Les étudiant-e-s parents. Enquête sur la norme de jeunesse dans l’enseignement supérieur français

Les étudiant-e-s parents. Enquête sur la norme de jeunesse dans l’enseignement supérieur français

Soutenance de thèse de Aden Gaide
Lundi 14 décembre 2020
  • Image Halfpoint (via Shutterstock)Image Halfpoint (via Shutterstock)

Les étudiant-e-s parents. Enquête sur la norme de jeunesse dans l’enseignement supérieur français

Soutenance le lundi 14 décembre à 14h à Sciences Po, en visio-conférence.

Composition du jury :

Nathalie Bajos, Directrice de recherche INSERM, IRIS, EHESS
Georges Felouzis, Professeur ordinaire à l’Université de Genève (rapporteur)
Juliette Rennes, Maîtresse de conférences, EHESS, CEMS
Anne Revillard, Associate Professor (HDR), Sciences Po (co-directrice)
Cécile Van de Velde, Professeure agrégée à l’Université de Montréal (rapportrice)
Agnès van Zanten, Directrice de recherche CNRS, Sciences Po, OSC (co-directrice)
 
Aden Gaide (OSC)Qui sont les 4,4% d’étudiant-e-s qui sont parents en France ? Comment expliquer leur situation a priori paradoxale, à la fois jeunes (car étudiant-e-s) et adultes (puisque parents) ?
À partir d’une pluralité de matériaux (80 entretiens semi-directifs avec des étudiant-e-s parents, une étude de cas, des sources écrites et l’exploitation de l’enquête OVE 2016), cette thèse adresse ces questions en trois volets complémentaires : les politiques publiques visant les étudiant-e-s parents, leurs parcours et leur quotidien.

L’analyse met au jour une norme de jeunesse produite par la politique de l’enseignement supérieur et les établissements. Cette norme assigne aux étudiant-e-s une place de jeunes et non d’adultes, ce qui engendre le paradoxe des étudiant-e-s parents.

L’étudiant pris comme modèle pour élaborer les politiques de l’enseignement supérieur et les modalités d’enseignement au sein des établissements est un étudiant jeune : financièrement dépendant, disponible à plein temps pour ses études et placé sous l’autorité des enseignant-e-s. Face à cette norme, les étudiant-e-s parents se situent dans des configurations hétérogènes qui leur permettent de correspondre plus ou moins bien aux attentes du supérieur, malgré leurs responsabilités familiales. Les pères étudiants issus de classes supérieures atteignent plus facilement la trajectoire linéaire valorisée car ils ont les moyens matériels d’y correspondre. Cette réussite repose largement sur l’exploitation de leur conjointe qui prend en charge le travail domestique, le travail de care et la charge mentale.

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