Dans l'oeil du cyclone - In the eye of the hurricane

Dans l'oeil du cyclone - In the eye of the hurricane

French society a month into the lockdown
Policy Brief #2 - Projet "Faire face au Covid-19"
  • Image 3dmotus (via Shutterstock)Image 3dmotus (via Shutterstock)

Faire face au Covid-19 (CoCo)
Distanciation sociale, cohésion, et inégalité dans la France de 2020

Dans l'oeil du cyclone
La société française après un mois de confinement

Jusqu’à quel point le Covid-19 perturbe-t-il notre vie de tous les jours ? Comment la population française vit-elle le confinement ? Dans quelles mesures les inégalités sociales sont-elles exacerbées et la cohésion sociale menacée ? Le projet CoCo apporte des éléments de réponse à ces questions d’actualité en compa­rant les conditions de vie en France avant et après le blocage. Il s’agit du deuxième rapport préliminaire de la série que nous publierons dans les prochaines semaines.  Nous analysons ici la façon dont la société française a fait face à ce premier mois de confinement, notamment en ce qui concerne les préoccupations sur l’état de l’économie, la santé et le bien-être autodéclarés, et enfin l’enseignement à la maison.

Conjuguer les préoccupations  de santé publique et de préservation des activités économiques n'est pas évident. Faut-il prolonger ou pas le confinement ?  La société française s’inquiète maintenant plus des conséquences économiques que sanitaires, si on compare les réponses recueillies auprès de notre panel à deux semaines d’intervalle. C’est notamment le cas des personnes à hauts revenus. Lorsqu’ils anticipent la réouverture partielle du pays annoncée par le gouvernement, nos répondants manifestent une forte incertitude. Les avis divergent au sujet du déconfinement selon l’aspect sanitaire ou économique pris en considération. En sachant que le virus continue à sévir dans le pays, seuls 35% de la population voudraient une fin du confinement le 11 mai. En revanche, lorsqu’un scénario catastrophique pour l’économie est présenté, le pourcentage de personnes approuvant la date du déconfinement atteint 65%.

Ce sont les personnes à hauts revenus qui soutiennent le plus la mise en place d’une application mobile pour tenter d’endiguer la propagation de l’épidémie.

Comment les gens évaluent-ils leurs niveaux de santé et de stress ? Les répondants ne sont pas démoralisés par le confinement. Leurs déclarations sur leur santé et sur leur bien être général atteignent des scores plus élevés que les années précédentes, notamment dans une catégorie comme les professions agricoles. Ce paradoxe est un peu l'« l’œil du cyclone » : confronté à un événement grave, il est plus facile de se considérer en « bonne santé ». Cependant, le confinement cause une détresse psychologique chez ceux qui travaillent à domicile et ceux qui sortent le moins.

Quels sont les modalités et les défis de l’école à la maison ? Deux-tiers des parents, tous niveaux d’éducation confondus, supervisent quotidiennement le travail de leurs enfants. Cette charge supplémentaire entraîne chez certains un stress accru, mais contribue également à une meilleure et nouvelle compréhension des besoins éducatifs de leurs enfants.

Voir le rapport en français (8p, pdf, 1140 Ko) - View the report in English (8p, pdf, 1061 Ko)

In the eye of the hurricane
French society a month into the lockdown

How disruptive is COVID-19 to everyday life? How is the French population experiencing the lockdown? Is it magnifying inequalities and affecting social cohesion? The CoCo project sheds light on these pressing questions by comparing living conditions in France before, during, and after the lockdown. This is the second of a series of research briefs that we will publish in the forthcoming weeks. In this brief, we explore how French society has coped with the first month of the lockdown, particularly with the economy, self-reported health and well-being, and homeschooling.

Are people more concerned with protecting each other from a deadly virus or minimizing the economic damages of a protracted lockdown? Compared to two weeks ago, people are more worried about the economy than they are about health, especially in the case of those living in high-income households. When looking ahead to the partial re-opening that the government has set for 11 May 2020, French residents show a high degree of uncertainty. People waver in their commitment to this date depending on which aspect of the crisis they are taking into consideration. Only 35% of the population would want to end the lockdown on 11 May knowing that the virus is still running rampant in the country. When made to consider a potential catastrophic economic scenario, however, the share of those wishing to follow through on this date rises to 65%.

Those in high-income households also prioritise the possibility of adopting a mobile app to help control the spread of the epidemic.

How do people assess their health and stress levels? The lockdown is not leading the French into depression. In self-assessments of their general health and well-being, people indicate higher scores than in previous years, notably for farmers and blue collars. We label this phenomenon the “eye of the hurricane” paradox: when a disruptive event breaks out, people seem to better appreciate their relative ‘good health’. However, the lockdown seems to psychologically distress individuals who are both working from home and going out less.

What are the main features and challenges of homeschooling? Two-thirds of parents, regardless of their educational background, supervise their children’s school work daily. The additional burden is a source of stress for some parents but is also contributing to parents’ understanding of their children’s learning needs.

Coping with Covid-19 (CoCo)
Social distancing, cohesion and inequality in 2020 France

Covid-19, illustration d'après lilalov et ijolumut

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