"C'est ici que j'ai appris les bases du métier de JRI"

João Alencar, diplômé du Master en journalisme
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Pouvez-vous décrire votre parcours académique et professionnel ?    

Brésilien, je suis venu pour la première fois en France en 2008, lors d’un programme d’échange d’un an au sein du campus de Sciences Po Paris à Dijon. Après ce premier séjour, je suis retourné à Recife, au Brésil, pour conclure ma licence en journalisme, préalable nécessaire pour revenir en master à l’école de journalisme, en septembre 2009.  

Quel poste occupez-vous aujourd'hui ? A quoi ressemble votre travail au quotidien ?    

Je suis actuellement JRI Grand Reporter à BFMTV. En 2017, j’ai intégré le service reportage de la chaîne, où je suis amené à travailler sur plusieurs domaines différents, avec de sujets très variés en France, comme à l’étranger.   

Au quotidien, mon travail consiste notamment à être sur le terrain pour filmer et réaliser des images et interviews, ainsi que le montage du reportage, seul ou accompagné d’un rédacteur(ice).  

A titre d’exemple, sur la période 2021/2022, j’ai couvert plusieurs déplacements des candidats à l’élection présidentielle, ainsi que j’ai été aux Canaries pour l’éruption du volcan sur l’île de la Palma, au Mali pour un reportage sur l’ex-otage Sophie Petronin.

Ce début d’année 2022 a surtout été marqué par l’invasion russe en Ukraine et, dans ce cadre, je suis parti trois fois en mission, principalement à Kiev et sa banlieue, mais également dans d’autres régions du pays.  

Quelles ont été les contributions de votre formation à la fonction que vous occupez aujourd'hui ?    

La formation à l’Ecole de journalisme de Sciences Po a été fondamentale pour ma carrière. C’est à l’Ecole que j’ai appris les bases du métier de JRI. Au Brésil, le cameraman étant cadreur et non journaliste, je n’avais donc aucune formation caméra avant d’arriver à Paris.    

Au cours de ma deuxième année à l’Ecole, j’ai pu obtenir un contrat d’apprentissage comme JRI à Itélé, où je travaillais deux jours par semaine et pendant les vacances scolaires.    

Cette possibilité d’acquérir de l’expérience en rédaction en parallèle des cours m’a énormément enrichi. Surtout, elle m’a permis, à la fin du Master, d’être embauché à Itélé, où je suis resté jusqu’à la crise de 2016.  

Quels souvenirs gardez-vous de votre école, de votre promotion, de vos enseignants ?    

Ce furent deux ans très intenses. Dense côté travail, riche côté personnel.    

L’idée de rassembler l’apprentissage théorique, dont les innombrables contrôles continus des cours magistraux de Sciences Po, avec les ateliers pratiques des reportages est à mon sens un énorme atout.   

Ces ateliers, d’ailleurs, mené par des journalistes en activité, nous permettaient d’être en contact directe avec des futurs collègues et notamment de bénéficier d’un dialogue concret sur la réalité de la profession. 

Quant à ma promo, bien au-delà des souvenirs, c’est l’amitié avec plusieurs de mes collègues que je garde encore et toujours. 

Quels conseils donneriez-vous à un étudiant qui souhaiterait devenir journaliste aujourd'hui ?  

Faire preuve de patience et de pugnacité pour affronter le « marché » étroit des rédactions et/ou la précarité des boîtes de production audiovisuelle. Ne jamais cesser de croire en son travail et ce qu’il apporte aux gens pour la compréhension des événements et leurs enjeux sur notre monde.  

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"I built an important network that proved very useful once I became a freelancer"

Sharon Aronowicz, graduate from the Joint Master in Journalism and International Affairs
  • Sharon AronowiczSharon Aronowicz

May you describe your academic and professional background?

I completed my bachelor’s in Communication and Middle Eastern affairs and started my master’s degree two years later. During these two years, I spent one year traveling in Latin America and in the second I worked as a reporter for i24news in Tel Aviv. I felt I needed life and work experience in order to decide what kind of journalism I wanted to do which led me to apply to the joint Journalism School / PSIA master’s degree, with a focus on human rights and humanitarian action, as well as video journalism.

What is your job title today? How is your daily routine?

Once I finished my degree, I flew back to Israel to cover the 2021 Israel-Palestinian crisis as a freelance video journalist. I started freelancing for different media, such as Arte Journal, RTS and TV5 Monde, mainly filming, but I often found myself replacing reporters on the ground to do some live coverage and write stories myself.  I found my place among the foreign journalists in the region and work became recurrent. That year, I filmed documentaries for Bloomberg, Arte and M6. Today I do not actually have a daily routine which is what I love about my job. Every day on the ground is different. When I am not on the field, my job consists of keeping a close eye on Palestinian and Israeli affairs. I send weekly pitches to various media for whom I have become a regional correspondent. Freelancing means having an overwhelming amount of work during important events, followed by very calm periods of time where I can focus on personal journalistic projects.

What were the main takeaways from your degree?

As I had a clear idea of what I was looking for in this degree, I concentrated my classes on the filming and editing and they proved very useful as soon as I graduated. Being a journalist today requires a lot of multitasking. Knowing how to film isn’t enough, and I am very grateful I realized it in school. Once I was on the ground, knowing not only how to film, but also to write and edit my stories gave me an added value that made all the difference. The combination of the journalism school and PSIA was very important for me, providing the international dimension to my degree I was looking for, as I knew I wanted to work abroad. It was a good balance of practical and theoretical classes, and a very interesting mix of students and teachers between the two schools, many with whom I am still in touch with to this day.

What memories did you keep from your school, your cohort, your teachers?

It was a difficult period due to the Covid epidemic and many (most) classes online. However the teachers were very present, helpful and encouraging and I was fortunate to have amazing classmates, many of them became very close friends and I am very grateful for that. I built an important network that proved very useful once I became a freelancer. Most teachers worked as journalists and I felt comfortable reaching out when I needed guidance in the professional world.

What advice would you give to a student who would like to become a journalist?

I would collect as much experience as possible. Whether it is work experience or traveling, there is no better way to learn than to be on the ground, meeting people and listening to stories. I was so inspired by my travels. It encouraged me to get out of my comfort zone, inspired me to be creative in my work and I believe it made a difference today. I would also encourage students to learn languages. It may seem obvious, but it will make all the difference on the ground. During your master's is a good time to do so since you have so many language classes available with great teachers.

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Environnement, investigation, terrain, international sont au coeur de notre offre pédagogique
  • A côté du potager de l'Ecole de journalisme de Sciences PoA côté du potager de l'Ecole de journalisme de Sciences Po

Après une année 2021-2022 rythmée par l'élection présidentielle française, l'Ecole de journalisme de Sciences Po place les questions climatiques et l'enquête, sur le terrain et en consortium à l'international, au coeur de ses nouvelles maquettes pédagogiques pour l'année 2022-2023. 

L'environnement

Le sixième rapport du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) pointe la responsabilité des activités humaines dans le réchauffement climatique et recommande aux médias de mieux "transmettre les informations sur le changement climatique", la couverture de ce sujet nécessite un temps d'apprentissage approfondi pour de futurs journalistes.

A l'Ecole de journalisme de Sciences Po, l'enseignement académique "Politique de la Terre" est obligatoire dès le premier semestre pour les M1, et ce, depuis 2020. Désormais, et c'est nouveau, cet enseignement est prolongé via des ateliers de production journalistique obligatoires au deuxième semestre pour tous les M1, qui sont assurés par des journalistes professionnels experts dans la couverture des enjeux climatiques.

De plus, le traitement journalistique des enjeux climatiques étant un sujet transversal, l'ensemble de notre corps enseignant est incité à proposer des exercices journalistiques en lien avec la thématique de l'environnement.

L'enquête

Fouiller dans des données, s'immerger sur un terrain, trouver des sources fiables, les questionner, croiser témoignages et faits, révéler des informations inédites : l'enquête est la base du métier de journaliste. Elle se conjugue avec la maîtrise des data, leur visualisation, et la structuration d'un récit journalistique.
Les premiers modules d'initiation à l'enquête occupent le deuxième semestre des M1, et se poursuivent en M2 avec, parmi les spécialisations proposées, un parcours "investigation" et un parcours "data et nouveaux formats" qui permettent de pousser plus loin les techniques d'investigation.

Cette année, nous montons un projet d'ampleur d'
enquête en consortium international pour l'ensemble des M2, en français et en anglais, en partenariat avec la Graduate School of Journalism de Columbia, à New York, avec laquelle nous proposons un double diplôme.

L'international

Avec un tiers des promotions qui proviennent de l'international, et des diplômés qui, pour 25% d'entre eux, travaillent comme journalistes en dehors de France selon la dernière enquête annuelle, l'Ecole de journalisme de Sciences Po veut compter sur le marché du travail francophone et anglophone. 

En plus de l'apprentissage des techniques d'enquête en consortium international, les étudiants de nos programmes bénéficient de l'expertise d'enseignants anglophones sur des standards journalistiques internationaux. 

Le terrain

A l'Ecole de journalisme de Sciences Po, aller sur le terrain doit être un réflexe qui s'acquiert dès le début des formations. Ainsi, au premier semestre, tous les M1 apprennent à produire des reportages dans tous les formats (image, son, numérique, écrit).

Ensuite, en M2, ils sont envoyés sur des zones géographiques différentes pour arpenter des territoires, rencontrer les populations, les acteurs d'un lieu, y dénicher des histoires.

Ce dispositif, clé depuis 2019, est la conséquence de la crise des gilets jaunes sur la formation des journalistes. L'idée est de confronter des étudiants de l'Ecole de journalisme de Sciences Po à un exercice primordial et inhérent au métier de reporter : couvrir un terrain inconnu, en cerner les enjeux en se faisant connaître des sources locales, afin de comprendre et de raconter ce qui s’y passe.

L'insertion professionnelle

A l'Ecole de journalisme de Sciences Po, le tremplin vers la vie professionnelle fait partie intégrante de nos objectifs. Contrats d'apprentissage, stages obligatoires en rédaction, journée professionnelle pour que les M2 rencontrent de potentiels employeurs, échanges hebdomadaires avec des experts des médias via notre rendez-vous "60 minutes avec...", enseignements obligatoires sur la situation de pigiste, de correspondant à l'étranger, sur les négociations salariales, etc.

Tout est pensé pour offrir aux étudiants les conditions optimales d'intégration sur le marché du travail : confiance en soi, connaissance du secteur, posture, simulation d'entretien d'embauche, préparation aux bourses et concours offerts aux étudiants de formations reconnues par la profession des journalistes, suivi individualisé pendant toute la scolarité via l'équipe de l'Ecole de journalisme de Sciences Po et des conseillers professionnels, etc.

Après deux années de Master, les diplômés de l'Ecole de journalisme de Sciences Po intègrent la vie active avec une rapidité remarquable. En effet, des étudiants sont embauchés avant même la fin de leurs études (59% pour la promotion 2021) et 81% des élèves de la promotion 2021 déclarent avoir eu des propositions d'emploi pendant leur scolarité, selon les données de notre enquête annuelle.

L'Ecole de journalisme récompensée par un prix de l'innovation pédagogique

Pour un enseignement sur l'entrepreneuriat dans les médias

C'est la première édition du prix de l'innovation pédagogique, délivré par la Conférence des grandes écoles. Parmi les "coups de coeur" du jury, l'Ecole de journalisme de Sciences Po et ses enseignements sur l'entrepreneuriat dans les médias ont été recompensés.

Il s'agit des ateliers "Créer une start up de l'information de A à Z" (en français") et "Start up Media Challenge" (en anglais), dispensés en M2 par Adriano Farano et Marie Mawad.

L'Ecole de journalisme de Sciences Po a inscrit dans ses maquettes pédagogiques, à la fois dans le master en journalisme et dans le joint master Journalism and International Affairs, l'enseignement des business models, passés et futurs, depuis 2015, et veut contribuer au développement de nouvelles initiatives journalistiques, via la création de start-up de l'information.

D'après la dernière enquête annuelle effectuée sur l'insertion professionnelle, plus de 6% des diplômés de l'Ecole de journalisme sont devenus entrepreneurs de l'information.

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"When I was in Ukraine, there were things I could not film, but could write about"

Astrig Agopian, graduate from the Joint Master Journalism and International Affairs
  • Astrig AgopianAstrig Agopian

May you describe your academic and professional background?

I spent five years at Sciences Po — two for the Euro-American bachelor program in Reims followed by a year-long exchange program at the Missouri School of Journalism and two years in Paris in the joint Journalism School / PSIA masters degree, focusing on international security and the FSU area. I graduated in 2020 during the Covid pandemic. I worked as a video journalist at LCI for the summer, and then worked as a reporter and camerawoman at France 3 in Picardie. In 2021, I moved to Armenia and freelanced for a year. I filmed, wrote, for many different media including AFP, RTS, Euronews, La Croix, The Guardian and others. That same year, I won the Google News Fellowship and a contract with AFP’s fact-checking team for two months. In January 2022 I moved back to Paris, and started freelancing from there.

What is your job title today? How is your daily routine?

I am now a freelancer based in Paris, but I travel a lot for commissions, mainly in Eastern Europe, the Caucasus and Mediterranean countries. I work for France Télévisions when I am in France, and I freelance for various French-speaking and English-speaking media when I am abroad (RTS, La Tribune de Genève, le Journal du Dimanche, On Spec podcast and others). It’s hard to define my daily routine because it really varies depending on where I am. When I am in Paris, I work for the show ‘Vrai ou Fake’ on France Info, which means I go to the office, research relevant topics to fact-check and report on, edit and voice packages, go live to do explainers etc. When I am abroad, every day is different.

Recently, I was in Ukraine covering the war, so there was no routine. There were some things I could not film, but could write about. Every day I had to reassess the risks, discuss with my different editors, and work as much as possible to show the reality on the ground. As a freelancer, another side of my reality is that I have to spend many hours on paperwork, reminding employers to pay me, and other unpleasant things.

What were the main takeaways from your degree?

What I really liked about the Joint Master Journalism and International Affairs degree was that it combined practical journalism skills and analytical training. Practically speaking, I learned how to report and use a camera during my Master’s degree and those skills were immediately put to the test with my first job as a video journalist. I focused on defence and security in the Former Soviet Union area at PSIA, which means I studied the «frozen» conflict in Nagorno-Karabakh and the war in Ukraine, in the Donbas region. I never expected I would have to cover the full-scale awakening of those wars in the first years of my career. But it happened, and the theoretical knowledge and analytical skills I had learned were extremely useful when I was reporting on the ground. My degree gave me useful tools to be efficient and professional in those circumstances. That being said, in journalism you keep on learning every single day, on the job.

What memories did you keep from your school, your cohort, your teachers?

I met people who became very close friends at school, and I am very grateful for that. We had a very interesting international and diverse cohort. I remember that the program was very intense — a good insight into the media industry. Having teachers who work as journalists was also very helpful. When I started freelancing, I contacted several of my former teachers and they put in touch with alumni of the program. Those connections were useful to find assignments.

What advice could you give to a student who would like to become a journalist?

Experience is crucial. If you want to become a journalist, start reporting wherever you are and with whatever means you have. It can be writing for your high school newspaper, interning at your local radio station, finding a story and interviewing your family members or friends. The best way to prove to any future potential employer or teacher that you deserve a chance, is to show them your clips. Another advice would to be to watch, read and listen to as many reports as possible. So many things are easily accessible with internet, enjoy it, it will help you improve.

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