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02.10.2022

Journée Retour d’Expérience (RETEX) Pédagogique

Appel à propositions : date limite de retour 25 octobre 2022

Enseigner constitue un des pivots du métier d’universitaire. Si la production scientifique et les activités de recherche sont particulièrement investies tant pour la carrière académique que dans la formation des doctorants, la formation à l’enseignement l’est beaucoup moins. Elle révèle un paradoxe non des moindres puisque l’une des missions premières de l’université consiste à former des étudiants.

Eu égard à ses fonctions premières, le département de Science politique offre un cadre approprié pour mener une réflexion de fond à cet égard, à la fois entre pairs mais aussi et surtout à destination des doctorants qui assurent des conférences de méthode au sein de l’établissement (que ce soit en tant que contractuel ou bien Aters).

L’objectif de cette demi-journée organisée par le Département de Science politique est double :

  • Offrir aux jeunes collègues, en particulier les doctorants, un espace de discussion en vue de les accompagner au mieux dans leur pratique d’enseignants
  • Favoriser les échanges d’expériences sur les manières de former les étudiants aux fondamentaux de la discipline mais aussi aux domaines de spécialisation

Pensée comme toujours comme un temps d’échange et de réflexion sur nos pratiques pédagogiques individuelles et collectives, ce retour d'expérience permettra d’examiner les enjeux de l’enseignement de la controverse par temps de polémique.

Du “wokisme” aux “postures postcoloniales”, l'actualité politique récente de notre pays a été marquée par les polémiques s’attaquant à un certain nombre de théories ou approches développées au sein des milieux académiques. Dans ce contexte, il est parfois devenu de plus en plus difficile, pour les enseignant·es chercheur·ses en particulier, de ne pas prendre position pour défendre la solidité scientifique ou la rigueur pédagogique de leur travail ou de celui de leurs collègues. Cette tentation entre en tension avec la nécessité, bien souvent soulignée par les travaux des mêmes chercheur·ses, de faire entendre et d’analyser tous les points de vue inhérents à une controverse, ce afin d’en démêler au mieux les logiques discursives et stratégiques.

La position dans laquelle l’enseignant·e chercheur·se se trouve placé·e peut alors vite devenir difficile à habiter, que celui-ci soit à la fois parti et analyste du débat, ou bien qu’il ou elle s’en sente au contraire distant face à des étudiant·es qui, eux, possèdent un avis tranché. Cette ambivalence sera au cœur de la demi-journée de réflexion que nous souhaitons vous proposer.

  • Comment s’emparer de la controverse, qui très souvent passionne nos étudiant·es, sans nécessairement prendre parti ?
  • Cette absence de positionnement est-elle seulement possible, ou désirable ?
  • A l’inverse, comment respecter le principe d’équivalent des points de vue sans forcément nier leur potentielle irréconciliabilité, ou encore lorsque la polémique s’attaque directement à l’enseignement dispensé ?
  • L’argument de la scientificité suffit-il pour l’analyse des polémiques dans l’enseignement ?
  • Et enfin, comment réagir face à une mise en accusation reprenant les termes de la polémique ?

Vous pouvez envoyer vos propositions à : sixtinederoure@gmail.com au plus tard le 25 octobre 2022.

Exemples de pratiques pédagogiques à Sciences Po :

  • Forrcast, programme de cartographie des controverses (2012 - 2020) - https://controverses.org/fr/what-is-forccast/.
  • Cours "Égalité et politique” de Réjane Sénac (tronc commun de master) - les étudiants doivent reproduire des controverses à travers des mises en scène ou podcast puis produire une fiche argumentative présentant les arguments en présence - fonctionne très bien pour les amener à complexifier le camp du “pour” et du “contre”.
  • A l’inverse, on peut également citer des moments où les IEP ont eux-mêmes pâti de la controverse, par exemple à l’IEP de Grenoble en 2021.