Le métier de communicant s’exerce en première ligne d’évolutions fulgurantes, qu’elles soient technologiques, économiques, sociétales, culturelles. Le communicant relie des écosystèmes dont le degré de complexité respective va croissant. C’est le cas, bien sûr, de l’environnement numérique et virtuel, des enjeux d’influence et d’audiences, mais aussi des modèles d’affaires et de gouvernance des entreprises. De plus en plus, il doit pouvoir absorber la complexité et la volatilité du monde, des organisations, des individus, tout en autorisant l’intuition, l’émotion à s’exprimer. Cette disposition bien particulière est faite d’agilité, d’empathie, d’une forme d’humilité ; elle est un prérequis à l’exercice du métier. Les deux cerveaux du communicant – cerveau gauche pour le rationnel, l’analytique, cerveau droit pour l’imagination, l’émotion – vont être pleinement mobilisés dans les années qui viennent. D’une part, le nouveau « monde informationnel » – caractérisé par l’hyper-connexion, le web social, l’omniprésence de la donnée, la rareté de l’attention – nous impose d’être simples, sincères, inventifs ; nous devons créer de l’impact.
D’autre part, la société est plus sensible ; ce que l’accroissement de la fréquence et de l’intensité des réactions éruptives tend à démontrer. L’émetteur, le message, le médium font systématiquement l’objet d’un examen approfondi, sans concessions. La défiance est un paramètre quotidien. Le communicant doit avoir la capacité de décider en intégrant les analyses de risque. La capacité du communicant à connecter les univers, à donner envie, est un levier essentiel de transversalité dans des organisations qui parfois peuvent vouloir aller dans des directions différentes et se conforter sur leurs acquis. J’ai l’intuition que demain, le rôle du communicant sera de favoriser un dialogue sincère, en mobilisant une qualité essentielle – l’écoute pour réussir à « embarquer » des collectifs différents.