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05.05.2025

Aménager sans étendre : repenser le territoire entre ZAN et transition énergétique

Christophe Chauvard, alumnus de notre Executive Master Gouvernance territoriale et développement urbain a écrit son mémoire autour de ce grand thème : ZAN et transition énergétique, quels sont les leviers d’action qui émergent à l’échelle de projets locaux ? En voici les grandes lignes. 

Comprendre les enjeux

L’objectif de Zéro Artificialisation Nette (ZAN) vise à stopper l’extension des zones urbaines sur les espaces naturels, agricoles et forestiers.
Parallèlement, la transition énergétique impose de repenser notre manière de produire et consommer l’énergie, avec le développement de projets photovoltaïques et éoliens locaux.
Ces deux dynamiques bouleversent l’aménagement du territoire et nécessitent une adaptation des politiques locales.

  • D’ici 2031, l’objectif est de réduire de 50 % la consommation d’espace par rapport à 2011-2021.

Des contraintes réglementaires et financières

Les collectivités doivent intégrer ces objectifs dans leurs documents d’urbanisme, comme les SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale) et PLU (Plan Local d'Urbanisme).
Cependant, l’absence d’un référentiel commun rend l’application difficile.
De plus, le financement des projets devient incertain à cause de la complexité réglementaire et de la prudence accrue des investisseurs.

  • Seuls 25 % des projets d’aménagement actuels intègrent à la fois sobriété foncière et transition énergétique.

Repenser l’utilisation du foncier

La limitation de l’artificialisation pousse à densifier les villes et réutiliser les friches industrielles et urbaines.
Cela exige une coordination renforcée entre élus, urbanistes, promoteurs et citoyens pour développer des projets cohérents et économes en foncier.

  • Jusqu'à 30 % des projets immobiliers pourraient être impactés par la réduction des terrains disponibles.

Intégrer les dynamiques économiques et énergétiques

Les territoires présentent de fortes disparités : marché immobilier tendu en zones urbaines et littorales ; marché faible voire en décroissance dans certaines zones rurales.
La capacité de production d’énergie décarbonée (photovoltaïque, éolien) varie également selon les ressources locales et les contraintes foncières.

  • Un parc photovoltaïque au sol occupe en moyenne 2 à 4 hectares par mégawatt installé, augmentant la pression sur l'usage des sols.

Vers une ingénierie de planification adaptée

Le manque de coordination actuelle freine l’atteinte des objectifs ZAN et énergétiques.
Il est indispensable de développer une ingénierie territoriale innovante, capable d’articuler urbanisme, énergie et développement économique dans une approche partagée entre acteurs publics et privés.

  • Environ 15 à 20 % des projets urbains seraient optimisés grâce à une planification intégrée foncier-énergie.

En conclusion, face aux défis posés par le ZAN et la transition énergétique, la refonte des stratégies d'aménagement repose sur une gouvernance territoriale agile, capable de concilier exigences environnementales et attractivité économique. 
La mise en place d'une ingénierie territoriale partagée entre aménageurs et collectivités représenterait une solution clé pour garantir une urbanisation maîtrisée et durable. Structurer une gouvernance publique-privée, optimiser l'utilisation des ressources foncières et énergétiques et renforcer les outils de financement et de planification avec de nouveaux référentiels sont autant d'actions essentielles pour réussir cette transition vers un développement territorial harmonieux et durable.

Pour une lecture complète, vous pouvez consulter l’article sur le site de la Caisse des Dépôts.

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