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19.04.2018
Rencontre avec Nicole Bryant, nouvelle directrice de Sciences Po Executive Education
Des expériences professionnelles en France comme aux Etats-Unis, dans des secteurs d'activités variés, dans le public comme dans le privé. Nouvellement nommée directrice de Sciences Po Executive Education, Nicole Bryant revient sur les apports d'un parcours pluriel et trace ses premières pistes de réflexion pour l'avenir de la formation continue de Sciences Po, au plus près des besoins stratégiques des organisations et de leurs acteurs.
Vous prenez la direction de Sciences Po Executive Education après quatre ans à la tête de la Summer School. Comment abordez-vous cette nouvelle fonction ?
Nicole Bryant - C'est à mes yeux une continuité. Ces deux entités de Sciences Po ne s'adressent bien sûr pas au même public (NDLR : la Summer School propose à des étudiants, principalement bacheliers, mais aussi lycéens, du monde entier des sessions estivales de formation aux sciences humaines et sociales). Mais elles portent un même objectif : montrer à des publics différents qu'ils peuvent intégrer à un moment de leur vie Sciences Po et leur faire découvrir notre valeur ajoutée, et notre approche tournée vers les sciences sociales. Il est question, dans nos murs, à l'Executive Education comme une formation initiale, de curiosité intellectuelle, de prise de hauteur, d'envie d'apprendre et, au fond, d'une évidence : il faut comprendre le monde pour le transformer, et pour faire évoluer son propre parcours professionnel.
Vous avez par la suite mené une carrière tout à la fois dans les secteurs public et privé...
Nicole Bryant - ...Et tout à la fois en France et aux Etats-Unis ! En 2008, je suis rentrée chez Capgemini Consulting. J'ai mené des missions de conseil pour des clients très divers, à Paris, en province. J'ai beaucoup appris sur des sujets stratégiques, notamment dans l'accompagnement au changement. Nouvelle expérience en 2010 : je suis repartie aux Etats-Unis où je suis devenue conseillère au rectorat de Washington. Puis après 4 ans à ce poste, retour en France où j'ai pris la direction de la Summer School, et, aujourd'hui, de Sciences Po Executive Education.
Une femme à la tête de Sciences Po Executive Education : est-ce à vos yeux un signal encourageant pour l'égalité femmes-hommes au travail ?
Nicole Bryant - J'ai la chance de travailler au sein d'une institution qui croit en cette égalité : d'autres femmes ont dirigé Sciences Po Executive Education avant moi et on note une parité au sein du comité exécutif de Sciences Po. Ce sont évidemment des signaux positifs. Et je serai heureuse de démontrer ainsi à des étudiants que l'on n'a pas nécessairement besoin d'un chromosome Y pour accéder à de telles fonctions !
Votre parcours illustre l'évolution des carrières contemporaines, moins linéaires, internationales, plurisectorielles : vous êtes finalement le portrait type des professionnels qui viennent se former à Sciences Po Executive Education !
Nicole Bryant - Presque oui ! Les carrières évoluent en ce sens et pour s'y préparer, je pense qu'avoir en soi des compétences transverses est essentiel. La réactivité, la capacité à s'adapter, à travailler en groupe, avec des personnes d'horizons divers...Autant de soft skills qui permettent de progresser. Elles ont été fondamentales pour moi, dans ce parcours que je voulais toujours en mouvement, et elles sont aujourd'hui effectivement très recherchées par les participants à nos formations.
Des carrières plus longues, des métiers qui se transforment...Ces évolutions donnent à l'Executive Education une place stratégiques. Comment coller au plus près des attentes en perpétuelles évolutions des professionnels ?
Nicole Bryant - Les intervenants dans nos formations, qui sont notamment des professionnels experts dans leurs domaines, permettent aux programmes d'être toujours au plus près des problématiques quotidiennes rencontrées par les cadres et dirigeants. La recherche constitue la seconde composante importante de nos formations. Les travaux des chercheurs de Sciences Po nourrissent les programmes : ils permettent de déployer une réelle vision prospective et de prendre de la hauteur et du recul sur les enjeux actuels. Ces différences font et feront de Sciences Po Executive Education une référence dans le secteur de la formation des cadres et dirigeants.
Avez-vous déjà déterminé des axes prioritaires ?
Nicole Bryant - Comme tout dirigeant dans ses 100 premiers jours, je vais surtout être dans une phase d'écoute et d'état des lieux afin d'identifier les axes stratégiques vers lesquels emmener Sciences Po Executive Education. L'international en fera partie. Le digital également : si le présentiel conserve une plus value indéniable, il peut être intéressant d'explorer en parallèle d'autres formats. Rendez-vous dans 3 mois pour vous en dire plus !