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18.09.2020

Rencontre avec les acteurs du projet collectif Ihédate

Quatre étudiants du Master Stratégies territoriales et urbaines ont terminé en juin leur projet collectif effectué avec l’Ihédate, un partenaire de longue date de l’École urbaine. Retours avec le partenaire, les tuteurs et les étudiants sur un an de travail.

Présentation des parties prenantes

Partenaire : représenté par Nathalie Leroux, Directrice adjointe de l’Ihédate.

L’Institut des hautes études d’aménagement des territoires (Ihédate) est un lieu de formation, de réflexion et d’échanges pour des professionnels confirmés de l'aménagement et du développement territorial.

Tuteurs : Jens Althoff, Directeur du bureau de Paris et Jules Hebert, Coordinateur des programmes Transition énergétique, écologique et sociale de la Fondation Heinrich Böll.

La Fondation Heinrich Böll est l’une des grandes fondations politiques allemandes. Ce centre de réflexion œuvre pour la transition sociale-écologique et une démocratie participative, pluraliste et inclusive.

Étudiants de l’École urbaine :

  • Théo Bendahan, titulaire d’une licence d’Études sociales européennes et politiques à UCL (University College London), a également effectué un programme Erasmus à l’Université Humboldt de Berlin
  • Floriane Bertin-Gloeckler, titulaire du Bachelor Sciences Po effectué sur le campus de Nancy (spécialisation Europe & espace franco-allemand), a réalisé sa troisième année d’échange à l’Université de Salamanque
  • Grégoire Désigaud, titulaire d’une double-licence Economie et Géographie-Aménagement du territoire à l’Université Paris I Panthéon Sorbonne
  • Sophie Schlewitz, titulaire du Bachelor Sciences Po effectué sur le campus de Nancy (spécialisation Europe & espace franco-allemand), a réalisé sa troisième année d’échange à l’Université Economique de Bratislava dans le cadre du Programme EDGE (Environmental Diplomacy and Geopolitics)

Le Projet

Les paradoxes de la transition écologique en Allemagne du Nord

L’Ihédate a confié aux étudiants la réalisation d'un voyage d’étude de cinq jours en Allemagne du Nord. Ce travail s’inscrit dans le cadre du cycle de formation 2020 de l’Ihédate, intitulé « Les territoires et l’impératif écologique - échelles et interdépendances ». L’objectif du projet collectif était d’étudier les stratégies de gouvernance de la transition écologique en Allemagne.

Entretien

Pourquoi avoir choisi de réaliser un projet avec l’École urbaine ? Que vous apportent les étudiants sur ces projets ?

Ihédate : Cela fait maintenant 9 ans que nous confions chaque année l’organisation de notre mission d’étude aux étudiants de l’École urbaine. C’est un partenariat qui fonctionne très bien et compte tenu de notre équipe assez restreinte au sein de notre structure, c’est un réel avantage de pouvoir faire appel à des étudiants sur ce projet. Cela nous permet également de leur transmettre des compétences et des connaissances. Les étudiants bénéficient d’une bonne formation qui leur permet d’avoir des méthodes de recherche efficaces, ils sont capables de réfléchir, d’apporter des idées nouvelles. Cela nous pousse à renouveler nos façons de faire, ce qui est très stimulant. De plus, nos auditeurs (les professionnels qui participent au voyage) sont ravis d’être confrontés à des personnes jeunes qui ont un regard nouveau sur le secteur et les échanges sont toujours très positifs et constructifs.

Pourquoi avoir accepté d’être tuteur de projet collectif ?

Tuteurs : C’est l’Ihédate qui nous a proposé d’être tuteurs sur leur projet. Leur mission d’études était en lien avec les thématiques que nous traitons en tant que Fondation. La transition énergétique est le cœur de notre travail et nous connaissons bien entendu très bien le territoire allemand. Nous pouvions donc offrir notre expertise sur le sujet mais cela pouvait également nous apporter des connaissances, sur la comparaison Allemagne/France notamment.

Pourquoi avoir choisi ce projet collectif ?

Théo : Pour sa dimension opérationnelle. De plus, il permettait de comparer les conditions d’aménagement en France et en Allemagne et était un des seuls projets qui proposait d’étudier et d’aller dans un autre pays européen. Cela nous a permis de prendre du recul sur notre formation et cela a été un vrai complément.

Floriane : C’était un projet sur l’Allemagne, ce qui était totalement dans la continuité de mon parcours. L’aspect international était également un vrai plus. Enfin, c’était une opportunité de travailler sur du concret et j’ai toujours aimé organiser des projets ou des événements.

Grégoire : Ce projet dépassait une simple recherche académique, il y avait un aspect organisationnel que j’apprécie. Et nous allions nous intéresser à un territoire et comparer les allemands et les français sur un enjeu contemporain.

Sophie : Il était différent des autres. Il était intéressant car il permettait de rencontrer un grand nombre de personnes et de découvrir différents métiers. De plus, il se déroulait en Allemagne, un de mes territoires de prédilection.

Quelle était votre organisation de travail ?

Tuteurs : Nous avons proposé aux étudiants de venir travailler dans nos locaux lorsqu’ils le souhaitaient. Nous les avons donc vu au moins toutes les deux semaines. Nous avons pu échanger en continu, leur fournir des ressources, les accompagner dans leurs recherches, donner notre avis sur leurs productions avant toute présentation au partenaire et les guider lorsque cela était nécessaire. Nous étions également à leur disposition pour toutes les questions qu’ils pouvaient avoir, même en dehors des créneaux dédiés.

Ihédate : Le groupe bénéficiait d’un jour et demi par semaine pour travailler sur le projet collectif et nous nous sommes donc organisés au fur et à mesure. Nos points réguliers apportaient une fluidité de travail et nous avons pu rediriger les étudiants tout de suite si nous sentions qu’ils rencontraient des difficultés. Ils étaient partie intégrante de notre équipe.

Étudiant.e.s : Nous étions en contact régulier avec nos tuteurs et l’Ihédate. Cela nous a permis d’avoir un rythme, un encadrement et un accompagnement tout au long du projet.

Que vous ont apporté vos deux tuteurs de projets ?

Étudiant.e.s : Les tuteurs étaient insérés dans le milieu dans lequel nous travaillions, ils avaient une très bonne connaissance de l’Allemagne, du contexte, ce qui nous a beaucoup aidés. Au-delà de l’apport méthodologique, ils nous ont fourni des ressources académiques mais également de nombreux contacts.

Tuteurs : C’était un voyage à destination de personnes qui sont en formation continue, des professionnels de l’aménagement du territoire qui ont déjà de l’expérience et ont donc des attentes spécifiques. Il fallait que cette semaine de voyage soit vraiment utile aux participants. Nous avons donc aidé les étudiants à s’adapter et répondre aux besoins de ces professionnels, à identifier les bons intervenants et que ces derniers soient variés.

Comment s’est déroulé le projet ?

Étudiant.e.s : Cela s’est très bien passé. Nous avions de très bons rapports avec l’Ihédate et avec nos tuteurs mais également entre nous. Nous étions assez libres et autonomes sur les choix des destinations et des interlocuteurs du voyage. Nous avons pu exprimer et défendre nos propositions avec le partenaire. C’était un réel travail d’équipe.

Ihédate : C’était très agréable de travailler avec eux. L’objectif était une mission d’étude de 5 jours cohérente, bien articulée, comprenant des points de vues différents sur la question traitée et donc des rencontres avec des acteurs locaux assez divers. Tout le parcours était à construire. Nous avons eu une montée en puissance des étudiants qui ont parfaitement répondu à notre demande.

Tuteurs : Très bien. Au départ, les étudiants avaient quelques clichés sur la transition énergétique en Allemagne que nous avons dû démonter. Ils ont beaucoup travaillé et ont compris le système fédéralisme allemand, ce qui n’est pas forcement simple. Deux d’entre eux parlaient allemand, ce qui était très utile. Ils ont vraiment progressé tout au long du projet.

Est-ce qu’avoir des parcours assez différents vous a aidé sur le projet ?

Étudiant.e.s : Oui, énormément. Certains d’entre nous avaient des compétences linguistiques, notamment l’allemand, nous avions des méthodes de travail différentes, Grégoire avait des compétences en cartographie, certains étaient plus à l’aise à l’oral…Nos compétences respectives étaient variées et au final assez complémentaires.

Quel impact a eu la crise sanitaire ? Comment avez-vous gérer les difficultés ?

Ihédate : Nous avons malheureusement dû annuler le voyage. Il a été décidé de le reporter en octobre. Mais ce n’est pas pour cela que la mission des étudiants s’est arrêtée, ils ont dû rebondir et s’adapter. Ils ont plutôt bien géré la situation. Ils ont même réussi à réaliser une excellente présentation finale à distance !

Tuteurs : L’annulation du voyage a bien sûr été une déception pour les étudiants mais également pour nous. Le voyage a été reporté et raccourci. Il a donc fallu réadapter le programme, recentrer le voyage sur l’essentiel, ce qui n’était pas évident. Leur vitesse d’adaptation a été assez impressionnante.

Étudiant.e.s : La crise sanitaire n’a pas tellement impacté notre manière de travailler. Nous avons seulement dû réaliser nos rencontres à distance, via une plateforme en ligne. Nous avons pu continuer à travailler malgré tout.

Que pensez-vous du rendu final ? Etes-vous satisfaits du travail des étudiants ?

Ihédate : Ils nous ont fourni un programme quasiment prêt à l’emploi dans l’objectif d’aller en Allemagne en octobre. Ils nous ont même rendu un appendice statistique en plus de leur rapport. Ce document que nous n’avions pas demandé est très intéressant et nous sera également utile, au point que nous pensons l’intégrer dans les éléments de rendus de nos prochains projets. C’est la première fois que des étudiants rendent quelque chose en plus. >Ils ont vraiment bien travaillé et nous espérons qu’ils pourront nous accompagner pour le voyage. Leur travail est très précieux.

Tuteurs : Nous sommes assez impressionnés par les résultats et par le chemin parcouru. Ils ont évolué en un an, ont appris du projet, ont su s’adapter rapidement et réagir aux difficultés rencontrées. Nous espérons vraiment que le voyage pourra avoir lieu et qu’ils pourront voir l’accomplissement de leur travail.

Quel bilan tirez-vous de ce projet collectif ? Qu’est-ce qu’il vous a apporté ?

Sophie : C’était une expérience très enrichissante. Ce projet nous a appris à travailler dans un contexte professionnel, en équipe, à s’organiser et gérer un planning. Nous avons tous développé nos compétences. Nous étions une bonne équipe, soudée et cela s’est vraiment bien passé. Le seul point négatif est que nous n’avons pas pu réaliser le voyage.

Floriane : Nous avons vraiment développé notre capacité à travailler en groupe. C’était un projet intensif, nous avons appris à travailler avec les manières de faire des autres, avec les points forts mais aussi les défauts de chacun, à se coordonner et à se répartir le travail. Personnellement, cela m’a également aidé à confirmer mon projet professionnel.

Théo : Nous avons pu nous confronter au monde réel, nous avons dû nous organiser, respecter des deadlines et nous imposer une structure plus professionnelle, différente de notre organisation d’étudiant. Le seul aspect « négatif » du projet est que, du fait d’avoir une partie organisationnelle, nous avons eu moins de temps à consacrer à la réflexion académique.

Grégoire : Le rapport avec le partenaire était vraiment positif, nous avions vraiment l’impression de travailler en coopération avec l’équipe de l’Ihédate et l’ambiance de travail était vraiment agréable. Il faut savoir que la mission était assez exigeante, a demandé beaucoup d’investissements et de travail, ce qui était extrêmement motivant pour nous mais aurait pu en décourager certains. Le projet a comblé mes attentes et je n’ai jamais regretté de l’avoir choisi.

Tuteurs : C’était une très belle expérience. Nos échanges ont été riches et très intéressants. Les étudiants ont apporté un regard neuf, critique, qui nous a permis de repenser certaines choses, d’être confrontés à leurs questionnements et d’avoir des perspectives différentes sur la transition écologique en Allemagne du Nord. Le fait qu’ils aient chacun un parcours différent était également un plus.

Ihédate : Comme chaque année, concevoir ce projet avec des étudiants a été passionnant. Nous sommes ravis et pensons de nouveau faire appel à eux l’année prochaine, ce qui sera donc la dixième fois !

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