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October 2023
  • Actualité Sciences PoActualité Sciences Po

The cost of labour in historical perspectives. Social protection, taxation and labour market(s)

Colloque Université franco-italienne/Scuola Normale Superiore/ CHSP
2-3 november 2023, Pise
  • Fondazione Gramsci, Archivio fotografico del Partito comunista italianoFondazione Gramsci, Archivio fotografico del Partito comunista italiano

The cost of labour in historical perspective. Social protection, taxation and labour market(s)

Le coût du travail en perspective historique. Protection sociale, fiscalité et marché(s) du travail

Scuola Normale Superiore
Sala Puteano, Collegio Puteano, Piazza dei Cavalieri 3, Pisa

2-3 novembre 2023

avec Giacomo Canepa (Université franco-italienne/ Centre d'histoire de Sciences Po)

> Programme (PDF, 157 Ko)

> Information et contact : costo.lavoro.vince2023@sns.it

AAC | Appel à communications colloque international "Il était une fois la révolution... portugaise (Univ Rennes II)

Date limite : 15 décembre 2024

Appel à communications 

Colloque International   Université Rennes 2,
Chaire Mário Soares, Unité de recherche Tempora  

DU 30 MAI AU 1ER  JUIN 2024     « Il était une fois la révolution… portugaise » : à l’occasion du 50e anniversaire de la Révolution des Œillets (25 avril 1974)     

Le 24 avril 1974 au soir, les « Capitaines d'avril » déclenchèrent leur coup d'État au nom d'un programme simple, celui des « trois D » : décoloniser, démocratiser, développer. Avant toute chose, il s'agissait de mettre fin à près de quatorze ans de guerre coloniale, une guerre qui ne pouvait pas être gagnée militairement, qui isolait le Portugal sur la scène internationale, qui absorbait près de la moitié du budget de l'État et qui poussait les jeunes à l'exil pour échapper à la conscription. L'ancien régime tombait dès le lendemain, dans la liesse populaire. Tandis que les militaires appelaient au calme et invitaient, si possible, les gens à rester chez eux, les énormes manifestations du 1er mai 1974 montrèrent que le coup d'État s'était transformé en révolution, d'abord sur des thèmes démocratiques, puis rapidement sur des thèmes  sociaux, voire socialistes. 

L'Université Rennes 2, avec le soutien de l'Institut Camões et de la Chaire Mário Soares qui a été créée en hommage à son ancien enseignant et premier docteur honoris causa, ne pouvait pas ne pas commémorer ce grand événement. En association avec la revue Lusotopie et d'autres partenaires institutionnels, elle accueillera un colloque international sur la Révolution des Œillets, qui se tiendra du 30 mai au 1er juin 2024.  Le « 25 avril » est un événement historique aux significations multiples, qui se prête à des approches plurielles. Le colloque cherchera à refléter cette pluralité. Il acceptera des communications permettant d'enrichir la compréhension historique de l'événement dans ses différents aspects (politiques, sociaux, culturels, économiques), échelles et même chronologies. Quatre axes spécifiques seront cependant privilégiés :   

1– LA DIMENSION INTERNATIONALE DE LA RÉVOLUTION DES ŒILLETS

Dans sa genèse même, la révolution portugaise a été internationale, puisqu’elle est le produit combiné de la révolution anticoloniale africaine et d’une lassitude croissante des Portugais envers un régime qui ne faisait plus sens auprès des jeunes générations.

Mais au-delà du fait qu'elle ait eu un impact très important dans de nombreux pays et que de jeunes Occidentaux se soient rendus à Lisbonne pour faire du « tourisme révolutionnaire », pour « voir la révolution », le « 25 avril » eut également un impact dans les communautés et les États qui, d'une manière ou d'une autre, étaient liés à l'histoire portugaise. Parmi tant d'autres, les questions suivantes peuvent être posées : quelles furent les répercussions et les effets de la Révolution des Œillets sur les communautés portugaises qui avaient émigré vers l’Europe occidentale (France, Angleterre, Allemagne de l'Ouest, Suisse, etc.), au Canada, aux États-Unis, au Brésil, au Venezuela, etc. Comment les "pays de l'Est" ont-ils réagi au début du processus ? Comment les pays qui étaient entrés en conflit avec le Portugal (comme l'Inde en 1961 lors de la prise de Goa), ou qui soutenaient la résistance portugaise antifasciste et anticolonialiste (comme le Maroc et l'Algérie) ont-ils vécu le déclenchement et le développement de cette révolution ? Comment les pays qui soutenaient l'effort colonial portugais ont-ils réagi au coup d'État (l'Afrique du Sud de l'Apartheid, la Rhodésie du Sud ou, de manière plus complexe, le Brésil de la dictature militaire ou l'Espagne du franquisme finissant) ? Et quelle fut la réaction de ceux qui insistèrent pour que des négociations aient lieu (comme le Sénégal de Senghor) ?

2– LA DIMENSION PORTUGAISE DE LA RÉVOLUTION DES ŒILLETS

Penser le « 25 avril » comme un fait national, comme une nation qui se parle à elle-même, est tellement central que, la plupart du temps, cela finit par être oublié. Discréditée par près d'un demi-siècle de dictature et par les guerres coloniales, la nation, largement identifiée au discours salazariste d’exaltation de la « portugalité » et du Portugal s’étendant « du Minho à Timor », avait mauvaise presse au printemps 1974. L'Europe apparut alors rapidement comme un substitut commode, autour du slogan "L'empire est mort, vive l'Europe !". Cinquante ans après, il est possible d'interroger les interactions entre le « 25 avril » et la nation portugaise, et de le faire, en particulier, sous un angle politique et idéologique, comme synonyme de la fin d'une "certaine idée du Portugal" et comme "moment historique où le peuple devient le Peuple", pour reprendre la définition de la nation proposée par Pascal Ory ( Qu'est-ce qu'une nation ?  Paris, Gallimard, 2020). La Révolution des Œillets a-t-elle profondément changé l'image que les Portugais – au moins ceux des nouvelles générations – se font de leur propre nation ? L'Europe a-t-elle effacé une certaine nostalgie de l'Empire ? Quels défis l’Europe, par sa taille considérable et sa population nombreuse, a-t-elle lancés à un pays redevenu le « petit rectangle métropolitain » ? L'extraordinaire modernisation du pays a-t-elle affaibli l'attachement à la patrie ?

3– UN PROCESSUS AUX AGENTS MULTIPLES

Une dizaine d'années après le « 25 avril », de nouvelles perspectives, qui ont contribué à modifier le prisme traditionnel d'un renversement de la dictature effectué exclusivement "du haut vers le bas", par les élites, qu'elles soient militaires ou politiques, commencèrent à apparaitre. Plusieurs auteurs se mirent à examiner la révolution portugaise du point de vue des forces sociales impliquées, en particulier, dans les conflits agraires et urbains. Ceci contribua à placer le cas portugais, avec sa spécificité révolutionnaire, au cœur des débats internationaux sur les processus de démocratisation. Les études sur le rôle des oppositions dans l’érosion de la solidité de l’État Nouveau se multiplièrent. Le « Processus Révolutionnaire en Cours » (PREC) commença à être appréhendé comme faisant partie d’un cycle de protestation plus vaste qui avait traversé les universités, les usines, les campagnes, les arts, contribuant ainsi à créer le climat social, culturel et politique au sein duquel le Mouvement des Forces Armées  et son programme virent le jour.

Comment ces dynamiques ont influencé la mémoire, l'identité, l'organisation et le répertoire d'action des mouvements sociaux portugais dans les années qui suivirent, ainsi que leurs relations avec d'autres acteurs politiques et sociaux (institutionnels ou non) ? Quel a été l'impact des mouvements sociaux du PREC dans la construction de la mémoire collective au Portugal (sur le passé colonial, la dictature et la révolution en elle-même) ? Quel héritage ces mouvements ont-ils laissé dans l’aménagement et la perception des territoires au Portugal, comme, par exemple, dans les domaines du droit à la ville et du droit au logement, de l'urbanisme, des droits environnementaux et à la terre ?

4.– LE « 25 AVRIL », ENTRE MÉMOIRE ET HISTOIRE

Le caractère politiquement orienté de la mémoire du « 25 avril » est l’un des aspects de la dimension nationale de la révolution évoquée dans le point 2. En effet, un regard extérieur, moins attentif à l'histoire portugaise récente, aura du mal à comprendre les clivages politiques et idéologiques que la mémoire des événements de 1974 et 1975 a entretenus au Portugal jusqu'à nos jours, prolongeant ainsi dans le temps les clivages de l'époque révolutionnaire. Le fait que la majorité des citoyens portugais d'aujourd'hui soient nés après 1974 ne les efface pas nécessairement. En effet, la mémoire de la révolution, quelle que soit sa connotation idéologique, fait l'objet d'une transmission entre les générations. La manière dont la date a été commémorée lors des cinquante dernières années, au gré des appartenances politiques des gouvernements et des aspirations sociales de chaque période, permet aussi d'illustrer le phénomène. D'autre part, la question méthodologique et éthique du rapport entre histoire et mémoire est ici clairement posée. Existent-ils des signes indiquant que, cinquante ans plus tard, le « 25 avril » commence enfin à entrer dans l'histoire ? Ou, au contraire, la question est-elle mal posée, et la recherche historique a-t-elle, à ce sujet comme pour d'autres, commencé à être plus attentive aux demandes sociales légitimes de prise en considération d'autres manières de faire face au passé ? Et si oui, quel est l'impact du questionnement postcolonial actuel sur la mémoire de l'événement et sur la manière d'écrire son histoire ?

Les propositions, qui peuvent être envoyées à titre individuel ou sous la forme d'un atelier (max. cinq intervenant·e·s), doivent comporter entre 3 000 et 3 500 caractères (espaces compris) et être rédigées dans l'une des trois langues du colloque (français, portugais ou anglais). Elles doivent être envoyées avant le 15 décembre 2023  à l'adresse électronique   du colloque: colloque25avrilrennes@gmail.com .

Les réponses aux propositions seront données pour  le 31 janvier 2024 . Les candidat·e·s dont les propositions auront été acceptées seront invité·e·s à trouver un financement auprès de leurs institutions d'origine pour les frais de voyage et de séjour à Rennes. L'organisation du Colloque pourra prendre en charge une partie de ces frais, dans les limites du budget disponible.

Comité d'organisation /Comissão organizadora/Organising Committee  

  • André Belo, Université de Rennes 2, France  
  • Michel Cahen, CNRS/Sciences Po Bordeaux, France  
  • Irène Dos Santos, URMIS-CNRS, Paris, France, rédactrice en cheffe de la revue  Lusotopie   
  • George Gomes, Université de Rennes 2, France  
  • Yves Léonard, Centre d'histoire de Sciences Po Paris, France  
  • Pedro Aires Oliveira, IHC, FCSH – Universidade Nova de Lisboa, Portugal      

 

Conseil scientifique /Conselho científico/Scientific Council  

  • Guya Accornero, ISCTE - IUL, Lisboa, Portugal  
  • André Belo, Université de Rennes 2, France  
  • Marc Bergère, Université de Rennes 2, France  
  • Michel Cahen, CNRS/Sciences Po Bordeaux, France  
  • Irène Dos Santos, URMIS-CNRS, Partis, France, rédactrice en cheffe de la revue  Lusotopie   
  • George Gomes, Université de Rennes 2, France  
  • Yves Léonard, Centre d'histoire de Sciences Po Paris, France  
  • Maria José Lobo Antunes, ICS – Universidade de Lisboa, Portugal  
  • Rita Luís, IHC, FCSH – Universidade Nova de Lisboa, Portugal,  
  • Paulo de Medeiros, English and Comparative Literary Studies, Warwick University, United Kingdom  
  • Pedro Aires Oliveira, IHC, FCSH – Universidade Nova de Lisboa, Portugal  
  • Victor Pereira, IHC, FCSH – Universidade Nova de Lisboa, Portugal,  
  • Maria Inácia Rezola, Comissária Executiva para as Comemorações do 25 de Abril, Portugal  
  • Philip Rothwell, European Humanities Research Centre, Oxford University, United Kingdom  
  • Luis Trindade, IHC, FCSH – Universidade Nova de Lisboa, Portugal
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