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26.01.2022

Joanne Hughes : "Transmettre le goût de l'art et du patrimoine"

Portrait de Joanne Hughes (crédits : @Joanne Hughes)

Diplômée du double master Sciences Po / École du Louvre en Histoire en 2021, Joanne Hughes travaille actuellement comme médiatrice culturelle et guide-conférencière dans le secteur muséal et en parallèle en tant que médiatrice hors-les-murs pour le compte du musée du Louvre. Elle a remporté l'année dernière le Prix du jury du concours “Mon Master en histoire de l’art en 180 secondes” pour la présentation de son mémoire : Rêver Byzance. Les mosaïques de la cathédrale de Westminster (Londres) dans le contexte du Byzantine Revival, fin du XIXe - début du XXe siècle. Rencontre.

Pouvez-vous nous retracer votre parcours universitaire ?

Après l’obtention simultanée du baccalauréat littéraire et de l’Abitur allemand dans le cadre du dispositif AbiBac, j’ai intégré le campus franco-allemand du Collège universitaire de Sciences Po à Nancy. Le cursus pluridisciplinaire en sciences humaines et sociales qui y est dispensé m’a permis de me forger une solide culture générale, tout en me laissant la liberté de ménager une place centrale aux humanités dans ma formation.
En cours de deuxième année de Bachelor, j’ai été admise au programme de double diplôme de master en recherche entre Sciences Po et l’École du Louvre. Dans le cadre du programme de prérequis du double diplôme, j’ai passé mon séjour d’études à l’étranger de troisième année au sein du département d’histoire de l’art européen de la Ruprecht-Karls Universität d’Heidelberg, en Allemagne.
De retour en France, j’ai effectué une année de césure auprès de Sciences Po afin de suivre la troisième année de licence de l’École du Louvre, où j’ai acquis des connaissances étendues sur l’histoire de l’art de la période moderne à nos jours, tout en suivant un enseignement de spécialité portant sur l’art paléochrétien et byzantin.

Après avoir validé cette année, je suis entrée simultanément en première année de master en histoire à l’École de la recherche de Sciences Po et en première année de deuxième cycle à l’École du Louvre. Au bout de deux années marquées notamment par la rédaction d’un mémoire de recherche en codirection entre les deux institutions, portant sur les enjeux esthétiques, politiques et religieux de la décoration en mosaïque de la cathédrale de Westminster à Londres au tournant du XXe siècle, mené sous la direction de Laurence Bertrand Dorléac, professeur d'histoire de l'art à Sciences Po, présidente de la Fondation nationale des sciences politiques et Isabelle Saint-Martin, directrice d'études à l'École pratique des Hautes études, j’ai obtenu le double diplôme de master en histoire et en histoire de l’art délivré par Sciences Po et l’École du Louvre.

Comment est né votre intérêt pour l'histoire de l'art ? 

Dans le cadre de la filière littéraire empruntée au lycée, j’ai eu la chance de pouvoir suivre un enseignement de spécialité en histoire de l’art à raison de cinq heures par semaine. Grâce à ce module, j’ai notamment pu partir en voyage d’études à Rome et Florence et constituer un dossier qui portait en partie sur l’orientalisme et la réception de l’Antiquité dans l’art moderne. C’est ainsi que j’ai découvert le plaisir de mener des recherches sur l’art et que j’ai conçu le projet d’intégrer le double diplôme avec l’École du Louvre au moment de ma candidature à Sciences Po.

Comment s'est déroulé votre double diplôme Sciences Po / École du Louvre ?

Dès le moment de mon admission au programme de prérequis du double diplôme en deuxième année de Bachelor, l’histoire de l’art a occupé une place centrale dans mon cursus académique. L’année à Heidelberg puis celle que j’ai passée intégralement au sein de l’École du Louvre m’ont permis d’acquérir des bases très solides dans cette discipline et de découvrir de nouveaux domaines de recherche, à l’instar de l’art byzantin qui continue de me passionner.
Le programme du double master à proprement parler met ensuite l’accent sur des disciplines connexes ainsi que sur des compétences méthodologiques essentielles à la recherche en sciences humaines. J’ai ainsi participé à des séminaires portant notamment sur l’historiographie, la muséologie, l’histoire des musées et des collections, ou encore la médiation culturelle, tout en me formant aux méthodes de la recherche documentaire, du travail d’archives, et de la rédaction d’un mémoire de recherche. Au cours de ces deux années de master, mon emploi du temps était aménagé afin de me permettre de suivre en parallèle les enseignements des deux institutions.

Que vous ont apporté vos années d'études à l'École de la recherche de Sciences Po et à l'École du Louvre ?

Intégrer ce double diplôme m’a permis de bénéficier des apports de deux formations exigeantes et complémentaires : des savoirs liés à l’histoire de l’art et aux domaines des musées et du patrimoine d’une part, un bagage historiographique et critique ainsi que les outils méthodologiques pour se confronter aux enjeux politiques et sociaux de l’époque contemporaine de l’autre.

Quelle fonction occupez-vous aujourd'hui ?

À l’heure actuelle, je travaille comme médiatrice culturelle et guide-conférencière dans le secteur muséal et en parallèle en tant que médiatrice hors-les-murs pour le compte du musée du Louvre. Dans ce cadre, je conçois et je mène des visites guidées ainsi que des ateliers pédagogiques et créatifs pour différents types de publics (familles, jeunes, publics du champ social).
J’ai souhaité me diriger dans un premier temps vers la médiation culturelle car je prends beaucoup de plaisir à partager ma passion pour l’art et à entrer en conversation à ce sujet avec des interlocuteurs aux profils variés. À terme, j’aimerais pouvoir lier l’activité de médiation avec des missions de recherche et de gestion des collections d’un établissement muséal. Dans cet objectif, j’envisage tout d’abord de poursuivre mon travail de recherche en histoire de l’art au niveau doctoral, avant de viser les concours de la fonction publique dans le domaine de la conservation du patrimoine.

Quelles ont été les principales étapes de la construction de votre projet professionnel ?

En parallèle de ma formation sur le campus de Nancy, je me suis investie dans le projet étudiant « Le Plus Grand Musée de France » en partenariat avec La Sauvegarde de l’Art français, qui œuvre à identifier, restaurer, protéger et faire connaître des éléments du patrimoine culturel en danger. Cette expérience a constitué pour moi une initiation aux enjeux de la conservation du patrimoine, tout en me permettant de rencontrer des acteurs de ce domaine, tant publics que privés, et de développer mes compétences en gestion de projet.

À l’issue de ma première année de Bachelor, j’ai passé un été en tant que bénévole au musée de l’Ermitage, à Saint-Pétersbourg. Il s’agit de ma première expérience dans les coulisses d’une telle institution, et j’y ai eu la chance de pouvoir contribuer à des missions très variées, comme l’élaboration d’animations pour les visiteurs ou encore la mise en place d’une exposition temporaire. Entre la fin du Bachelor et mon entrée en master, j’ai également effectué un stage plus professionnalisant au sein du département de la conservation du Musée d’Orsay, découvrant ainsi le quotidien de la gestion d’une collection. J’ai renforcé à ces occasions mon désir de travailler dans le secteur muséal.
Enfin, dans le cadre du master, j’ai intégré l’équipe d’un projet collectif en partenariat avec le Château de Fontainebleau autour de l’organisation du Xe Festival de l’Histoire de l’Art, visant à amener des publics éloignés de la culture à cette manifestation et à les accompagner lors de leur visite. En parallèle, j’ai suivi à l’École du Louvre un module professionnalisant de formation au métier de guide-conférencier. Par ces deux biais, j’ai découvert le milieu de la médiation culturelle, du double point de vue de la programmation et de l’animation. À partir de ce moment, j’ai nourri le projet de lier recherche, conservation et médiation dans mon activité professionnelle.

Quelles ont été les contributions de votre formation à la fonction que vous occupez aujourd'hui ? 

Les connaissances en histoire et en histoire de l’art développées au cours de mon cursus me servent de base pour construire mes visites et mes médiations et pour transmettre le goût de l’art et du patrimoine au plus grand nombre. La formation au métier de guide-conférencier proposée par l’École du Louvre m’a d’autre part permis d’acquérir le savoir-faire nécessaire pour concevoir et animer de telles visites.
Outre cela, ma formation à Sciences Po et à l’École du Louvre m’a dotée d’une grande capacité d’adaptation, d’une rigueur intellectuelle et d’un sens de l’organisation qui sont autant d’atouts essentiels dans mon métier actuel.

Auriez-vous un conseil à donner à un-e étudiant-e qui souhaite s'orienter vers le secteur d'activité dans lequel vous travaillez aujourd'hui ? 

S’écouter avant tout – la recherche ou la médiation culturelle ne sont pas forcément pour tout le monde, mais si vous êtes curieux, que vous trouvez du plaisir à partager et à transmettre et que vous êtes passionné par votre objet d’étude, alors il ne faut pas hésiter à s’y lancer !
Les débouchés du double diplôme avec l’École du Louvre sont variés, y compris après avoir suivi le parcours recherche. La formation à Sciences Po offre en outre de nombreuses opportunités de s’investir dans des projets professionnalisants et de s’ouvrir à d’autres domaines qu’il ne faut pas hésiter à saisir.

Cet entretien a été initialement publié sur le site de l'École de la recherche.

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