Expat’ à Abu Dhabi

Expat’ à Abu Dhabi

Blanchité et construction du groupe national chez les migrant·e·s français·es
Claire Cosquer, soutenance de thèse, jeudi 29 novembre 2018
  • Image de la skyline d'Abu Dhabi, Sergey Kelin (via Shutterstock)Image de la skyline d'Abu Dhabi, Sergey Kelin (via Shutterstock)

Soutenance de thèse
Jeudi 29 novembre 2018 à 9h30
Salle Annick Percheron, 98 rue de l'Université, Paris 7e

Composition du jury : Sébastien Chauvin (Université de Lausanne, rapporteur), Philippe Coulangeon (OSC-Sciences Po, CNRS),  Amélie Le Renard (CMH, CNRS), Sophie Pochic, CMH, CNRS, rapporteure), Mirna Safi (OSC-Sciences Po, directrice), Hélène Thiollet (CERI-Sciences Po, CNRS)

« Expat’ » à Abu Dhabi. Blanchité et construction du groupe national chez les migrant·e·s français·es

Fondée sur une ethnographie combinant observation et entretiens, cette thèse analyse les  expériences migratoires des résident·e·s français·es à Abu Dhabi.
Nuançant le portrait d’« expatrié·e·s » fréquemment présenté·e·s comme hypermobiles, elle montre qu’elles et ils empruntent en fait des routes migratoires balisées. Ces routes sont notamment dessinées par la rencontre entre politiques émiriennes et État français transnational, dans un contexte de concurrences postcoloniales qui se traduisent par des stratégies de distanciation vis-à-vis du colonialisme britannique et de l’impérialisme étasunien. La construction du groupe national, encadrée par des institutions migratoires, se déploie dans la délimitation de frontières associant francité et blanchité, au travers des interactions tant avec les nationales et nationaux émirien·ne·s qu’avec d’autres groupes migrants. Si le rapport à la population majoritaire sud-asiatique est marqué par une mise à distance, toutefois perturbée par la fréquence de l’emploi domestique à demeure, le rapport aux citoyen·ne·s émirien·ne·s engage un trouble singulier dans l’ordre postcolonial. Les résident·e·s français·es font ainsi l’expérience d’une vulnérabilité limitée, mais anxiogène, vis-à-vis d’Émirien·ne·s perçu·e·s comme omnipotent·e·s. En cela, les migrations françaises à Abu Dhabi se révèlent le lieu d’une déstabilisation autant que d’une solidification de la blanchité. Mettant en lumière la façon dont ces reconfigurations blanches s’entrecroisent avec un régime de genre où se renforce l’hétéroconjugalité, la thèse apporte une contribution à l’analyse plurielle des rapports sociaux dans les migrations des Nords vers les Suds.   

Soutenance publique sur invitation préalable pour les extérieurs à Sciences Po.

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