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17.01.2022

Bienvenue à la Grenade, l’épicerie étudiante solidaire et participative !

La Grenade
   

Pour lutter contre la précarité étudiante et favoriser l’aide alimentaire, La Grenade, l’épicerie étudiante participative et solidaire de Sciences Po, a été inaugurée le 13 décembre dernier, en présence de Mathias Vicherat et de la famille Erignac qui a remis le Prix Claude Erignac 2021 à ce projet innovant. Rencontre avec deux des membres de l'équipe étudiante, Elsa Ingrand et Pierre Peyrelongue. 

En quelques mots, pourriez-vous nous expliquer la genèse de ce projet ?

L’idée initiale était de mettre en place une épicerie participative à Sciences Po, où les étudiantes et étudiants viennent faire leurs courses, choisissent ensemble les produits disponibles dans les rayons, et font tourner l’épicerie avec des permanences. L'objectif de l’épicerie est de rendre accessibles des produits de qualité et durables pour leur permettre concrètement de se réapproprier leur consommation alimentaire en s’approvisionnant directement sur leur lieu d’études, tout en créant un espace d'entraide et de convivialité étudiante.

Le modèle d’une épicerie participative permet de vendre tous les produits à prix coûtant, sans appliquer de marge, ce qui est intéressant à la fois pour les acheteurs et pour les producteurs. Nous sommes ravis que l’épicerie ait pu prendre forme il y a quelques semaines et accueille désormais les élèves directement dans la cour du 56 rue des Saints-Pères. 

Le projet a été pensé durant le premier confinement. Face aux files d’attente d’étudiantes et étudiants qui s’allongeaient pour bénéficier de l’aide alimentaire, il s’est avéré nécessaire d’aller plus loin dans notre objectif d'accessibilité, en incluant un volet solidaire d’aide alimentaire. Ce dispositif est ouvert aux élèves en situation de précarité, identifiés par la Direction de Sciences Po et orientés vers l’épicerie. Les étudiants ont accès à des produits bios et locaux à moindre coût (20% du prix du marché). Il nous a paru essentiel de faire vivre les deux volets de l'épicerie selon les mêmes principes : accès à des produits bio, inclusion des bénéficiaires dans les processus de décision et esprit de convivialité. 

Comment avez-vous réussi à rendre concret le cahier des charges initial ? 

La mise en place du cahier des charges initial s'est faite main dans la main avec la Direction de la Vie de Campus et de l'Engagement de Sciences Po et nos partenaires : l’Association Mon Epi pour le volet participatif et l’Association nationale des épiceries solidaires (ANDES), pour le volet solidaire. Et bien sûr avec tous les membres de l'épicerie lors de longues sessions de réflexion sur Zoom pour concilier nos objectifs écologiques, solidaires et démocratiques. Nous remercions également le Crous de Paris d’avoir complété l’aide aux investissements fournie par Sciences Po. 

C’est une épicerie auto-gérée, par et pour les étudiants. Pouvez-vous nous en préciser le fonctionnement ?

Tous les étudiants inscrits viennent faire des permanences à l’épicerie, à raison de deux heures par mois. Elles peuvent être réalisées directement dans l’épicerie lors des créneaux d’ouverture, mais également lors des livraisons ou des collectes dans des enseignes bio pour le volet solidaire. Nous nous appuyons sur un logiciel en open source développé par Mon Epi qui permet d’organiser facilement les tâches de l’épicerie et d'accompagner tous les nouveaux épiciers dans leurs missions.
Nos instances de décisions sont ouvertes à tous les membres qui souhaitent s’engager et nous tâchons d’appliquer des règles de participation et de transparence pour toutes les décisions d’organisation de l’épicerie. 

Comment est constituée votre équipe ? Comment les étudiants et étudiantes peuvent-ils se mobiliser pour participer au projet ? 

Le premier moyen de s’impliquer dans le projet est de devenir membre et d’effectuer sa permanence mensuelle à l’épicerie. Ensuite, notre équipe fonctionne avec des groupes de travail : sélection des produits, activités, trésorerie, volet solidaire… où chaque nouveau membre est libre de s’engager. Chaque groupe est représenté par un référent. Le groupe “produits” est un bon exemple du fonctionnement démocratique du projet : les membres décident ensemble des nouveaux produits à ajouter au catalogue de l’épicerie. 

Vous êtes devenus association permanente de Sciences Po avec ce projet. Quels sont vos objectifs d’évolution à long terme ? 

Tout d’abord, institutionnaliser l’épicerie au sein de Sciences Po, en la rendant davantage visible et en fidélisant ses membres. On aimerait pouvoir l’ouvrir à un maximum d’élèves possible, éventuellement déménager dans un local plus grand pour avoir davantage de choix et de stockage. Nous avons aussi pour objectif d’organiser des évènements autour de l’épicerie (conférences, ateliers, projections, dégustations, etc.) pour faire vivre le sujet de l’alimentation à Sciences Po. Enfin, nous aimerions réaliser une étude d’impact sur notre modèle, assez inédit en milieu universitaire, afin de voir comment l’améliorer et éventuellement le transposer dans d’autres universités. 

Le Prix Erignac, qui récompense chaque année une initiative étudiante pour son engagement au service de valeurs républicaines et humanistes, vous a été remis lors de l'inauguration du 13 décembre dernier. Comment envisagez-vous de mettre à profit cette récompense ?

C’est une grande fierté pour nous d’être lauréats de ce prix, qui va nous permettre d’accélérer le développement du volet solidaire. Le premier projet est de mettre en place chaque semaine des paniers solidaires de fruits et légumes à 1€. Il devrait voir le jour dès la rentrée de janvier 2022 ! Nous envisageons ensuite l’achat d’un vélo-cargo pour récupérer des invendus dans le quartier. 

Propos recueillis par l'équipe éditoriale de Sciences Po

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