Le chômage partiel

Le chômage partiel

en France et en Allemagne
décortiqué par Hadrien Clouet, doctorant au CSO
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Un chômage partiel bien partial

Cet article a été publié par Hadrien Clouet, doctorant au Centre de sociologie des organisations dans le cadre de l'opération "Têtes Chercheuses", partenariat entre plusieurs établissements d'éducation supérieure et le Huffington Post.

A l'automne 2008, happée par la crise économique mondiale, l'Allemagne subit la plus violente récession de son histoire. Dans l'urgence, politiques, syndicats et employeurs décident de recourir massivement au chômage partiel. Une solution qui présente, du moins en apparence, de nombreux avantages: les salariés sont partiellement indemnisés par la puissance publique pour les heures non-travaillées(1), les entreprises ne supportent ni les coûts des licenciements, ni les coûts des réembauches, souvent accompagnés de coûts de formation. Pour finir, avantage suprême: il réduit considérablement le chômage "véritable", avec ses conséquences humaines et politiques.
Les effets positifs de ce dispositif sont apparus si évidents, que les institutions internationales et les dirigeants français le considéreront unanimement comme l'explication du "miracle de l'emploi" allemand.
En effet, si l'on compare les performances économiques allemandes et françaises sur la même période, l'avantage de l'Allemagne est flagrant et semble militer pour le chômage partiel. Entre 2008 et 2010, la France consacra au financement du chômage partiel moins d'un milliard d'euros soit six fois moins que ne le fit l'Allemagne. Résultat: la France connait une hausse de 2 points du chômage, tandis qu'il stagne en Allemagne malgré une récession plus violente.

Une étude de terrain plus explicative que des chiffres

Face à ces résultats et à cet engouement, il m'a semblé utile d'étudier concrètement les usages du chômage partiel dans chacun des deux pays. Y est-il employé de la même manière? Les mêmes résultats peuvent-ils s'y produire ? [...]

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