"Mes amis de Sciences Po sont toujours des amis proches, des confrères / consoeurs que j'estime"
Ben Barnier
Pouvez-vous décrire votre parcours académique et professionnel?
J'ai commencé mes études à l'I.U.T. de Paris, puis je suis allé à Assas (Université Paris II), avant d'entrer à Sciences Po Paris. Je fais partie de la première promo de l'école de journalisme. J'ai rapidement fait des reportages TV à l'étranger. Avec Gallagher Fenwick, on est parti en Algérie tourner quelques sujets magazine, on a également tourné des reportage en Pologne sur la Shoah.
Dans le cadre de Sciences Po Paris j'ai étudié à Columbia University à New York, qui est aussi une école de journalisme très prestigieuse. Je reste très attaché à Sciences Po : c'est un labo génial, tourné vers l'international, sur la pratique et sur la connaissance du monde.
Pour la partie professionnelle, lorsque j'étais à New York à Columbia University, je faisais en même temps un stage chez ABC News, la chaîne américaine. J'ai été embauché en CDI chez ABC juste à la fin de mes études : le rêve ! J'étais au bureau de Londres, qui couvre l'Europe, l'Afrique et le Moyen-Orient. J'ai réalisé des reportages en Inde, au Sénégal, au Mexique, en Angleterre bien sûr,en Espagne et en France. Mes premiers reportages, je les ai fait en anglais.
Après quatre ans chez ABC News, j'ai travaillé pour différents employeurs, ABC en freelance, l'agence AP, France 24 en anglais puis en français. J'ai fait beaucoup de missions en Afrique, couvert de grosses compétitions sportives : JO de Sochi, coupe du monde au Brésil, Coupe d'Afrique des Nations, Euro en Ukraine, et beaucoup d'attentats, aussi, en France, en Europe et en Afrique. En 2016, je suis entré à France Télévisions pour le lancement de la chaîne France Info TV.
Quel poste occupez-vous aujourd'hui? A quoi ressemble votre travail au quotidien?
Je suis grand reporter à France Télévisions, rattaché à France Info TV. Je voyage très souvent aux Etats-Unis, c'est mon terrain de prédilection. J'ai couvert l'élection de Trump, puis celle de Biden. J'ai également réalisé un documentaire de 52 minutes sur l'affaire George Floyd à Minneapolis. Je réalise toutes sortes de formats : du duplex d'une minute au documentaire. J'essaie aussi de proposer un format spécifiquement dédié au web pour mes projets documentaires.
En ce moment, je couvre la guerre en Ukraine. J'y vais tous les 2 mois. J'ai également travaillé un an et demi au service enquêtes et reportages de France 2 / France 3. Cela a été notamment l'occasion de faire une mission de 2 semaines au bureau de France 2 à Moscou. C'était très étrange de passer du temps en Russie en pleine guerre, un pays où je suis allé plusieurs fois en temps de paix. J'étais un peu triste aussi de voir ce pays, qui semblait s'ouvrir sur le monde, se replier d'un coup sur lui-même.
Quelles ont été les contributions de votre formation à la fonction que vous occupez aujourd'hui?
Je suis le reporter que je suis aujourd'hui grâce à Sciences Po. Sciences Po Paris a représenté trois choses pour moi: tout d'abord, j'y ai appris toute la partie technique du journalisme, manier une caméra, monter un reportage, faire des directs. Aujourd'hui, je continue d'apprendre à manier de nouveaux outils : logiciels de montage, drone, nouveaux boîtiers de caméra. La deuxième chose, cruciale elle aussi, est d'avoir appris à élargir mes horizons. Avant Sciences Po, j'étais déjà passionné du monde, des langues étrangères, je parle cinq langues, mais cela a pris toute une autre dimension à l'Ecole de journalisme de Sciences Po. Une bonne partie de l'enseignement était donné en anglais. Il y avait des étudiants du monde entier : deux Chinois, trois Américains, une Russe, une Tchétchenne... sans compter les bi-nationaux ! C'était très mélangé et puis qu'il y avait ce double diplôme à Columbia University à New York. La troisième chose très importante, ce sont des amitiés très fortes. Mes amis de Sciences Po sont toujours des amis proches, des confrères / consoeurs que j'estime énormément que ce soit Gallagher Fenwick, Laurent Desbonnets, Ksenia Bolchakova par exemple.
Quels souvenirs gardez-vous de votre école, de votre promotion, de vos enseignants?
J'en garde un très bon souvenir, rien que d'en parler, cela me fait sourire. Ces deux ans à l'Ecole de journalisme de Sciences Po ont été deux années magiques, dorées. On a bossé comme des fous, on s'est aussi beaucoup amusé. Je me souviens de ces moments où terminait un format magazine sur la Pologne, on travaillait très tard la nuit, le sujet était terrible mais en même temps, on était complètement passionnés, on essayait d'améliorer notre montage. Il y avait une émulation incroyable, les profs étaient géniaux. On avait un rapport qui était basé sur un profond respect, de l'admiration même, mais sans hiérarchie excessive. C'était une bonne préparation aux rapports qu'on a en rédaction, aujourd'hui, je tutoie le directeur de l'info de France TV ! Pourtant, j'ai un immense respect pour lui et pour sa fonction. Les journalistes de terrain restent des saltimbanques, des gens qui portent des sacs lourds et qui font des duplex dans le froid ou sous un soleil de plomb.
Quels conseils donneriez-vous à un étudiant qui souhaiterait devenir journaliste aujourd'hui?
"Cette école m'a apporté beaucoup en termes de savoir être au travail"
Audrey Paillasse
Pouvez-vous décrire votre parcours académique et professionnel?
J'ai toujours eu un profil littéraire. Après un Bac L, je me suis donc naturellement orientée vers une classe préparatoire hypokhâgne/khâgne pendant deux ans, avant de rejoindre les bancs de l'université à la Sorbonne en troisième année d'anglais. J'ai passé les concours des écoles de journalisme et j'ai été prise à l'École de Journalisme de Sciences Po pour deux années de master. Au cours de la deuxième année, j'ai choisi le parcours Image afin de me spécialiser en télévision. Je me suis formée plus spécifiquement en tant que JRI, tout en continuant à travailler l'aspect rédactionnel. A ma sortie d'école, j'ai commencé à travailler comme JRI/rédactrice pour les rédactions des JT de France Télévisions (France 2, France 3, France Ô). Ça a duré deux ans. En août 2022, j'ai rejoint l'émission C à Vous sur France 5.
Quel poste occupez-vous aujourd'hui? A quoi ressemble votre travail au quotidien?
Aujourd'hui, je suis journaliste reporter pour C à Vous sur France 5. Je pars en reportage sur le terrain en binôme en tant que JRI ou rédactrice, ou parfois seule si nécessaire. Quand je ne suis pas dehors, je cherche des idées de sujets, je passe des coups de fil pour prendre contact et caler des rendez-vous, et je prépare mes reportages. Une fois rentrée du terrain, j'aide au montage de mon reportage et je briefe le chroniqueur qui va en parler, car c'est lui qui donnera les éléments de contexte nécessaires à la bonne compréhension du sujet.
Quelles ont été les contributions de votre formation à la fonction que vous occupez aujourd'hui?
Ma formation à l'Ecole de journalisme de Sciences Po m'a permis d'être opérationnelle au quotidien pour la recherche d'informations, la technique de reportage, la prise de décisions et la capacité à structurer mon sujet ; savoir ce qui est essentiel et ce qui l'est moins. En nous poussant à ne pas nous enfermer dans un seul domaine de compétences, l'équipe pédagogique m'a aussi incitée à cultiver un profil bi-qualifié JRI/rédactrice, qui est très apprécié aujourd'hui par mes rédacteurs en chef.
En plus de ce savoir-faire indispensable, l'Ecole m'a aussi apporté beaucoup en termes de savoir-être au travail. Bien que nous soyons encore étudiants, nous sommes plongés dans une atmosphère de rédaction journalistique, et nous sommes encouragés par nos enseignants à développer très vite une grande capacité d'adaptation, un esprit d'équipe, un regard critique et une écoute des retours des uns et des autres. La transition entre l'école et le monde professionnel s'est finalement faite de façon très fluide : nous savions comment travailler et comment nous comporter au sein d'une rédaction.
Quels souvenirs gardez-vous de votre école, de votre promotion, de vos enseignants?
J'ai passé ces deux dernières années de ma scolarité entourée de camarades de promotion qui sont encore mes amis aujourd'hui, et qui m'ont aidée à traverser ces mois intenses de doutes et de découvertes, avec comme objectif final l'insertion professionnelle. Je me souviens des heures passées jusque tard le soir pour monter nos sujets télé en binôme ; beaucoup de fatigue mais aussi des fous rires et des moments de cohésion d'équipe incroyables. Et puis, à la fin, la fierté d'avoir rendu un reportage qui tient la route. En nous considérant très tôt comme de vrais journalistes, nos enseignants nous ont propulsé dans un tout nouveau monde, fait de rencontres sur le terrain, en manifestation auprès des gilets jaunes, à l'Assemblée nationale ou à la rencontre d'un ébéniste à vélo... Après des années universitaires très théoriques, toute cette pratique m'a fait un bien fou. J'avais vraiment le sentiment d'apprendre un métier.
Quels conseils donneriez-vous à un étudiant qui souhaiterait devenir journaliste aujourd'hui?
Ne rien lâcher, car la route est semée d'embûches, mais ce métier en vaut tellement la peine ! Vous aurez des regrets si vous ne tentez pas l'aventure. Le meilleur moyen selon moi de mettre un premier pied dans le journalisme est de faire une candidature spontanée pour un stage dans un quotidien régional. Là-bas, vous aurez très vite des responsabilités, et on vous confiera des sujets. Cultivez votre curiosité, soyez à l'écoute des retours, et proposez des idées de reportage.
60 minutes avec...
Gilles Bouleau crédit photo: Marine Séhan
Tous les jeudis de 12h30 à 13h30, l'Ecole de journalisme de Sciences Po vous invite à un rendez-vous d'une heure, intitulé "60 minutes avec"... des experts d'un champ médiatique, des professionnels des médias, des journalistes professionnels, des chercheurs...
Voici le programme :
Jeudi 26 janvier 2023 - Gilles Bouleau
Ecrire un journal, combien de temps cela prend-t-il? Quels mots choisir? Comment lutter contre ChatGPT? Gilles Bouleau, présentateur du journal de 20h de TF1, raconte son exercice quotidien.
Le replay
Jeudi 2 février 2023 - Rencontre avec les alumni du Master journalisme
Pauline Verge, journaliste aux Echos, diplômée de l'Ecole de journalisme de Sciences Po en 2020, Audrey Paillasse, journaliste JRI et rédactrice pour l'émission C à vous sur France 5, diplômée en 2019, Laszlo Gelabert, journaliste reporter pour l'émission C dans l'air sur France 5 (son témoignage ici), diplômé 2019, et Arthur Bijotat, data journaliste au Figaro (son témoignage ici), diplômé 2022, viennent en quatuor raconter leur parcours aux étudiants de l'Ecole de journalisme de Sciences Po.
Le replay
Jeudi 9 février 2023 - David Satter
David Satter est un éditorialiste spécialiste de la Russie. A l'aune de la guerre en Ukraine, il raconte les coulisses de ce conflit et ses racines nées de la guerre froide.
Le live
Jeudi 16 février 2023 - Sylvain Parasie
"Computing the news" (Columbia University Press), tel est le titre du dernier livre de Sylvain Parasie, chercheur au Médialab de Sciences Po. Comment les datas journalistes travaillent-ils sur des sets de données? Comment naviguent-ils entre les injonctions journalistiques et les ressorts de la technologie?
Jeudi 23 février 2023 - Roch-Olivier Maistre
Que fait l'Arcom? Comment reguler les médias? Son dirigeant Roch Olivier Maistre vient expliquer le fonctionnement de l'ancien CSA.
Jeudi 9 mars 2023 - Rencontre avec les alumni du master joint Journalism and International Affairs
Jeudi 23 mars 2023 - Marion Wyss
Découverte et plongée dans les arcanes des paywalls avec Marion Wyss, rédactrice en chef de The Audiencers.
Retrouvez ici les invités et replays du semestre d'automne 2022
"I studied with professors I admire"
Hélène Franchineau
May you describe your academic and professional background?
I first got a master’s degree in International Relations at Sciences Po Bordeaux, along with a degree in Chinese (which I first started learning in high school) at Bordeaux University. After graduation, I lived in Shanghai for more than a year, completing an internship at a business intelligence and risk management company. It’s in Shanghai that I discovered I had a strong interest in journalism. I started freelancing here and there, then met the then-Shanghai correspondent for Le Monde, who hired me for a few months as his assistant. He pretty much showed me the ropes of foreign reporting. I was hooked. I came back to France and got into to the journalism school at Sciences Po in Paris. I always had the long-term plan to go back to cover China, once I felt I had the proper journalistic tools and maturity to explain that huge story, in all its complexities, to an audience. Once at Sciences Po, I applied to the dual degree EDJ/ Columbia Journalism School and moved to New York in the summer of 2010. After graduating from the master’s program in 2011, with the digital media concentration, I moved to Hong Kong where I interned at the South China Morning Post. I was then offered a job there as a multimedia journalist: I first covered Hong Kong for the city and business desks (a great local reporting experience) then moved to the online desk as their first video journalist. After 2 years, I left to start freelancing, working as a video journalist with clients such as the BBC Hong Kong bureau. I then applied to an opening at the Associated Press: they were looking for a video journalist for their Beijing bureau. I got the job and moved to Beijing in March 2014. I stayed about four years with the AP as a video journalist in Beijing, traveling to cover breaking news and the biggest stories in China, Asia, and the world. I learnt a great deal at that job. However, after about seven years overall in China, I became eager to start covering other regions (Turkey, the Middle East) and add even more stories/skills (longer form visual reporting, for ex) to my portfolio. I left my job at the AP to start anew as an independent video journalist in Istanbul, Turkey, where I now reside.
What is your job title today? How is your daily routine?
I now work as an independent journalist, DoP (“Chef Op” in French), drone pilot, visual consultant for NGOs, and director. As a video journalist, I cover Turkey and the region for French and international media. I film and direct short documentaries, I also collaborate with NGOs on their visual campaigns (video, social media), and I am a licensed drone pilot, with experience in documentary shootings. I can say that I have no daily routine. Every week is different. I can be covering a story in Istanbul or at the other end of a country, or editing a video, or on a reporting trip abroad. Some days, like today, are quieter: I can just work from home/café and do some research on story ideas. One thing has been constant though: practicing sports (running, swimming) has helped me navigate (successfully, I hope!) the stress associated with the job.
What were the main takeaways from your degree?
The dual degree EDJ/ Columbia Journalism school was great to me because it allows to experience both curricula and both cities. The two schools are very complementary. In Paris, I learnt the basics of reporting and writing with journalists for national newspapers, I learnt how to edit and structure a TV story with broadcast journalists, dabbled in writing for a wire service with the AFP, and so on. At Columbia, I could explore further the things I liked (foreign reporting, photojournalism, short docs) and focus on some key aspects of my profile. I already knew some classes I wanted to attend (“China reporting”, for example). New York, with all its diversity, was my newsroom: there was nothing more exciting than this for an aspiring foreign correspondent.
What memories did you keep from your school, your cohort, your teachers?
I studied with professors I admire and still keep in touch with. Some students became lifelong friends; some became a source of pride and inspiration. I also remember not counting the hours spent in the editing suites finishing a project, because journalism, after all, is a “labor of love.” My fellow students and I were not sure what would happen after graduation, but we were all in this together.
What advice could you give to a student who would like to become a journalist?
I would advise, for an aspiring foreign correspondent, to master the language of the country you live in. You cannot really pretend to cover a country if you rely on someone else all the time. Also, I would advise to study (it does not have to lead to a degree) something else besides journalism. It can be anything: history, medicine, or even accounting! Journalism was not my first degree. I studied international relations and Chinese, then journalism. You never know when this extra expertise can come in handy. The media world is going through such a crisis of trust, more and more people doubt our honesty or reliability (especially in foreign reporting), that in the future, we can only prove this trend wrong by doubling down on our areas of expertise.
"It was a great opportunity to report in Paris and in New York"
Valentine Pasquesoone Crédit photo: Franceinfo
I studied at the Lille Institute of Political Studies for four years, including a year abroad at American University in Washington D.C., before studying journalism through the dual degree between Sciences Po and Columbia journalism schools. I started working as a fact-checking intern at the International Herald Tribune when I came back from Columbia, and then worked for several months as a freelance journalist for several online publications (Worldcrunch, Al Jazeera, Libération.fr or BFMTV.com, among others). In September 2014, I joined France Télévisions to work as a researcher and producer for "L'angle éco", a program focusing on economic issues. I wrote as well stories for francetvinfo.fr as part of my job for this program. I then worked for a year for France 2's political program, L'Emission politique, during the 2017 presidential campaign. In the summer of 2017, I joined franceinfo.fr to work as a multimedia reporter for them. I've been working with them for almost six years. As I started working for France Télévisions, I worked as well as a lecturer for the American University of Paris, Paris 8 University and since 2019, Sciences Po Journalism School. I've been teaching a local reporting and writing class for four years now.
What is your job title today? How is your daily routine?
I work as a multimedia reporter covering international news and features for franceinfo.fr, working as well sometimes with the television channel franceinfo. The daily routine varies a lot! A majority of our time is dedicated to longer term stories in our area of expertise (explainers, features, investigations...), but we also cover breaking news. For me, each day starts with looking at the international news of the day, then we have our daily editorial meeting where we talk about ideas, angles to cover breaking news and the news of the day. I might work on an explainer for half a day or a day, or continue working on my longer term stories (preparing a report abroad, working on an analysis or an investigation for instance). As a reporter covering international news, I've had the chance to report on news and feature stories abroad (in Europe but also in the U.S. several times, in Mexico or in Brazil), and it has been an incredible opportunity. Last year, I reported for instance in Germany and Poland, in Latvia and in Brazil. Another part of the job that I really appreciate is its multimedia aspect, working for an online publication. I love to be able to write, work on photography and produce short videos when I'm reporting. And when we cover breaking news at the newsroom, we work on franceinfo's live feed, edit wire stories or work on explainers as well. It's a very diverse job!
What were the main takeaways from your degree?
I've learned a lot during my three years studying journalism at Sciences Po and Columbia. Both schools were very complementary. During my first year at Sciences Po, I learned the essentials of reporting and writing, while practicing different kinds of journalism (print and online, television, radio) to be able to find what I wanted to specialize in. I learned essential skills in multimedia reporting, skills that I developed during my second year as I had chosen to specialize in online journalism. My second year was also an opportunity to work on longer stories, for instance through our final project. The program at Sciences Po was already very international, which gave me an opportunity to start writing in English and better prepare for Columbia. The program at Columbia was very much focused on local reporting and writing at first, which was such a great experience. The rest of the year for me was more focused on multimedia storytelling, particularly on video stories, and on longer projects. Not only was I able to learn so much and practice a lot during these three years, but I also met so many professional journalists during my time at Sciences Po and Columbia. It's an essential part of your studies: starting to develop contacts with professionals who could, one day, become your editors.
What memories did you keep from your school, your cohort, your teachers?
I have very fond memories of my time at Sciences Po and Columbia. It was great being surrounded by people from many different backgrounds, in an international environment, and sharing the same passion and goals with these people. I've met classmates who have become some of my closest friends, and they still are today. I've also learned so much from our professors and I'm still in contact with several of them. The program was intense, it was a lot of work but I remember being passionate about the work that I was doing. It was also a great opportunity to report in Paris and in New York, to spend months covering a specific area in such a fascinating city.
What advice could you give to a student who would like to become a journalist?