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29.07.2020

Marie Plagnol, jeune diplômée, revient sur son parcours universitaire

Après un double-diplôme en sciences sociales et en philosophie, Marie Plagnol a choisi de rejoindre la spécialité Culture du Master Politiques publiques de Sciences Po. Elle vient d’obtenir son diplôme ainsi que la Certification avancée en études de genre. Elle revient sur son parcours universitaire au cours duquel elle a associé études de genre, sciences sociales et histoire de l’art.

D’OÙ VIENT VOTRE INTÉRÊT POUR LES ÉTUDES DE GENRE ?

Mon intérêt pour les études de genre est né d'une curiosité féministe, et s'est développé au fur et à mesure du besoin d'outillage conceptuel que j'ai ressenti dans mes échanges et dans mes discussions avec d'autres personnes. Étudiante à Sciences Po depuis le Collège universitaire, j'ai eu la chance d'être introduite aux études de genre dès ma deuxième année d'études. Puis, au fil des années, j'ai trouvé les défis que le genre pose aux différentes disciplines des sciences sociales, au croisement de celles auxquelles je me suis intéressée.

QUELS SONT LES COURS QUI VOUS ONT LE PLUS MARQUÉE ?

Les enseignements de Réjane Sénac ont sans aucun doute été déterminants dans mon parcours : j'ai eu la chance de suivre son cours "La science politique au défi du genre" en deuxième année, et cette notion de défi posé par le genre m'a vraiment marquée. Elle est encore aujourd'hui centrale dans ma manière de concevoir les études de genre comme un ensemble d'outils de réflexion à utiliser pour questionner nos manières d'être, d'agir, de penser — notamment au travers d'une étude critique des disciplines académiques.

EN PARALLÈLE DE VOTRE MASTER POLITIQUES PUBLIQUES, VOUS AVEZ COMMENCÉ UN CURSUS DE RECHERCHE EN HISTOIRE DE L’ART ET PARTICIPÉ AU SÉMINAIRE GENRE ET RECHERCHE DE L’ECOLE DOCTORALE DE SCIENCES PO. EN QUOI LE CROISEMENT DE CES CHAMPS DE RECHERCHE VOUS INTÉRESSE-T-IL ?

Le séminaire Genre et recherche animé par Réjane Sénac m'a permis, comme une conclusion à mes années Sciences Po, de réfléchir au contact de la diversité des projets présentés par les chercheurs et chercheuses invitées à la manière dont le genre appelle à une étude critique des objets de la sociologie, de l'économie, de la science politique... Ce fût un contexte porteur pour mûrir un projet de recherche en histoire de l'art, à aborder avec le bagage théorique en études de genre acquis à Sciences Po. Ce qui m'intéresse profondément, c'est cette possibilité de porter un regard "informé" par les études de genre sur les oeuvres d'art, les discours construit par les artistes, mais aussi la manière dont les historiennes et historiens de l'art conçoivent leur discipline.

POUR VOTRE GRAND ÉCRIT VOUS AVEZ CHOISI DE TRAVAILLER SUR LA PERFORMANCE FÉMINISTE À L’AUNE DE LA PERFORMATIVITÉ DU GENRE. POUVEZ-VOUS NOUS EN DIRE PLUS ?

Oui, il s'agissait de questionner l'intérêt de la notion de performativité de genre, telle que développée par Judith Butler, pour étudier la performance féministe des années 1970. Je souhaitais montrer comment cette notion issue des études de genre pouvait à la fois éclairer les propos des artistes sur leurs oeuvres, et permettre à l'histoire de l'art de porter un regard critique sur des performances qui, bien que définies comme féministes, peuvent contribuer à reproduire et non subvertir les normes de genre.

QUELS SONT VOS PROJETS POUR LA SUITE ?

J'aimerais continuer de questionner l'art et son histoire, notamment par le prisme des études de genre, en tant qu'étudiante en histoire de l'art puis, je l'espère, commissaire d'expositions. Je pense entre autres à développer la question posée dans mon Grand Écrit plus longuement, dans un mémoire de recherche ou ailleurs.

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