Auteur(s): 

Alain Dieckhoff, directeur de recherche au CNRS & directeur du CERI

Date de publication: 
Novembre 2017

En 2017, l’Allemagne célèbre les 500 ans de la Réforme protestante. Cette année a donc été ponctuée de festivités et d’événements relatifs à cet anniversaire. L’un des points d’orgue a été le discours prononcé à cette occasion par Angela Merkel le 31 octobre dernier. Alain Dieckhoff revient sur les enjeux toujours très actuels de cette révolution protestante.

Intervention de Alain Dieckhoff (CERI) lors du colloque annuel de l’Association française de sciences sociales des religions (AFSR), "Partis Politiques et Religions (XXe-XXIe siècles)", organisé par Myriam Aït-Aoudia (Centre Émile Durkheim – Sciences Po Bordeaux), Philippe Portier (GSRL – EPHE), Yann Raison du Cleuziou (Centre Émile Durkheim – Université de Bordeaux) - 6 février 2017

Journée d'études du 19/09/2017 dans le cadre de l'Observatoire international du religieux du CERI / GSRL

Introduction :

Alain Dieckhoff, directeur du CERI-Sciences Po, et Philippe Portier, directeur du Groupe Sociétés, Religions, Laïcités (GSRL)

Elise Féron, Université de Tampere
Communautés transnationales, religions et conflits
Chantal Saint-Blancat, Université de Padoue
Islam et diaspora

Discutante : Riva Kastoryano, Sciences Po-CERI/CNRS

Matthias König, Université de Göttingen
Droits de l’homme et mobilisations transnationales du religieux

Discutant : Jean-Paul Willaime, EPHE/GSRL

Responsables scientifiques : Alain Dieckhoff, Sciences Po-CERI/CNRS, et Philippe Portier, directeur, Groupe Sociétés, Religions, Laïcités (GSRL)

Photo credits: Shutterstock

Intervention de Alain Dieckhoff lors du débat "Les recompositions du religieux" organisé à l'occasion de la parution de L'Enjeu mondial. Religion et politique - 14 septembre 2017

L'Enjeu mondial from CERI SciencesPo CNRS on Vimeo.

Présentation de L'Enjeu mondial - Religion et politique par les directeurs de la publication, Alain Dieckhoff (directeur du CERI) et Philippe Portier (directeur du GSRL).

Résumé 

Durant la phase de jeunesse d'Israël (1948-1967), l'Etat, alors dominé par la gauche sioniste, mit en œuvre une politique d'intégration vigoureuse des nouveaux immigrants qui venaient pour l'essentiel d'Europe orientale et des pays d'islam. L'Etat fut l'agent central de construction de la nation juive reterritorialisée, mais sous les auspices d'un patriotisme séculier. La guerre des Six jours (juin 1967) constitua un tournant : en permettant un contact renouvelé avec certains hauts lieux du judaïsme (Jérusalem, Cisjordanie), elle fait émerger un nationalisme religieux qui voit dans le développement de la présence juive un impératif religieux indiscutable. Ce nationalisme religieux n'a pas épargné certains cercles ultra-orthodoxes et, surtout, les milieux traditionnalistes sépharades. Cette valorisation forte de la judéité de l’Etat ouvre la voie à une relativisation de la démocratie, la loi religieuse étant censée être supérieure à la loi civile.

Bibliographie 

Dieckhoff Alain, « Nationalisme d’État et intégrisme nationaliste : le cas d’Israël », dans Pierre Birnbaum (dir.), Sociologie des nationalismes, Paris, PUF, 1997, p. 145-162.

Dieckhoff Alain, Le Conflit israélo-arabe, Paris, Armand Colin, 2017.

Efron Noah, Real Jews : Secular versus Ultra-orthodox and the Struggle for Jewish Identity in Israel, New York (N. Y.), Basic Books, 2003.

Elizur Yuval et Malkin Lawrence, The War within : Israel’s Ultra-orthodox Threat to Democracy and the Nation, New York (N. Y.), Overlook Duckworth, 2013.

Feige Michael, Settling in the Hearts : Jewish Fundamentalism in the Occupied Territories, Detroit (Ill.), Wayne State University Press, 2009.

Friedman Robert, Zealots for Zion. Inside Israel’s West Bank Settlement Movement, New York (N. Y.), Random House, 1992.

Heilman Samuel, Defenders of the Faith : Inside Ultra-orthodox Jewry, New York (N. Y.), Schocken Books, 1992.

Inbari Motti, Jewish Fundamentalism and the Temple Mount, Albany (N. Y.), Suny Press, 2009.

Juergensmeyer Mark, The New Cold War ? Religious Nationalism Confronts the Secular State, Berkeley (Calif.), University of California Press, 1993.

Kriegel Maurice, « Nation et religion : aux origines des “néo-messianismes” dans l’Israël d’aujourd’hui », Annales. Histoire, sciences sociales, 54 (1), 1999, p. 3-28.

Kriegel Maurice, « Religieux et laïques : entre confrontation et transaction », dans Alain Dieckhoff (dir.), L’État d’Israël, Paris, Fayard, 2008, p. 175-188.

Lehmann David et Siebzehner Batia, Remaking Israeli Judaism : The Challenge of the Shas, Londres, Hurst, 2006.

Leon Nissim, « The Haredi-Secular Debate and the Shas Approach », dans Eliezer Ben-Rafael et al., Handbook of Israel : Major Debates, vol. 1, Berlin et Boston, De Gruyter Oldenbourg, 2016, p. 131-145.

Snegaroff Claire et Blum Michaël, Qui sont les colons ? Une enquête de Gaza à la Cisjordanie, Paris, Flammarion, 2005.

Tzidkiyahu Eran, « “God Cannot Keep Silent”. Strong Religious-Nationalism – Theory and Practice », Questions de recherche, 47, octobre 2015.

Affiliation 

Sciences Po, Centre de recherches internationales (CERI), CNRS, directeur du CERI.

Biographie 

Alain Dieckhoff, directeur de recherches au CNRS, est directeur du Centre de recherches internationales, Sciences Po Paris. 
Il est activement engagé dans l’enseignement à Sciences Po où il a dirigé le département de science politique. Il a été professeur invité dans de nombreuses universités étrangères (Graduate Institute de Genève, UQAM, Jérusalem, Tel Aviv, London School of Economic, etc.). Il est membre du conseil scientifique du Princeton Institute for International and Regional Studies.
Spécialiste du Moyen-Orient, il a plus spécialement travaillé sur la société israélienne et le conflit israélo-arabe. Il a également mené, dans une perspective résolument comparatiste, des recherches sur les mutations du nationalisme contemporain.

Bibliographie 

- Le conflit israélo-palestinien, Malakoff, Armand Colin, 2017.

- Routledge Handbook of Modern Israel, Abingdon, Routledge, 2013.

- La  nation dans tous ses Etats. Les identités nationales en mouvement, Paris, Flammarion, 2012. 

2 graphiques : Israël : un État juif ou démocratique ?

Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Commentaire de Alain Dieckhoff

Il existe une forte corrélation entre le degré de religiosité et l'importance attachée à la dimension démocratique et juive de l'Etat d'Israël. Les Israéliens défendant une version intégraliste du judaïsme sont les moins attachés à la démocratie, les Israéliens les plus laïcisés sont les moins portés à préserver la judéité de l'Etat. Sur le temps long, le clivage relatif à la vision du devenir d'Israël a tendance à se renforcer. Le nombre de ceux qui promeuvent l'identité duale d'Israël comme Etat juif et démocratique diminue au profit d’une part de ceux, laïcs, qui entendent affirmer son caractère démocratique et d’autre part, de ceux, religieux, qui veulent au contraire renforcer la judéité de l'Etat.

Retour en haut de page