Jean Kanapa a été l'un des principaux dirigeants du Parti communiste français (PCF) des années cinquante à sa mort le 5 septembre 1978. Né le 2 décembre 1921, il adhère au Parti communiste à la Libération. Agrégé de philosophie, proche de Jean-Paul Sartre, il tente une carrière de romancier. Très vite son action militante prend le pas sur toute autre activité. Dans le tournant de l'année 1947, il devient une des principales plumes du Parti pour dénoncer la "culture bourgeoise". Laurent Casanova le place à la tête de La Nouvelle critique, revue des jeunes intellectuels du Parti communiste fondée en 1948. Fidèle à la ligne stalinienne, Jean Kanapa en assure l'apologie intellectuelle.
Après le XXe Congrès du Parti communiste de l'Union soviétique, il est promu au sein de l'appareil international. Membre suppléant du Comité central en juin 1959, il s'efforce d'influencer la direction française en faveur des réformes de Krouchtchev. Pourtant, en 1961, lors de l'affaire Casanova-Servin, il s'aligne sur les positions de Thorez. Il est nommé correspondant de L'Humanité à la Havane puis, rapidement, à Moscou. Il est nommé membre titulaire du Comité central en 1964. En 1967, il devient un proche conseiller du nouveau secrétaire général Waldeck Rochet. Le 19 juillet 1968, Jean Kanapa accompagne ce dernier à Prague pour un entretien avec les nouveaux dirigeants. L'intervention des troupes du Pacte de Varsovie met fin à ses illusions. Il n'en demeure pas moins un fidèle communiste. Dès 1970, il devient un des plus proches conseillers de Georges Marchais, nouveau secrétaire général du Parti communiste français. En 1972, il est le responsable de la section de politique internationale, assurant ainsi les relations difficiles avec le Parti communiste de l'Union soviétique (PCUS) au moment où le parti français inaugure sa politique d'union du Programme commun.
Toutefois, en 1977, il épouse une nouvelle fois la ligne politique du parti qui entérine la rupture de l'Union de la gauche. Personnalité politique contrastée, il pousse loin la critique du stalinisme dans un ouvrage sur l'URSS paru en 1978 (Francis Cohen, Alexandre Adler, Maurice Decaillot, L’URSS et nous, Paris, Éditions sociales, 1978). La mort l'emporte sans qu'il ait eu le temps de mettre en oeuvre complètement la réforme du Parti et la prise de distance avec Moscou.
Il décède le 5 septembre 1978 à Paris.