De qui mesure-t-on l’intégration ?

De qui mesure-t-on l’intégration ?

Remigration des immigrés et insertion professionnelle en France
Louise Caron - Revue Population
  • Louise Caron, Population, 2018Louise Caron, Population, 2018

De qui mesure-t-on l’intégration ?
Remigration des immigrés et insertion professionnelle en France

Louise Caron (OSC et LIEPP)

Revue Population, n° 2018/3, vol. 73, p. 503-542 (décembre 2018)

La plupart des études quantitatives sur l’immigration en France font l’hypothèse implicite que les immigrés s’installent de façon permanente dans le pays de destination. Pourtant, beaucoup d’entre eux repartent, soit pour rentrer dans leur pays d’origine, soit pour se rendre dans un pays tiers. L'article analyse ces mécanismes de remigration ainsi que leurs conséquences empiriques et méthodologiques pour l’étude du devenir des immigrés en France. Le large panel administratif de l’Échantillon démographique permanent donne l’opportunité d’examiner les sorties du territoire entre 1975 et 1999.

Ces analyses montrent que les immigrés qui repartent sont caractérisés par des situations familiales et professionnelles spécifiques, ce qui pourrait affecter la validité des études sur l’intégration.

En comparant l’évolution de l’accès à l’emploi des immigrés à partir d’estimations transversales et de panel, on montre néanmoins que les mesures standards de l’insertion professionnelle de ces derniers par rapport aux natifs sont peu biaisées par un phénomène de remigration sélective. Cette démarche méthodologique invite à interroger le postulat classique de la migration permanente quand on analyse quantitativement les processus d’intégration.

Plan de l'article :

 I. Mesurer l’intégration des immigrés quand les migrations ne sont pas toujours permanentes

    1. 1. La remigration, un processus sélectif ?
    2. 2. Analyses transversales, mouvements de population et biais de sélection
  1. II. Le contexte français
    1. 1. L’invisibilité des départs de France
    2. 2. Activité professionnelle et chômage des immigrés en France (1975-1999)
  2. III. Données et méthodologie
    1. 1. Une utilisation originale de l’Échantillon démographique permanent (EDP)
    2. 2. Méthodologie
  3. IV. Résultats
    1. 1. Les départs d’une partie des immigrés ne sont pas le résultat de processus aléatoires
    2. 2. La remigration des immigrés n’affecte pas les tendances générales de l’intégration
  4. Conclusion

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