La multiplication des outils digitaux dans le quotidien de chacun, tant sur le plan professionnel que personnel, transforme de fait les pratiques et les usages dans l’entreprise. Avec le digital, tout – ou presque – devient possible : les collaborateurs n’ont plus besoin d’être physiquement à leur bureau pour travailler. Ils peuvent désormais accéder au réseau de l’entreprise, à ses outils et ses logiciels n’importe quand, n’importe où, avec n’importe quel outil. Ces transformations représentent indéniablement des gains de productivité immédiats, notamment pour les cas des équipes qui travaillent en mobilité. Cependant, ces évolutions soulèvent des questions fondamentales, notamment en termes de sécurité et de conformité à la loi. Le Directeur des Ressources Humaines, garant des équilibres sociaux et du respect de la loi, a l’opportunité de s’imposer comme un acteur de premier plan : il doit mener cette mutation qui affecte l’entreprise toute entière. François Eyssette souligne : « La dématérialisation des postes de travail exige une nouvelle organisation. Le Directeur des Ressources Humaines doit notamment penser aux conséquences juridiques, en termes d’assurance par exemple ».
Etroitement lié à la virtualisation du poste de travail, le télétravail. Si techniquement, toutes les conditions sont réunies pour développer massivement le travail à distance, la révolution est loin d’être accomplie dans les faits : « On n’en est qu’au début de cette révolution. Certaines entreprises ont mis en place des dispositifs de télétravail : elles offrent à leur collaborateur la possibilité de travailler depuis chez eux un jour – deux tout au plus – par semaine. On est encore loin du bouleversement du modèle opérationnel ».
Un modèle plus horizontal
En encourageant l’autonomie de tous les collaborateurs, en favorisant l’immédiateté, le digital induit une remise en cause des modèles hiérarchiques et met à l’honneur un fonctionnement horizontal de gestion en mode projet. Grâce aux intranets collaboratifs, aux espaces partagés, les tâches ont été décloisonnées. Via les messageries instantanées, tous les participants à un projet peuvent être sollicités à chaque étape de la mission, et sont ainsi bien mieux responsabilisés. En facilitant la mise en relation directe entre les experts, sans besoin d’un aval hiérarchique, ces nouveaux outils sont un formidable levier d’innovation. Mais cette profonde transformation des usages n’est pas sans conséquence sur le management. « Nous sommes actuellement dans une phase de transition, d’entre-deux : le rôle du manager est remis en cause par ces nouveaux outils, et pourtant, il reste demandé par tout le monde. La fonction RH, forte de la vision d’ensemble dont elle dispose, a la compétence pour favoriser ces transformations et conduire ces changements de la manière la plus fluide possible ».
La question se pose également en termes de relations sociales, c’est tout un modèle qui est à réinventer : « A l’heure des réseaux sociaux, de la communication fluide et instantanée, on ne peut pas envoyer une convocation aux Instances Représentatives du Personnel (IRP) 45 jours à l’avance pour pouvoir évoquer un point. Nous vivons désormais dans un monde d’instantanéité : quand on envoie un mail, on attend une réponse rapide ».
Le Big Data, allié stratégique du Directeur des Ressources Humaines