"Nous formions une équipe idéaliste, convaincue de l'intérêt général de notre mission de journaliste"

Ivan Couronne, diplômé du Master en journalisme
  • Ivan CouronneIvan Couronne

Pouvez-vous décrire votre parcours académique et professionnel?

Je suis rentré à l'Ecole de journalisme de Sciences Po après quelques années comme chef de produits chez L'Oréal. Je voulais entrer à Sciences Po notamment à cause des échanges avec des écoles étrangères, en l'occurrence j'ai passé un semestre à New York University. J'étais trop âgé déjà pour faire un apprentissage (à l'époque, la limite d'âge était de 26 ans), mais j'ai travaillé le plus possible pendant l'Ecole de journalisme de Sciences Po, avec des stages, des piges, en TV ou en journaux, de jour ou de nuit.

Puis je suis rentré à l'AFP par la Bourse Ecole, comme JRI. D'abord à Paris et rapidement à Washington, où je suis resté plus de dix ans sur trois postes : JRI, correspondant au Congrès et correspondant sciences/environnement/santé.

Avant et avec l'AFP, j'ai couvert dans un job ou un autre les quatre dernières élections présidentielles américaines, et j'ai terminé mon séjour américain avec la première année de la pandémie, jusqu'à l'approbation du premier vaccin contre le Covid.

Quel poste occupez-vous aujourd'hui?

Je suis adjoint à la cheffe du nouveau pôle Planète de l'AFP à Paris, un nouveau service né de la refonte de la rédaction de l'Agence France Presse, et qui compte une vingtaine de journalistes. C'est une priorité éditoriale de l'Agence France Presse. Dans la même équipe, nous avons regroupé quatre rubriques : l'environnement bien sûr, mais aussi les trois secteurs économiques par qui la transition climatique doit passer : l'industrie, les transports et l'agriculture. On couvre le problème et les solutions sous le même toit. C'est passionnant!

Quelles ont été les contributions de votre formation à la fonction que vous occupez aujourd’hui?

J'en citerais deux : la proximité académique avec Sciences Po, notamment en économie, et les nombreux intervenants journalistes anglo-saxons, qui nous ont montré les différentes cultures et pratiques du journalisme moderne.

Quels souvenirs gardez-vous de votre école, de votre promotion, de vos enseignants?

Nous formions avec mes camarades une petite équipe idéaliste, convaincue de l'intérêt général de notre mission de journaliste, et nous n'avions peur de rien. Nous nous amusions aussi beaucoup : mon meilleur souvenir reste le blog génial monté pour couvrir les élections municipales à Paris en 2008, qui s'appelait Muniparis et était hébergé sur lemonde.fr. On avait même mis au point, avec un ami développeur de Google, une carte interactive et un outil permettant de convertir le résultat d'un vote dans un arrondissement en nombre de sièges au Conseil de Paris : même les candidats l'utilisaient car le mode de scrutin est très compliqué à Paris!

Quels conseils donneriez-vous à un étudiant qui souhaiterait devenir journaliste aujourd'hui?

Montrez aux employeurs que vous avez non seulement de bonnes idées d'angles et une bonne écriture, mais aussi que vous êtes efficace et fiable: que lorsqu'on vous commande un papier, vous livrez en temps et en heure, sans coquille, dans la longueur demandée, et sans avoir posé 20 questions à l'éditeur entre temps.

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"Il y avait beaucoup de travail, le rythme était intense, et j'aimais cela!"

Marie Gentric, diplômée du double diplôme en journalisme Columbia / Sciences Po
  • Marie GentricMarie Gentric

Pouvez-vous décrire votre parcours académique et professionnel?

Je suis entrée à Sciences Po en 2013. Après trois ans au collège universitaire, j’ai intégré l'Ecole de journalisme de Sciences Po en master. Je suis partie à New York pour ma dernière année, dans le cadre du double diplôme avec l’école de journalisme de Columbia. Après avoir obtenu mon diplôme, en mai 2018, je suis restée à New York et j'ai travaillé pour i24NEWS (une chaîne basée à Tel Aviv, avec des bureaux aux US & en France, diffusée en trois langues : anglais, arabe & français). J’ai débuté en tant qu’associate producer pour la chaîne anglaise. En gros, j’aidais les producteurs à préparer les éditions du soir, diffusées en direct depuis nos studios à Times Square. C’était une très bonne expérience, qui m’a permis de voir ce qu’est une newsroom américaine. 

Peu à peu, parallèle, j'ai commencé à faire des directs pour la chaîne française. Je suis officiellement devenue leur correspondante au printemps 2020. Ce poste m'a donné l’opportunité de couvrir de gros événements à travers le pays, de l’élection présidentielle aux émeutes du Capitole en passant par la pandémie.

Quel poste occupez-vous aujourd'hui? 

Je suis aujourd’hui journaliste au service politique de BFMTV. De retour en France donc ! Difficile de décrire une journée type… Je passe beaucoup de temps sur le terrain, avec les candidats à la présidentielle. Je passe aussi énormément de temps au téléphone pour discuter avec les équipes de campagne et récolter ou confirmer des infos. Et bien sûr, je profite des moments un peu plus calmes — que ce soit avant de dormir ou dans un train — pour lire la presse & écouter les interviews des candidats.

Quelles ont été les contributions de votre formation à la fonction que vous occupez aujourd’hui ?

L'Ecole de journalisme de Sciences Po m’a permis d’apprendre à travailler rapidement et sous la pression. Je me souviens tout particulièrement des semaines intensives, qui m’ont appris à prioriser et organiser mon temps. Cela me sert souvent aujourd’hui, notamment en cas de breaking news sur le terrain.

Quels souvenirs gardez-vous de votre école, de votre promotion, de vos enseignants?

Je garde un très bon souvenir de mon année à l'Ecole de journalisme de Sciences Po. Une année intense et enrichissante. Il y avait beaucoup de travail, le rythme était conséquent et j'aimais ça. J’avais constamment l’impression d’apprendre. Par ailleurs, l’actualité était particulièrement faste, avec l’élection présidentielle américaine en novembre 2016 et la présidentielle française en avril 2017. Je me souviens que, pour l’occasion, l’école avait organisé deux événements, retransmis en direct sur Internet… c’était de bons moments, auxquels je repense souvent.

Quels conseils donneriez-vous à un étudiant qui souhaiterait devenir journaliste aujourd'hui?

Je lui conseillerais d’être curieux. Bien sûr, de suivre l’actualité de près. De lire, de se balader, de discuter avec les gens et d'écrire, de prendre des photos ou des vidéos. Même si tout cela reste dans vos tiroirs, c'est un bon entraînement.

Et puis je lui conseillerais aussi d’oser, d’y aller. Ne pas hésiter à contacter les rédactions (souvent, vous n’aurez pas de réponse, parfois vous aurez des refus… mais continuez !), à se porter volontaire lorsque l'on est en stage. C’est un métier où il y a beaucoup de concurrence. C’est important de montrer que l’on est motivé et que l’on a envie.

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L'Ecole de journalisme se mobilise pour la présidentielle 2022

Des cours, des contenus, et des directs...
  • Le dispositif présidentiel 2022Le dispositif présidentiel 2022

Paris, le 6 mars 2022 - A l’approche de l’élection présidentielle, l’École de journalisme de Sciences Po monte un dispositif spécial afin que ses étudiants en master puissent couvrir les temps forts de cette campagne, de la recherche de parrainages des candidats jusqu’aux deux tours du scrutin. Pour voir les productions des étudiants, en français et en anglais, c'est ici : sciencespoedj2022.fr

  • Des cours de fond sur les enjeux de cette élection

Les maquettes pédagogiques de l’Ecole de journalisme de Sciences Po ont été aménagées pour faire place à des enseignements créés à l’occasion de l’échéance électorale de la présidentielle. Ainsi, deux nouveaux enseignements académiques sur les enjeux de l’élection présidentielle française ont été déployés et sont proposés à l’ensemble des étudiants de l’Ecole de journalisme de Sciences Po, en M1, et en M2.

“Analyse des discours et opinion publique”, enseigné par Martial Foucault, directeur du CEVIPOF, de 24h et 4 crédits ECTS, au semestre d’automne 2021.

“Projets politiques et choix économiques”, assuré par Jean Pisani-Ferry, économiste, de 12h et 2 crédits ECTS, au semestre de printemps 2022.

“Cette élection est particulièrement intéressante : de nouveaux enjeux se sont affirmés, comme le climat ou la résilience, et parallèlement, les contraintes qui limitent le champ des possibles paraissent s’être desserrées”, analyse Jean Pisani-Ferry. “Il est d’autant plus nécessaire de dégager la logique, d’examiner la cohérence et d’évaluer le réalisme des projets économiques soumis aux électeurs.“

  • De la production de contenus sur le terrain 

Lors des ateliers de production journalistique, les initiatives sont nombreuses pour que les étudiants réalisent divers formats et angles sur cette élection présidentielle, le tout est visible sur un site dédié en français et en anglais sciencespoedj2022.fr

Une élection révèle les fractures. Fractures environnementales, fractures sociales, etc. Suivi de cette France fracturée avec la création de formats hybrides dédiés aux médias sociaux (avec Jean-Bernard Schmidt, fondateur de Spicee).

"Parties de campagne", plongée aux racines de l’engagement politique avec des citoyens, des militants suivis au plus près et tout au long de la campagne électorale. Ils rêvent de changer le monde. Vont-ils y arriver ? (avec Alexandre Ifi, réalisateur de documentaires sur Netflix)

“Listening to the voters”, un exercice dans tous les formats de l’écrit (breaking news, article, portrait, enquête…) réalisé par les étudiants anglophones sur des votants francophones (avec Rudy Ruitenberg, journaliste financier)

Fact checking des promesses écologiques / transitions écologiques des candidats à la présidentielle (avec Nabil Wakim, journaliste spécialiste en énergies au Monde)

Plongée dans la France coupée de la présidentielle : ni abstentionnistes, ni votants, qui sont les 4 millions de non-inscrits, ces Français hors des radars politiques? (avec Loris Boichot, journaliste politique au Figaro)

Les marchés de gauche, les marchés de droite, les marchés populaires, les marchés huppés : spécificité française qui survit au digital, les militants continuent de tracter dans les marchés et les candidats de les arpenter. Récit de cette France des marchés (avec Nathalie Villard, journaliste indépendante, collaboratrice des Echos Week-End)

Immersion dans des territoires situés en banlieue parisienne via des formats écrits qui racontent la présidentielle vue de telle ou telle localité (avec Patrice Trapier, journaliste indépendant)

Comment se fabrique une élection? À quoi sert un comité de soutien? Comment fait-on campagne sur les réseaux sociaux? Réponses en vidéo (avec Benoît Petit, rédacteur en chef adjoint à BFMTV)

Suivi des candidats dans leur QG et auprès de leurs équipes de campagne (avec Arnaud Muller, grand reporter)

Enquête en vidéo sur être militant en 2022 : hommes et femmes de l'ombre, ils oeuvrent en coulisses, sur les réseaux pour faire monter leur candidat ou candidate dans les sondages et les urnes (avec Alexandra Colineau, grand reporter, et Mathieu Robert, JRI) 

"What are the stakes of this election?". Investigation sur l'impact des politiques migratoires, environnementales, sanitaires, une investigation assurée par des étudiants internationaux, en anglais, pour une audience internationale (avec Annie Hylton, professeure associée de l'Ecole de journalisme de Sciences Po)

  • L'élection en "live"

Des envoyés spéciaux dans les QG et auprès des militants, des sujets tournés en amont, un flux vidéo en direct animé par des présentateurs et chroniqueurs depuis les nouveaux studios de l'Ecole de journalisme de Sciences Po, situés 1 St Thomas à Paris : lors des deux tours, les étudiants couvrent leur première élection en tant que jeunes journalistes, dans les conditions d'une édition spéciale. 

PREMIER TOUR Voir le replay en vidéo ici 

DEUXIEME TOUR Voir le replay en vidéo ici 

Les diplômés de l'Ecole de journalisme de Sciences Po couvrent la guerre en Ukraine

  • Arrivée en Ukraine avec Valentin Boissais, diplômé 2020Arrivée en Ukraine avec Valentin Boissais, diplômé 2020

Depuis le 24 février 2022 et l'invasion de l'Ukraine par la Russie, l'existence de millions d'Ukrainiens a basculé dans la guerre.

Pour couvrir ce conflit, certains diplômés de l'Ecole de journalisme de Sciences Po sont en premières lignes, en Ukraine, en Russie, en Pologne, en Moldavie, pour collecter des témoignages et raconter de façon fiable ce qui est aussi une "guerre de l'information".

Voici les profils de nos diplômés à suivre :

  • Nadège Justiniani, diplômée du Master en journalisme en 2019, envoyée spécial pour Brut international en Ukraine @nadegejust et son reportage est visible ici
  • Clara Marchaud, diplômée en Master en journalisme en 2020, correspondante en Ukraine pour Le Figaro, Médiapart et La Tribune de Genève @ClaraMarchaud
  • Andréa Palasciano, diplômée du Master en journalisme en 2015, correspondante de l'AFP en Russsie, rubrique économie @AfPalasciano
  • Esther Lefebvre, diplômée du Master en journalisme en 2008, envoyée spéciale de TF1 en Roumanie @estherlefebvre
  • Anthony Lebbos, diplômée du Master en journalisme en 2020, envoyé spécial de BFM TV à Lviv, à l'Ouest de l'Ukraine @AnthonyLebbos
  • Léopold Audebert, diplômé du Master en journalisme en 2020, envoyé spécial de BFM TV en Pologne @LeopoldAudebert
  • Jérémy Normand, diplômé du Master en journalisme en 2013, reporter envoyé spécial de BFM TV en Pologne @Jeremy_Normand
  • Joao Alencar, diplômé du Master en journalisme en 2011, JRI envoyé spécial de BFM TV en Ukraine @alencarjoao
  • Valentin Boissais, diplômé du Master en journalisme en 2020, envoyé spécial de RTL en Ukraine @vboissais
  • Luc Lacroix, diplômé du Master en journalisme en 2011, correspondant de France TV en Russie @lacroixluc
  • Théo Maneval, diplômé du Master en journalisme en 2015, reporter pour C dans l'air @TheoManeval
  • Sira Tierij, diplômée du Master joint Journalism and International Affairs en 2019, journaliste pour BBC News, actuellement entre l'Ukraine et la Pologne @SiraThierij
  • Patrick Reevell, diplômé du Master joint Journalism and International Affairs en 2015, correspondant en Russie pour ABC News, actuellement en Ukraine @Reevellp
  • Andrei Popoviciu, diplômé du Master joint Journalism and International Affairs en 2020, journaliste en Roumanie pour Al Jazeera et The Guardian, lauréat d'un prix international sur la surveillance des migrants aux frontières de l'Europe @AndreiPopoviciu
  • Bruno Kalouaz, diplômé du Master en journalisme en 2020, correspondant pour l'AFP en Moldavie @brunokalouaz

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"Cette formation m'a donné confiance en moi, pour prendre des décisions rapidement"

Laszlo Gelabert, diplômé du Master en journalisme
  • Laszlo Gelabert, diplômé 2019Laszlo Gelabert, diplômé 2019

Pouvez-vous décrire votre parcours académique et professionnel? May you describe your academic and professional background?

Après avoir obtenu un bac L au lycée de Corte, en Corse, j'ai suivi une double licence de lettres modernes et de philosophie à la Sorbonne. J'ai ensuite intégré le Master de journalisme de Sciences Po, qui m'a permis de suivre une alternance d'un an dans la rédaction de LCP. Après l'obtention de mon diplôme, j'ai travaillé dans de nombreuses rédactions. En pige, d'abord, à BFM TV et CNews. Puis je suis passé par le service "société" et "régions" de France 2 pour les JT de 13H et de 20H, et par le service "économie" de TF1, également pour les JT. 

Quel poste occupez-vous aujourd'hui? A quoi ressemble votre travail au quotidien? What is your job title today? How is your daily routine?

Aujourd'hui, je suis journaliste rédacteur pour l'émission C dans l'air, diffusée sur France 5. La plupart du temps, je cale mes différents tournages, puis vais sur le terrain avec un/une JRI, en France ou à l'étranger, pour réaliser ces reportages. Je dois ensuite écrire mon commentaire en salle de montage. Il arrive aussi de monter des sujets uniquement avec des images provenant d'agences de presse ou de télévisions étrangères.

Quelles ont été les contributions de votre formation à la fonction que vous occupez aujourd'hui? What were the main takeaways from your degree?

Ma formation au sein de l'Ecole de journalisme de Sciences Po m'a appris les fondements du métier. Mes cours de télévision m'ont très rapidement permis d'avoir une caméra dans les mains. J'ai appris à organiser mes tournages, à tourner en "séquence", à écrire des commentaires efficaces, sans jamais négliger l'image, et à assurer des duplexs en direct. Cette formation m'a également donné confiance en moi pour prendre des décisions rapidement, sur le terrain ou en salle de montage.

Quels souvenirs gardez-vous de votre école, de votre promotion, de vos enseignants? What memories did you keep from your school, your cohort, your teachers?

De ces deux années de Master, je garde d'excellents souvenirs : nos premières émissions, nos premiers directs, nos premiers montages... Nous étions considérés comme de vrais journalistes. La promotion 2017-2019 était excellente, avec des profils variés et des étudiants auprès desquels j'ai apprécié évoluer. Les enseignants, quasiment tous issus de rédactions, étaient passionnés et s'efforçaient de nous transmettre leurs astuces et leurs façons de travailler. Je me souviens notamment de cette semaine intensive, animée par Françoise Joly et Guilaine Chenu, une semaine qui m'a confirmé que je voulais continuer à la télévision. 

Quels conseils donneriez-vous à un étudiant qui souhaiterait devenir journaliste aujourd'hui? What advice could you give to a student who would like to become a journalist?

Je lui conseillerais de s'intéresser au maximum de sujets, de lire beaucoup, de regarder des films et des documentaires, d'écouter des émissions de radio et des podcasts, et de s'essayer à plusieurs formats. Il faut entretenir sa curiosité, aimer travailler (tout en gardant un équilibre entre travail et vie personnelle, c'est essentiel), et être le plus exigeant possible avec soi-même. Enfin, ne jamais s'interdire de poser des questions ou d'aborder quelqu'un qui pourrait les conseiller sur le métier.

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