la santé publique à l’École Mailman de santé publique de la même université.
  • Bernard Thomann, maître de conférences en histoire à l’Institut national des langues et civilisations orientales de Paris (France).

Crédit photo : Gemstone worker’s foot, covered in silica dust © Institute for Global Labour and Human Rights via Flickr Creative Commons. 20 février 2009, Khambat, Gujarat, India. Licence.

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