Né le 3 février 1909 à Paris et diplômé de l'École libre des sciences politiques (ELSP), François Goguel est indissociable de l'histoire de la vie politique contemporaine.
Il entre aux services législatifs du Sénat en 1931 et est nommé directeur de la séance au Conseil de la République en 1948. Il en devient le secrétaire général (1954 à 1958), puis celui du Sénat (1958-1971). Il quitte ce poste en 1971 pour entrer au Conseil constitutionnel où il siège jusqu'en 1980.
Parallèlement à ses activités politiques, il est professeur à l'Institut d'études politiques (IEP) de Paris (1948-1970) où il enseigne les institutions de la Ve République. François Goguel contribue au développement de l'enseignement et de la recherche en science politique, notamment en tant que secrétaire général de la Fondation nationale des sciences politiques (1945-1946). “Sous son impulsion, l’action amorcée par Jean Touchard pour en faire une grande institution de recherche se poursuivit.” (René Rémond, “François Goguel”, Le Monde, 17 avril 1999). Il veille notamment à l’élaboration d’une “jurisprudence Sciences Po” et, attaché à l’indépendance scientifique de l’institution, “il accompagne le développement harmonieux des centres de recherche de la FNSP” (Marie Scot, “1909 -1999 : François Goguel”, Sciences Po Stories).
Il est par la suite président de l'Association française de science politique (AFSP) (1967-1982) et du Conseil de direction de l’IEP de Paris à partir de 1969. Il est président de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP) de 1971 à 1980 puis président d’honneur. Il devient également président du conseil de direction de l’IEP de Strasbourg en 1979 et fait partie du Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche (1971-1979). Protestant convaincu, François Goguel a aussi eu un rôle important au sein de l'Église réformée de l'Oratoire du Louvre.
Avec André Siegfried et à sa suite, François Goguel est considéré comme un des fondateurs de la géographie électorale et est l’auteur de plusieurs ouvrages. En captivité, il publie La Politique des partis sous la IIIe République (Paris, Seuil, 1946) qui s’intéresse à une histoire relativement proche. Par la suite, dans ses ouvrages, il conjugue “la géographie et la sociologie électorales” et “opte pour un dialogue entre juristes et historiens” (Marie Scot, “1909 -1999 : François Goguel”, Sciences Po Stories).
Il décède à Paris le 15 avril 1999.