Maureen Murphy soutient son HDR le 24 juin

Maureen Murphy soutient son HDR le 24 juin

Présentation des travaux en vue de l'obtention de l'habilitation à diriger des recherches

en histoire, spécialité Histoire de l'art

de Maureen MURPHY

"L'art de la décolonisation : relations transnationales entre la France et le Sénégal (1950-1970)"

Le 24 juin 2021 à 14h00
en visioconférence

Jury : 

  • Laurence BERTRAND DORLÉAC, Directrice de recherche et rapporteuse, Professeure des universités, IEP Paris
  • Philippe DAGEN, Professeur des universités, Université Paris I-Panthéon Sorbonne
  • Anne LAFONT, Directrice d'études, EHESS
  • Richard LEEMAN (Rapporteur), Professeur des universités, Univ. Bordeaux-Montaigne
  • Zoë STROTHER, Professor, Columbia University
  • Elvan ZABUNYAN (Rapporteur), Professeure des universités, Univ. Rennes II

Résumé du mémoire

L’art de la décolonisation procède à l’étude des interactions entre la France et le Sénégal, des années 1950 à 1970, sous l’angle de l’histoire de l’art et des expositions. Privilégiant une approche transnationale et transhistorique, ce mémoire interroge le passage du colonial au post-colonial, du « primitif » au « moderne », en portant l’attention sur les lieux de la rencontre : les ateliers, les œuvres d’art, les expositions et les revues sont envisagés comme autant de sites de création, de contestations, d’ajustements et de débats qui témoignent des rapports de force qui agitèrent la scène artistique de ces années marquées par la guerre froide.

Le présent mémoire vise également à complexifier le récit de la compétition entre Paris et New York au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, en portant l’attention sur Dakar : une scène loin d’être marginale, et connectée au monde comme en témoignent les œuvres, la circulation des artistes et les rencontres internationales favorisées par des événements tels que le Festival mondial des arts nègres de 1966. Autonome sous la contrainte, le Sénégal tenta de s’imposer en tant que capitale culturelle à l’échelle locale et internationale en coopérant avec la France, malgré les critiques et les tensions qu’un tel choix purent provoquer. Le premier Président Léopold Sédar Senghor s’efforça de concilier les attentes de son peuple avec celles de la France, tout en défendant sa propre vision de la négritude pourtant si controversée. De son côté, la France entendait restaurer sa grandeur et sa puissance d’avant-guerre en misant sur son ancien Empire : la politique de coopération et d’aide au développement mise en place par le Général De Gaulle, et poursuivie par Georges Pompidou était censée préserver la présence (et l’autorité) française en Afrique, tout en maintenant les rapports de pouvoir en faveur de l’ancienne puissance coloniale. L’importance de la dimension culturelle dans la perpétuation des liens postcoloniaux a été maintes fois soulignées par les historiens de la décolonisation en Afrique de l’Ouest, mais elle n’avait pas encore été fait l’objet d’étude spécifique.

À partir d’archives inédites et d’analyses d’œuvres peu connues, le présent mémoire s’inscrit dans le champ de l’histoire mondialisée de l’art et participe d’une réflexion sur l’internationalisation de la scène artistique contemporaine qui permet d’affirmer que tout ne commença pas à Paris, en 1989, avec l’exposition Magiciens de la terre.

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